(LouisChristianRené @ vendredi 27 février 2004 à 17:17 a écrit :eh bien moi ce qui me dérange c'est ce point la :
a écrit :J'accepte l'idée que le bonheur se résume au confort, l'amour au sexe,
et la liberté à l'assouvissement de tous les désirs, car c'est ce que la
publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je
consommerai : je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de
notre économie,
j'apprécie le confort, j'adore le sexe, quand a l'assouvissement de tous mes désirs, je ne connais rien de plus révolutionnaire ! C'est grave docteur ?
Je pense que cet article se rapporte plus à ce genre de réflexion...
"Sade imaginait une utopie sexuelle où chacun avait le droit de posséder n'importe qui ; des êtres humains, réduits à leurs organes sexuels, deviennent alors rigoureusement anonymes et interchangeables. Sa société idéale réaffirmait ainsi le principe capitaliste selon lequel hommes et femmes ne sont, en dernière analyse, que des objets d'échange. Elle incorporait également et poussait jusqu'à une surprenante et nouvelle conclusion la découverte de Hobbes, qui affirmait que la destruction du paternalisme et la subordination de toutes les relations sociales aux lois du marché avaient balayé les dernières restrictions à la guerre de tous contre tous, ainsi que les illusions apaisantes qui masquaient celle-ci. Dans l'état d'anarchie qui en résultait, le plaisir devenait la seule activité vitale, comme Sade fut le premier à le comprendre - un plaisir qui se confond avec le viol, le meurtre et l'agression sans freins. Dans une société qui réduirait la raison à un simple calcul, celle-ci ne saurait imposer aucune limite à la poursuite du plaisir, ni à la satisfaction immédiate de n'importe quel désir, aussi pervers, fou, criminel, ou simplement immoral qu'il fût. En effet, comment condamner le crime ou la cruauté, sinon à partir de normes ou de critères qui trouvent leurs origines dans la religion, la compassion ou dans une conception de la raison qui rejette des pratiques purement instrumentales ? Or, aucune de ces formes de pensée ou de sentiment n'a de place logique dans une société fondée sur la production de marchandises"
Christopher Lasch - La culture du narcisisme