Libération de Bertrand Cantat

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par jeug » 16 Oct 2007, 17:57

(gerard_wegan @ mardi 16 octobre 2007 à 18:40 a écrit :(...) Mais confondre les deux approches serait dangereux politiquement !

On ne les confond pas.
Un combat en justice ne veut pas dire, que je sache, qu'on a confiance dans la justice actuelle, mais plutôt qu'on n'en a pas d'autre.
a écrit :il y a des terrains faussés sur lesquels les révolutionnaires n'ont pas à s'engager

La sanction des maris violents ? C'est un combat dans lequel il ne faut pas s'impliquer si l'on est révolutionnaire ?
Mais qu'est-ce que tu radotes ?
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par Vérié » 16 Oct 2007, 17:59

(Sterd @ mardi 16 octobre 2007 à 18:53 a écrit : Tant pis, je serais un super réac sécuritaire.


Le problème des réacs-sécuritaires, outre le fait qu'ils sont réacs, c'est que leurs "solutions" sont inefficaces. On en revient à un problème de principe : ce n'est pas sur la répression de l'Etat bourgeois que nous devons compter pour faire reculer le sexisme - meme si nous sommes favorables à des lois anti-sexistes, anti-racistes. Ce que nous devons mettre en avant, c'est la mobilisation des femmes et des hommes anti-sexistes. Tout le monde va être d'accord là-dessus.
Mais cette mobilisation, si nous étions capables de la mener, elle consisterait à lutter pied à pied, dans les entreprises et les quartiers, à réagir aux réflexions sexistes et racistes (comme le font d'ailleurs les militants de LO), mais pas à faire de la surenchère sur la condamnation des machos violents.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par gerard_wegan » 16 Oct 2007, 18:03

(Sterd @ mardi 16 octobre 2007 à 18:53 a écrit :Ce que je vois moi, c'est que dans le cadre de crimes sexistes les bourreaux semblent a certains camarades bien plus excusable que dans le cadre de crimes racistes. C'est bien dommage.
Le problème, Sterd, c'est que tu déplaces la discussion de façon allusive ("certains camarades"... qui ?) et donc pas très correcte.

Quand tu as posé clairement la question plus haut, déjà à coup de comparaison entre crimes sexiste et raciste, j'ai fait pour ma part une réponse claire... et en soulignant déjà tes insinuations concernant des propos que personne n'avait tenus !
gerard_wegan
 
Message(s) : 2
Inscription : 31 Oct 2002, 08:32

Message par Gaby » 16 Oct 2007, 18:05

(Zelda @ mardi 16 octobre 2007 à 19:00 a écrit : Heu, peut-on émasculer Thiéfaine ? :sygus:
Il n'y a pas que lui. Regarde la presse de l'époque, et dans les causeries de gens même de gauche contre la répression (dans des cas qui les arrangent bien)... On pouvait lire qu'il s'agissait d'une "querelle de couple", que Cantat a été "poussé à bout" par un "trop plein de passion".

Patrizia Romito commente ainsi :
(Silence de mortes a écrit :C'est exactement de cette manière que la presse mystifie les affaires de viol et tentatives de viol suivi de meurtre. Pour ne citer qu'un exemple, en Italie, le massacre d'une petite fille de onze ans perpétré par un homme adulte avec le concours d'une bande d'adolescents dans une bourgade du nord de l'Italie (octobre 2002) avait été commenté par les journalistes italiens non pas comme une production du système patriarcal mais comme le fruit "d'une société violente" dans laquelle "les jeunes" (terme employé au neutre, jamais au masculin) deviennent des "analphabètes de l'émotion". D'une manière analogue, en France, la presse a présenté des cas de viols de groupe - dits "tournantes" - non pas comme une autre typologie de violence sexuelle et patriarcale mais comme un problème exclusif des banlieues et des jeunes hommes contraints d'y habiter - la plupart "issus de l'immigration" - et circonscrit à ce contexte (Mucchielli, 2005).

