Vous avez aimé, vous étiez jeunes...

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Ottokar » 04 Juil 2007, 13:21

vous voulez vous faire encore un peu de mal ? voilà le texte de la chanson "jeunes imbéciles", histoire de donner des aigreurs à Zedla... et de montrer toute la sincérité du personnage quand il dit avoir aimé les 68ards ! Je pense qu'il a appris à écrire au ministère de la Vérité de chez Orwell !

Jean Ferrat
Les jeunes imbéciles

Musique: Jean Ferrat

Ils ont troqué leur col Mao
Contre un joli costume trois-pièces
Ils ont troqué leurs idéaux
Contre un petit attaché-case
Citoyens de Paris ma ville
La plage est loin sous les pavés
Vivez en paix dormez tranquilles
Le monde n'est plus à changer

Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons

Ils ont troqué leur col Mao
Pour une tenue plus libérale
Le vieux slogan du père Guizot
Est devenu leur idéal
Nos soixante-huitards en colère
Reprennent un refrain peu banal
C'est enrichissez-vous mes frères
En guise d'Internationale

Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons

Ils ont troqué leur col Mao
Et leur vieux look égalitaire
Pour un costume plus rigolo
C'est la chasuble humanitaire
Ils font la quête avec délice
Chez ceux qu'ont plus rien à donner
Et pour établir la justice
S'en remettent à la charité

Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n'était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons

Ils ont troqué leur col Mao
Pour des tenues plus officielles
Depuis qu'ils fréquentent à gogo
Les cabinets ministériels
Ah quel plaisir en redingote
Sur le perron de l'Elysée
De se faire lécher les bottes
Par des journalistes avisés

C'est toujours avec les jeunes imbéciles
Qu'on le veuille ou non
C'est toujours avec les jeunes imbéciles
Qu'on fait les vieux cons
Ottokar
 
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Message par Jacquemart » 04 Juil 2007, 14:25

Lucifer, tu es bien sarcastique avec Ottokar.
Mais comment expliques-tu ces vers :

a écrit :On parle de vous sans cesse
De vos opinions
Vos voitures vos maîtresses
Vos clubs en renom
Vous avez pour vous la presse
La télévision
Vous vous dites la jeunesse
Pauvres petits c...
Vous vous dites la jeunesse
Pauvres petits cons

Fils de bourgeois ordinaires
Fils de Dieu sait qui
Vous mettez les pieds sur terre
Tout vous est acquis
Surtout le droit de vous taire
Pour parler au nom
De la jeunesse ouvrière
Pauvres petits c...

De la jeunesse ouvrière
Pauvres petits cons

Vos guitares vos idoles
Et vos James Bond
Je m'en contre-foutrai comme
De colin-tampon
Si celui-ci que l'on berne
N'prenait pour de bon
Vos vessies pour des lanternes
Pauvres petis c...

Vos vessies pour des lanternes
Pauvres petits cons

Quand le temps de vos colères
Quand vos contorsions
Ne seront plus qu'éphémères
Et vieilles illusions

Fils de bourgeois ordinaires
Pour qui nous savons
Vous voterez comme vos pères
Pauvres petits c...
Vous voterez comme vos pères
Pauvres petits cons

(...)


Ceux qui sont visés ici ne sont pas les fils à papa en général (ceux-là ne parlent pas au nom de la classe ouvrière, et elle ne se laisse pas tromper par eux), mais ces merdeux de gauchistes qui sont des fils à papa, pas comme nos braves staliniens ouvriers.

Même en 67, le PC tentait de préserver ce qu'il considérait son pré carré par tous les moyens, et avec tous les "artistes" qui voulaient bien mettre leur "talent" au service de la cause.
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Message par Ottokar » 04 Juil 2007, 14:41

pour en rajouter dans l'ignoble, celle-là elle est clairement d'après 68, au moment où le PC nous traitait de "gauchistes Marcellin" (le Sarko de l'époque). Calomniatrice, dégueulasse, homophobe en plus, que des qualités c'te homme-là... . Pauvres petits cons, moi je l'ai entendue dans l'après 68 (ce qui ne veut pas dire que... mais les paroles quand même) et c'est nous qu'elle visait, mais je n'ai pas retrouvé la date sur le site de Jean Ferrat.

