(com_71 @ jeudi 9 janvier 2003 à 23:48 a écrit :R Barcia avait rédigé une réponse dans le Monde que je n'ai pas sous la main (quelqu'un peut m'aider ?)
Toujours là pour rendre service aux camarades...
(Le Monde @ L'EDITION DU 8 Mai 1999 a écrit :
CORRESPONDANCE
Une lettre de Robert Barcia
A la suite de notre enquête intitulée « Lutte ouvrière à mots couverts » (Le Monde du 20 avril), accompagnée d'extraits d'un livre de François Koch, nous avons reçu de l'un des fondateurs de LO, Robert Barcia, alias Hardy, la mise au point suivante :
Vous écrivez entre autres à mon propos : « Le leader de LO, lui- même un patron capitaliste ? C'est comme si, au PCF, Georges Marchais avait été secrètement un PDG apprécié des patrons ! » Je passe sur les affirmations journalistiques du genre « leader de LO » en me comparant au secrétaire général du PCF, fonction que je n'ai jamais occupée ni à LO ni ailleurs. Mais je n'ai jamais été non plus PDG de quelque société que ce soit et il est plus qu'abusif de dire que j'ai « été apprécié des patrons », même si une toute petite société - une seule - dont j'ai été le gérant-salarié de 1971 à 1987 concevait et vendait des documents de formation médicale appréciés des cadres qui les utilisaient pour former leurs collaborateurs. La SA Epmed que vous citez aussi est une PME et je n'en ai été ni fondateur, ni PDG, ni « patron », ni propriétaire, mais uniquement salarié. Ce n'est qu'après huit années de présence, que j'y ai eu une participation de 50 000 francs, passée à 65 000 francs plus tard, ce qui a représenté 26 % du capital social. C'est à partir de cela, alors qu'aucune de ces entreprises ne fabrique ou ne commercialise des produits pharmaceutiques, que votre article me présente comme un industriel, un « patron capitaliste », « un PDG apprécié des patrons » ou encore un « patron pharmaceutique ».
Je ne suis pas un « politicien » vivant ou ayant souhaité vivre de la politique, j'ai toujours dû et voulu gagner ma vie en travaillant, et mon seul revenu n'a jamais été, en plus de quarante ans d'activité professionnelle, qu'un salaire, dont le plus élevé a été, en fin de carrière, de 22 500 francs brut (soit moins de 18 000 francs net) et, de ma vie, je n'ai jamais touché le moindre dividende. Je n'ai donc jamais été propriétaire d'une entreprise ou eu le moindre revenu « capitaliste », par un choix personnel dont j'ignore si l'éthique pourrait être comprise de certains journalistes. Et, moi, je peux prouver ce que j'affirme.
Votre article fait dire à un de vos interlocuteurs : « Il ne s'est pas enrichi personnellement. C'est une couverture. » « Ne s'est pas enrichi personnellement », c'est la seule chose de juste, mais « une couverture » pour cacher quoi ? Des actes inavouables ? Lesquels ? Des activités illicites ? Lesquelles ? Pourquoi le suggérer sans le préciser ? La vérité, la seule vérité, est que c'était banalement pour gagner ma vie, avec des amis avec lesquels je me suis associé pour le faire en commun.
Vous écrivez aussi, dans un second article, sur les mêmes pages : « ... Barcia exerçant la bourgeoise profession de dirigeant- actionnaire de sociétés au coeur de la très capitaliste industrie pharmaceutique. » Or, ces PME, où je n'ai eu que des participations mineures et dont j'ai été successivement salarié, n'étaient pas « au coeur de la très capitaliste industrie pharmaceutique ». Elles étaient en réalité de modestes fournisseurs de cette industrie, marginales par rapport à elle, et il est facile de vérifier cela comme le reste !
Enfin, vous écrivez : « Avec un tel succès qu'il deviendra même un expert très écouté du puissant syndicat patronal de la branche. C'est à Barcia que sera confiée la rédaction du premier programme de formation des visiteurs médicaux. » Je ne sais si « Ie puissant syndicat patronal de la branche » va sourire ou se fâcher d'une telle affirmation, mais il s'agit d'une ineptie. La seule vérité, c'est que la petite équipe de la SARL dont j'étais alors gérant, qui concevait, éditait et fournissait, depuis des années, des programmes de formation médicale à ceux qui en avaient besoin pour leur personnel, a conçu, fourni et vendu, une fois, un programme de formation médicale à l'organisme paritaire qui préparait la mise en place d'un diplôme de « visiteur médical », organisme qui comprenait, à égalité, le syndicat patronal d'une part, et les syndicats « ouvriers », c'est-à-dire de visiteurs médicaux, de l'autre. Et c'est cela qui vous suffit pour faire de moi un « expert très écouté » du « puissant syndicat patronal ». C'est un peu comme si on affirmait que le fournisseur de crayons de votre comité d'entreprise est un « expert très écouté » des patrons de presse. Par ailleurs, n'est-il pas extraordinaire que j'aie, selon vous, « dirigé pendant des années deux entreprises », été un « patron capitaliste », « un PDG apprécié des patrons », plus « un expert très écouté », et de me présenter dans le même temps - sous le pseudonyme que cet article m'attribue - comme un « gourou » dirigeant « une secte » « d'une main de fer », en tout cas « fier d'avoir créé son organisation au point d'en mener les rênes sans en partager l'autorité, voire mégalomane », dont je serais encore « le leader numéro un » autour duquel « règne un impressionnant culte de la personnalité », c'est-à-dire en m'attribuant personnellement tout ce qu'a fait et décidé Lutte ouvrière depuis des dizaines d'années, voire régentant dans les moindres détails la vie militante sinon personnelle de centaines, ou de milliers d'adhérents de Lutte ouvrière.
Extraordinaire, parce que pour faire tout cela de front, je n'ai sûrement jamais eu faim, jamais soif, jamais sommeil, jamais eu ni froid ni chaud et que mon surnom ne devrait pas être celui que cet article m'attribue, mais... Davy Crockett. [Lors de notre enquête, nous avons fait savoir à plusieurs reprises à des membres de la direction de Lutte ouvrière que nous souhaitions rencontrer Robert Barcia, alias Hardy. A chaque fois, il nous a été répondu qu'il n'était pas dans ses habitudes de recevoir les journalistes.]
BARCIA ROBERT