En définitive, on accepte de "briser le silence" à la seule condition que chaque épisode de violence soit présenté comme un cas isolé, et pourvu que les auteurs y apparaissent au cœur d'une situation d'exception - entre autres parce que sous l'emprise d'émotions incontrôlables, ou au contraire souffrant d'une absence pathologique desdites " émotions ", ou encore parce " d'une autre culture " - entendons issus de l'immigration ou musulmans. Alors on veut bien, à la rigueur, parler de violence, mais jamais de violence masculine. Et là encore tout le monde, jusqu'à présent, s'est coulé dans cette convention. Quant aux documents officiels des organisations internationales et des gouvernements cités plus haut, ils parlent bien de violences exercées à l'encontre des femmes et des petites filles, mais ne les spécifient quasiment jamais en tant que violences masculines; et pourtant ces textes décrivent des viols, ou traitent de la maltraitance ou encore évoquent des femmes assassinées par leur mari ou compagnon. Si par hasard on tombe sur tel document, telle publication internationale où au terme "violence" a été accolé l'épithète "masculine", l'effet produit est à peu près celui d'un coup-de-poing à l'estomac. Car c'est bien cet ajout qui nous oblige à voir en face une réalité brutale, réalité à laquelle d'ordinaire on prétend justement échapper en ayant recours à des euphémismes ou à des termes aussi génériques que vagues.


A mon avis, ça vaut aussi pour des intervenants ici. Les imbécilités sur le "trop d'amour qui tue".

A chacun sa définition du réac'.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par jeug » 16 Oct 2007, 18:07

(Zelda @ mardi 16 octobre 2007 à 18:53 a écrit :Non, 10% des hommes violents depuis un an, ça veut sans doute dire 10% environ (les mêmes) violents depuis dix ans... Et bien sûr et encore heureux que des tas de femmes se sentent parfaitement en sécurité dans leur couple ! Faut pas caricaturer la situation Jeug.

Ouh là !
ce n'est pas du tout ce que j'ai dit !
J'espère bien, que, dans leur couple, pas plus de 10% des femmes se sentent en insécurité. Je parlais d'être confronté un jour à l'agressivité masculine et donc de revendiquer qu'elle soit sanctionnée.

a écrit :De même que je ne pense pas que Vérié pratique une "intellectualisation hautaine", ni ne reste de glace face aux violences conjuguales.

De glace, non, certainement pas. Pour le reste ...
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par Sterd » 16 Oct 2007, 18:08

(gerard_wegan @ mardi 16 octobre 2007 à 19:03 a écrit :
(Sterd @ mardi 16 octobre 2007 à 18:53 a écrit :Ce que je vois moi, c'est que dans le cadre de crimes sexistes les bourreaux semblent a certains camarades bien plus excusable que dans le cadre de crimes racistes. C'est bien dommage.
Le problème, Sterd, c'est que tu déplaces la discussion de façon allusive ("certains camarades"... qui ?) et donc pas très correcte.

Quand tu as posé clairement la question plus haut, déjà à coup de comparaison entre crimes sexiste et raciste, j'ai fait pour ma part une réponse claire... et en soulignant déjà tes insinuations concernant des propos que personne n'avait tenus !

Je suis allusif, parce que la charte interdit les attaques personnelles. En réalité je suis proprement scandalisé et en colère. Mais si je devais exprimer ce que je ressens, et ce que je pense de certains cela ne resterait pas en ligne plus de quelques minutes.

Voila.
Sterd
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Nov 2005, 20:51

Message par logan » 16 Oct 2007, 18:09

(Gaby @ mardi 16 octobre 2007 à 18:05 a écrit :
(Zelda @ mardi 16 octobre 2007 à 19:00 a écrit : Heu, peut-on émasculer Thiéfaine ?  :sygus:

Il n'y a pas que lui. Regarde la presse de l'époque, et dans les causeries de gens même de gauche contre la répression (dans des cas qui les arrangent bien)... On pouvait lire qu'il s'agissait d'une "querelle de couple", que Cantat a été "poussé à bout" par un "trop plein de passion".

