(Bahram @ dimanche 22 mars 2009 à 00:09 a écrit :
Justement, ce sont les pauvres qui font vivre une langue. On a eu beau parler très longtemps français à la cour d'Angleterre, on parle toujours anglais de l'autre côté de la Manche.
Sauf en Irlande, bien que le gaélique soit langue officielle et enseigné dans les écoles, il n'a fait que régresser.
En Flandre belge c'est différend, aujourd'hui les jeunes générations surtout de milieu modeste ne parlent pas français à la rigueur elles connaissent un peu d'anglais.
En Catalogne, le catalan va fort, mais tous parlent et lisent aussi l'espagnol.
L'hébreu qui ne se bredouillait plus que dans les synagogues fut refondu et est devenu une langue nationale.
Le yddish très vivace jusque dans les années 40 a disparu pour les raisons que l'on sait, immigration et assimilation, puis extermination, puis dispersion des survivants. Israël se chargeant de lui porter les derniers coups.
Pas mal de choses interviennent dans le développement ou la régression d'une langue.
En Bretagne bretonnante, oui c'était les pauvres, paysans, pêcheurs qui parlaient le breton. Pas exactement le même partout, mais c'est vrai pour toutes les langues et pour toutes, il fallu les codifier et les uniformiser.
Pour le français, l'Académie française entre autre a bien servi à ça.
La bourgeoisie française, et la monarchie absolue avant elle, a décidé qu'il n'y aurait qu'une seule langue de la république.
Il y avait à celà bien des raisons pratiques et politiques, mais ce n'était pas très démocratique.
La jeune URSS pour des raisons démocratiques eut une toute autre politique, et oui bien plus démocratique que la république française.
Ce qui tua le breton plus peut-être que le français obligatoire à l'école, c'est les possibilités qu'offrait le français, devenir postier, douanier, bonne d'enfants à Paris ou même servir des crêpes aux touristes.
D'autre part, bien souvent les pauvres et les riches ne parlent pas la même langue, ou du moins ne la parlent pas de la même manière. Différence d'accent, de vocabulaire, d'expression etc...
Un élève du lycée Pasteur à Neuilly ne parle pas exactement le même français qu'un élève de LEP de La Courneuve.
Lors d'une discussion entre Trotsky et des militants américains à propos de la question noire et du mot d'ordre du PC américain au début des années 30 d'une République noire indépendante dans une partie du Sud, Trotsky posait la question à ses militants américains critiques de ce mot d'ordre car pour eux les Noirs n'étaient pas une nation, car entre autre ils ne parlaient une langue "nationale", en êtes-vous si sur?
L'éloignement géographique peut aussi diversifier la langue, et pouvait dans le passé finir par former deux langues différentes.
L'américain est un peu différend de l'anglais. Il est douteux néanmoins qu'ils forment un jour deux langues distinctes, car radio, télé et films favorisent l'uniformisation.
Pour des raisons historiques l'afrikaans est plus éloigné du néerlandais bien que de même origine.