Gloire aux footballeurs uruguayens, mexicains et sud-africai

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Wapi » 18 Juin 2010, 10:38

(Gaby @ vendredi 18 juin 2010 à 10:19 a écrit :
Bientôt, le bouquin qui explique que si la lutte contre la réforme des retraites l'emporte, ce sera grâce à Anelka.

Il a déjà été écrit :D

a écrit :
L'effet mondial dope la popularité de l'exécutif


  ,


8 juillet 1998 - Jacques Chirac gagne quinze points et Lionel Jospin dix points dans le dernier baromètre Ipsos-le Point, réalisé le jour et le lendemain du match France-Italie. La fièvre footballistique créé un climat d'union nationale.

C'est l'effet foot. La popularité des dirigeant politiques français est littéralement dopée par le Coupe du monde de football. La dernière enquête du baromètre Ipsos-le Point a été réalisée le jour et le lendemain du match France-Italie du vendredi 3 juillet. Le chauvinisme sportif d'un certain nombre de personnes interrogées déteint fortement sur leurs opinions politiques.

Jacques Chirac est le plus grand bénéficiaire de ce vent d'euphorie footballistique. Sa cote d'action bondit de quinze points en un mois pour se hisser à 68% d'opinions favorables. Les opinions négatives à l'égard du chef de l'Etat reculent aussi fortement pour ne plus représenter que 25% des sondés. Cette "chiracomania" poussée par le ballon rond touche d'abord les milieux populaires. La cote du président de la République grimpe d'autant plus que les revenus de la personne interrogée sont modestes. L'effet foot est de 20 points dans la tranche la plus basse et seulement de 7 points dans la catégorie la plus aisée. La popularité chiraquienne s'améliore spectaculairement parmi les artisans, commerçants, chefs d'entreprise (+20) et les ouvriers (+14) alors qu'elle reste moins agitée chez les cadres supérieurs (+5). La transe du Mondial permet au chef de l'Etat d'être miraculeusement approuvé par près des deux-tiers des sympathisants socialistes et même par une majorité relative de proches du Front national !

Lionel Jospin est l'autre "vainqueur" de la Coupe. Sa cote Ipsos-le Point gagne dix points pour des raisons analogues. Les jeux du stade permettent au premier ministre de décrocher un score de popularité exceptionnel: 70% d'opinions favorables contre seulement 24% de mécontents. Loin d'être "grincheuse", la France lui sourit comme jamais au lendemain de sa qualification pour les demi-finales. L'union sacrée réalisée autour de l'équipe de France rend le chef du gouvernement, pour un temps, majoritaire dans tous les électorats. Dans la ferveur footballistique ambiante, même les sympathisants du FN communient avec le premier ministre socialiste...

Là encore, les milieux supposés les plus réceptifs au football sont les plus atteints par le phénomène. La cote de Jospin progresse de 15 points dans la tranche des revenus la moins élevée contre seulement 5 points dans la catégorie la plus favorisée. Les jugements positifs à l'égard du premier ministre s'alourdissent de 23 points parmi les ouvriers alors qu'ils restent stables chez les cadres supérieurs.

Le football serait-il le nouvel opium du peuple ? Les deux protagonistes de la cohabitation n'avaient pas manqué d'assister au match France-Italie du 3 juillet. Chirac félicita l'équipe de France pour son jeu "formidable" tandis que Jospin levait les bras aux côtés de Michel Platini. Le premier a confessé qu'il se rêvait en "goal" - celui qui assure en dernier recours - et le second n'a pas refusé une double comparaison avec Aimé Jacquet et Zinedine Zidane... Le climat passionnel et fusionnel engendré par la Coupe du monde profite, au demeurant, à toutes les personnalités politiques... à l'exception de Jean-Marie Le Pen. Cette euphorie nationale n'est pas destinée à durer, à moins peut-être que la France ne décroche le trophée suprême. L'ampleur du phénomène est une manifestation supplémentaire de l'affaiblissement des identifications politiques des électeurs.