Patrizia Romito commente ainsi :
(Silence de mortes a écrit :C'est exactement de cette manière que la presse mystifie les affaires de viol et tentatives de viol suivi de meurtre. Pour ne citer qu'un exemple, en Italie, le massacre d'une petite fille de onze ans perpétré par un homme adulte avec le concours d'une bande d'adolescents dans une bourgade du nord de l'Italie (octobre 2002) avait été commenté par les journalistes italiens non pas comme une production du système patriarcal mais comme le fruit "d'une société violente" dans laquelle "les jeunes" (terme employé au neutre, jamais au masculin) deviennent des "analphabètes de l'émotion". D'une manière analogue, en France, la presse a présenté des cas de viols de groupe - dits "tournantes" - non pas comme une autre typologie de violence sexuelle et patriarcale mais comme un problème exclusif des banlieues et des jeunes hommes contraints d'y habiter - la plupart "issus de l'immigration" - et circonscrit à ce contexte (Mucchielli, 2005).

En définitive, on accepte de "briser le silence" à la seule condition que chaque épisode de violence soit présenté comme un cas isolé, et pourvu que les auteurs y apparaissent au cœur d'une situation d'exception - entre autres parce que sous l'emprise d'émotions incontrôlables, ou au contraire souffrant d'une absence pathologique desdites " émotions ", ou encore parce " d'une autre culture " - entendons issus de l'immigration ou musulmans. Alors on veut bien, à la rigueur, parler de violence, mais jamais de violence masculine. Et là encore tout le monde, jusqu'à présent, s'est coulé dans cette convention. Quant aux documents officiels des organisations internationales et des gouvernements cités plus haut, ils parlent bien de violences exercées à l'encontre des femmes et des petites filles, mais ne les spécifient quasiment jamais en tant que violences masculines; et pourtant ces textes décrivent des viols, ou traitent de la maltraitance ou encore évoquent des femmes assassinées par leur mari ou compagnon. Si par hasard on tombe sur tel document, telle publication internationale où au terme "violence" a été accolé l'épithète "masculine", l'effet produit est à peu près celui d'un coup-de-poing à l'estomac. Car c'est bien cet ajout qui nous oblige à voir en face une réalité brutale, réalité à laquelle d'ordinaire on prétend justement échapper en ayant recours à des euphémismes ou à des termes aussi génériques que vagues.


A mon avis, ça vaut aussi pour des intervenants ici. Les imbécilités sur le "trop d'amour qui tue".

A chacun sa définition du réac'.
Comparer Cantat à Papon c'est de l'intelligence de haute volée peut-être?
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par gerard_wegan » 16 Oct 2007, 18:10

(jeug @ mardi 16 octobre 2007 à 18:57 a écrit :La sanction des maris violents ? C'est un combat dans lequel il ne faut pas s'impliquer si l'on est révolutionnaire ?
Mais qu'est-ce que tu radotes ?

Ai-je jamais dit cela ? La question n'est pas là.
Sur le fait que s'engager sur le terrain du droit pénal en matière de lutte pour les droits des femmes est un piège pour les révolutionnaires, je pourrais plagier l'article de la LdC que j'ai posté plus haut, mais je préfère y renvoyer...
gerard_wegan
 
Message(s) : 2
Inscription : 31 Oct 2002, 08:32

Message par Gaby » 16 Oct 2007, 18:10

(logan @ mardi 16 octobre 2007 à 19:09 a écrit : Comparer Cantat à Papon c'est de l'intelligence de haute volée peut-être?
Ce n'est pas du tout ce que j'ai fait, j'ai parlé de la portée d'un procès, qui ne relève pas nécessairement de la destinée individuelle ! :x
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

PrécédentSuivant

Retour vers Tribune libre

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)