Jean Ferrat

Hou hou méfions-nous

Musique: Jean Ferrat

On s'était connu à Pigalle
Chez la femme d'un député
Chez la femme d'un député
Qui avait le goût du scandale
Etant de la majorité
Etant de la majorité
Avec sa barbe et son teint pâle
Ses cheveux pendant sur le cou
Ses cheveux pendant sur le cou
Son vieux blue-jean et ses sandales
Il paraissait vraiment dans l'coup
Il paraissait vraiment dans l'coup

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

Il m'entraîna tout feu tout flamme
A une grande manifestation
A une grande manifestation
De celles qui rassemblent à Paname
La fine fleur de la nation
La fine fleur de la nation
Allons faire la révolution
S'écrie mon étrange quidam
S'écrie mon étrange quidam
Foutons les banquiers au violon
Foutons le feu à Notre-Dame
Foutons le feu à Notre-Dame

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

On va faire chanter le plastic
Aux oreilles du grand patron
Aux oreilles du grand patron
Rugit mon barbu frénétique
En fouillant dans son pantalon
En fouillant dans son pantalon
Devant le peuple médusé
Il n'en sortit qu'un étendard
Il n'en sortit qu'un étendard
On rigolait à l'Elysée
C'était râpé pour le grand Soir
C'était râpé pour le grand Soir

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

Voyant sa tactique faillir
V'là qu'il m'invite à boire un coup
V'là qu'il m'invite à boire un coup
Dans sa chambre pour mieux saisir
La pensée de Mao Tsé-Toung
La pensée de Mao Tsé-Toung
Dieu seul sait quel fut mon supplice
Quand je lui grimpai sur le dos
Quand je lui grimpai sur le dos
Mais pour une fois que la police
On peut la baiser comme il faut
On peut la baiser comme il faut

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout

L'assaut fut sans doute si rude
Qu'il partit les jambes à son cou
Qu'il partit les jambes à son cou
En qualifiant mon attitude
De trop avant-garde à son goût
De trop avant-garde à son goût
Depuis qu'on sait son aventure
Jusqu'au revers de la médaille
Jusqu'au revers de la médaille
Il paraît qu'à la préfecture
Y a des volontaires en pagaille
Y a des volontaires en pagaille

Hou hou méfions-nous les flics sont partout
Hou hou méfions-nous les flics sont partout...
Ottokar
 
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Message par artza » 04 Juil 2007, 14:47

Je ne sais pas exactement quand Ferrrat sorti sa chanson.

De toutes façons en 67 i l y avait dans certains milieux PCF une parano anti-gauchiste évidente bien entretenue par les dirigeants et les plumitifs de l'Huma et Ferrat y apporta sa petite pierre.
Il est vrai que le PC avait connu quelques désagréments à répétition dans son organisation étudiante et que la simple difffusion de feuilles d'entreprises Voix ouvrière lui donnait de l'urticaire.

Les paroles sont évidentes

a écrit :surtout de le droit de vous taire
             pour parler au nom de la classe ouvrière


et encore

a écrit :Quant le temps de vos colères...
             vous voterez comme vos pères


Alors bien sur on peut essayer de rattraper le coup en parlant de Cohn-Bendit "l'Allemand" et d'autres, il n'empêche que Ferrat a soutenu un parti qui au final gouverné avec les potes à Cohn-Bendit dans l'intérêt de la bougeoisie, après avoir gouverné avec et pour les "pères" en 44-47.

Ferrat n'était pas un gamin en 68 ni en 67.

Il a connu la guerre d'Algérie depuis le début et les pouvoirs spéciaux votés par le PC. Il était jeune adulte au moment de la Hongrie en 56. Et le stalinisme il en avait au moins un peu entendu parlé du rapport Kroutchev.

Ferrat a aussi commis une chanson patriotique d'un ridicule CONsommé "Ma Fance", et une chanson d'amour bien conventionnel d'un ouvrièrisme bêta, "Ma môme".
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Message par Phileas » 04 Juil 2007, 14:52

Et Les bourgeois de Brel, on a le droit d'aimer ou certains le prennent mal ? :-P
Phileas
 
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Message par nicoestla » 04 Juil 2007, 16:15

http://www.dailymotion.com/relevance/searc...errat-ma-france

a écrit :De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille

Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain

Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France


Un peu nationaliste....on peut pas dire que le texte est mauvais.
nicoestla
 
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