Eric  Dupin 
Wapi
 
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Message par el miliciano » 18 Juin 2010, 11:43

J aime pô le foot
el miliciano
 
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Message par Faber » 18 Juin 2010, 11:56

a écrit :C'est facile de s'en prendre aux potiches. Surtout si c'est prétexte à faire comme les autres : les montrer en petite tenue.
N'y aurait-il pas une autre attitude pour un journal qui est soit-disant "très bien" ?


Tiens ça devait être mon tour de prendre la petite leçon de morale hebdomadaire de Jeug, ça surprend toujours un peu quand on regarde pas le planning...

Donc, oui, c'est facile de s'en prendre aux potiches si on ne s'en prend qu'aux potiches, ce qui n'est pas le cas en l'occurrence, et d'assez loin. C'est, probablement en m'exprimant très mal, ce que je voulais dire. De même que quand je dis qu'un journal de foot est "très bien", c'est principalement en tant que journal de foot, et non pas en tant que journal féministe... capito ?
Faber
 
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Message par Gaby » 18 Juin 2010, 12:05

Sinon je sais pas pour Faber, Zappa et autres raisonnables... mais y'a un truc qui m'énerve plus encore que les théories gauchistes mal à propos, ce sont les bandwagoners qui se comportent comme s'il fallait fusiller l'équipe nationale et le sélectionneur, etc.
Quand t'as Elise Lucet qui balance que ce sont des démissionnaires, etc, alors qu'elle pige rien au sport...
Gaby
 
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Message par Zappa » 18 Juin 2010, 12:59

En me réveillant ce matin ( oui, OK, en fin de matinée ), je zappais sur la télé et sur une bonne partie des chaînes c'était un lynchage en règle de Domenech et de l'équipe de France. C'est en effet super disproportionné comme peut être disproportionnée l'euphorie d'une victoire, ça va dans les deux sens.

Y a quand même quelque chose qui m'a fait rire c'est qu'apparemment il est beaucoup reproché aux joueurs le manque d'envie... D'une part ça m'a vraiment pas sauté aux yeux hier, d'autre part j'ai trouvé que c'est un bon moyen de lyncher l'équipe mais aussi de se rassurer sur la qualité des joueurs. Le postulat d'une grande partie des critiques c'est " nos joueurs sont super forts donc c'est au niveau du coaching, de l'entente du groupe et de l'envie que ça pêche ". Bien sûr tout ça joue mais faut voir qu'il y a une bonne partie de l'équipe constituée de bons joueurs de Ligue 1 qui reste un championnat un bon cran en dessous des meilleurs : Gourcuff gagnera pas le ballon d'or à la suite de Zidane.
A la coupe du monde 2006, même coach, dispositif tactique similaire et la France va en finale. En 4 ans beaucoup de gars sont partis et le niveau a baissé, faudrait commencer par constater ça, par savoir qu'à chaque génération peut pas y avoir un ballon d'or.

Pour contrebalancer l'enthousiasme de Wapi, avec les critiques sur le manque d'envie des joueurs de l'équipe de France reviendra peut-être la sempiternelle rengaine sur ces joueurs qui ne chantent pas l'hymne national. Après 98, c'était la victoire de la France black-blanc-beurre, le ton c'était limite " Vive les immigrés ". Là on risque d'entendre un peu " ouais les noirs ils chantent pas la marseillaise puis ils foutent rien sur le terrain ". A tout prendre...

Le nationalisme peut se glisser aussi bien dans la défaite que dans la victoire et si le sport existait pas, il s'exprimerait d'autres manières. Dans l'article posté par Wapi sur la côte de popularité des ministres et du président qui auraient monté après la victoire en 1998, je pense que c'est pas du fait des véritables amateurs de foot et par conséquent pas du fait des classes populaires. Déjà parce que les amateurs de foot savent que les gouvernements n'ont rien à voir dans le fait que onze gars gagnent un match de foot face à 11 autres. Et aussi parce que quand on est dans la merde, on y est et c'est pas une coupe du monde qui fait que pendant des mois et des mois t'es sur un nuage ou pire encore que tu te sentirais solidaire de ton patron ou de ton gouvernement.
Zappa
 
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Message par Gaby » 18 Juin 2010, 13:06

(Zappa @ vendredi 18 juin 2010 à 13:59 a écrit : Gourcuff gagnera pas le ballon d'or à la suite de Zidane.

Oui enfin bon en 2011 il sera le meneur de jeu d'un des tous meilleurs clubs européens et tu ne diras plus cela. Ribéry hier il perd 3/4 de ses ballons... alors il fait 3 courses sympas, mais il est foutu en n°10. Pas du tout son rôle.
Gaby
 
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Message par jeug » 18 Juin 2010, 13:42

(Faber @ vendredi 18 juin 2010 à 12:56 a écrit :Tiens ça devait être mon tour de prendre la petite leçon de morale hebdomadaire de Jeug, ça surprend toujours un peu quand on regarde pas le planning...

:D

Tu l'as pris pour toi ??
Non, c'était vis à vis de ce journal de merde qui s'en prend aux potiches. Parce que moi, les potiches, je les défends.

;)
jeug
 
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Message par Wapi » 18 Juin 2010, 16:04

(Zappa @ vendredi 18 juin 2010 à 12:59 a écrit : Dans l'article posté par Wapi sur la côte de popularité des ministres et du président qui auraient monté après la victoire en 1998, je pense que c'est pas du fait des véritables amateurs de foot et par conséquent pas du fait des classes populaires.

C'est quoi un "véritable amateur" de football par rapport à un faux ?

Je sais ! le véritable amateur, quand son favori marque un but, il est content. Le faux aussi, mais c'est pas pareil. 8)


Ce n'est pas un peu comme le "bon chasseur" des Inconnus ? :D
Wapi
 
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Message par Barnabé » 18 Juin 2010, 17:23

Bon, so foot n'est pas un journal d'extrême gauche. Mais sur leur site, on trouve ça:

a écrit :
http://www.sofoot.com/le-mondial-des-sans-...32-article.html

Le Mondial des sans papiers
18 juin 2010

Depuis trois semaines, près d’un millier de grévistes sans papiers sont rassemblés sur le parvis de l’Opéra Bastille. Alors que les raisons d’un tel rassemblement sont évidentes, beaucoup de Parisiens ignorent cette manifestation comme s’il s’agissait d’une vulgaire brocante. Le temps d’un match, hier, eux aussi étaient derrière un écran.

19h30 - Coup d’envoi. A peine descendus de vélo, on rencontre Dalla, tirelire à la main, pin’s CGT et sourire Freedent, l’attirail parfait du bon manifestant. Première belle rencontre et bonne occasion de se renseigner sur les raisons exactes de ce rassemblement massif, que peu de gens connaissent. Quelques dribbles sont nécessaires pour percer le catenaccio des policiers et se retrouver en compagnie de Bakari et Mamadou, joueurs clés de l’équipe des sans-papiers. Les deux amis ne tardent pas à expliquer le pourquoi de ce rassemblement : « On bosse ici depuis des années et on y met du cœur ». C’est là tout le malheur de ces joueurs, titulaires indiscutables au sein de leurs entreprises, mais sous-payés ou exploités, faute de papiers. « La plupart d’entre nous payent des impôts, tu te rends compte, je paye la chambre d’hôtel de Rama Yade ». Coupe du Monde oblige, le discours s’oriente vers le foot. Les revendications sont là, mais le ballon rond est sans doute ce qui rapproche le plus ces manifestants de leurs adversaires politiques.
20h00 - Reprise. Le match redémarre sur des chapeaux de roues : place à l’équipe de France. Mamadou est un fervent supporter des Bleus, comme la majeure partie du campement. Si les matches de 13h30 et de 16h « se regardent au café », celui de 20h30 est diffusé « sous la tente ». Au centre du terrain devant le grand écran placé sous la tente donc, les fans de foot commencent à prendre place. La plupart des grévistes arborent le maillot bleu. Parmi eux, Paul, 45 ans, fan inconditionnel de l’équipe de France qui a « découvert les bleus au bled, à 15 ans » et « les soutient depuis cette époque » sans la moindre infidélité. Quand on interroge les grévistes sur leurs joueurs préférés, Thuram et Zidane sont les plus cités. Autant dire que l’équipe de France 2.0 a moins la cote que son illustre ainée, à l’instar d’un Franck Ribéry au centre de toutes les moqueries. Quand certains, comme Paul, apprécient le maillot bleu, d’autres ne peuvent pas en voir le coq : « Moi je n’aime pas l’équipe de France. Le foot m’intéresse peu, mais je ne vois pas pourquoi je supporterais l’équipe d’un pays qui me laisse sur le carreau ». Tacle rugueux du gréviste, coup-franc.
20h15 - Temps additionnel. C’est donc le clivage majeur sur le camp : les uns font une différence entre le foot et la politique, et d’autres, déçus par les gouvernants de ce pays, ne supportent pas ou plus cette sélection. Une chose est sûre, les grévistes sont là depuis 20 jours et la vie sur le campement commence à être difficile. Les préoccupations varient, tantôt on espère partir demain, tantôt on attend de voir ce que va donner le match et les réactions politiciennes qui en découleront. En attendant, cet avant-match se termine sur un résultat nul sans relief, un bon vieux zéro-zéro, entre des grévistes plein d’envie et d’arguments, et des politiques apathiques.
20h30 - Le second match peut commencer. Un écran est hissé sur un poteau et un projecteur envoie le spectacle. France-Mexique commence et on se place debout, au milieu d’une foule compacte. A moins d’un mètre quatre-vingt, même les talonnettes ne suffiraient pas. L’installation est précaire et l’antenne lâche parfois : comme à la maison, ça fait chier tout le monde. A chaque action un peu dangereuse, le public s’excite. On regarde du foot quoi, rien ne change. Touré à gauche supporte la France, mais un mec démesuré à droite est clairement en faveur du Mexique. Bref, y’a de tout. Côté jeu, ils ont tout compris : Lloris est très applaudi, et certains avouent un faible pour Toulalan, qui est bien le seul à faire vraiment son travail. Puis ça casse : « Anelka devait pas tirer, faut faire une passe là. Ils sont trop perso, y’a pas assez de collectif ». Du classique, mais juste. Personne n’est dupe, la prestation tricolore laisse pantois sur le parvis de l’Opéra Bastille : « Mais Ribéry, là il est pas bon. Il court mais ne fait jamais de passe. C’est nul ». Oui, c’est nul. Ils n’ont pas de papiers, mais ils comprennent le foot visiblement mieux que Domenech. De même, ils ne se font pas trop d’illusions sur les équipes africaines, comme le souligne Bayo : « La Côte d’Ivoire ça peut passer, et le Ghana, ouais ils sont bons, mais en attaque c’est trop léger. Nigéria et Cameroun c’est fini ». On ne parle même pas de l’Afrique du Sud.
Mi-temps - Un orchestre festif se met en place, et un autre spectacle démarre. Au retour des vestiaires, voilà que le but arrive : des applaudissements retentissent, pour à peu près un tiers des spectateurs. Ceux qui sont pour le Mexique, par défiance plus que par passion sans doute. Le temps d’un match, on est bien loin du parcours chaotique qui a structuré la vie de ces travailleurs indésirables. Comme la trajectoire de Cissé : Bamako puis arrêté au Maroc et retour au Mali, bus pour l’Algérie, traversée à pieds d’une forêt pour rejoindre à nouveau le Maroc, puis bateau à 4h du matin vers l’Espagne, et enfin la France en 2003. Il se souvient du jour et de l’heure. Lundi 29 Juin à 9h. La réalité n’est jamais très loin. La suite du match, on la connait.

Par Swann Borsellino et Thibault Françon
Barnabé
 
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Message par logan » 19 Juin 2010, 17:22

Site à l'attentat terroriste verbal d'Anelka à l'encontre de domenech, Sarkozy intervient en urgence dans un discours à St Petersbourg.

=>lien sarkozy anelka
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