les syndicats et le projet de référendum

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 24 Jan 2005, 18:52

Voici une première contribution d'un courant, dit transcourant mais surtout interne à Unité et Action de la FSU.
Ce n'est pas là un débat de tendance mais intéressant toutes les organisations syndicales "ouvrières". Je suis assez d'accord avec ce texte
Valière

a écrit :A propos du traité constitutionnel : contribution de Reunification Syndicale.

Le CDFN des 24 et 25 janvier étudiera le problème du traité constitutionnel.
De nombreux CDFD se sont engagés sur cette question en argumentant contre le NON, on peut citer les CDFD du 50, 61, 31, 60, 36, etc.…
En revanche, plusieurs niveaux d’analyse existent. Ainsi si le CDFD 36 penche pour le NON, il juge aussi que des consignes de vote au niveau  fédéral seraient contre productives. Ce qui n’est pas le cas du CDFD 60 qui appelle quant à lui à un engagement net de la FSU pour le NON.
D’autres CDFD dont les motions sont plus anciennes demandaient à la direction de prendre position dans ce débat dans des délais raisonnables pour permettre ensuite aux CDFD d’exprimer publiquement leur position. C’était notamment la position du CDFD de la Manche.
Aucune instance dans notre fédération ne s’est à ce jour prononcée favorablement sur ce traité. En revanche certaines organisations n’ont pas encore tranché et poursuivent le débat, c’est le cas du SNEP dans la FSU.
Dans le paysage syndical la CFDT et l'UNSA n'ont pas jugé utile de consulter leurs adhérents pour annoncer leur soutien au traité. La démarche consultative a été choisie par la CGT dont la position est attendue avec un mélange d'impatience et d'inquiétude.
Indépendamment de ces attitudes différentes selon les organisations, il apparaît que le centre de gravité du débat s’est déplacé à plusieurs reprises.Il est par exemple notoire, même si cela reste toujours dans le non-dit du discours syndical, que le  referendum interne du PS pèse lourd.La direction de ce parti suivie par la majorité de ses militants a choisi de banaliser le contenu libéral du traité pour réaffirmer sa foi "de charbonnier" dans une Europe mythifiée.En quoi les syndicats et alors même que l'indépendance est revendiquée par chaque organisation seraient-ils pour  ce qui les concerne empêchés d'avoir un point de vue rationnel et libre?
Chacun a bien à l’esprit le coup de force que constituerait la  constitutionnalisation des lois du marché et de la concurrence. Notons en passant que la mobilisation de ce 20 janvier repose principalement sur une hostilité frontale à ces mêmes principes qu’on souhaite imposer à l’ensemble des fonctions publiques.Au soir de cette mobilisation remarquable les analystes politiques ont considéré que la conjonction de cette combativité retrouvée et du plus que probable autisme gouvernemental risquait d'avoir un impact sur le scrutin du printemps.Il appartient dès lors à tous ceux qui sont convaincus de la nocivité du traité de convertir un NON virtuel et fortuit en NON conscient et politique. 
La  démarche consistant à prendre position dans un débat de nature politique taraude beaucoup de camarades soucieux des  principes de l’indépendance syndicale. C’est ainsi que SUD Solidaires argumente pour le NON mais n’appelle pas à voter NON.
La notion d’indépendance syndicale a cependant des limites et peut agir comme un leurre.
Ecouter l'expert en félonie  F CHEREQUE expliquer de bon matin  que la globalisation des luttes n’est pas souhaitable justement à cause de la sacro sainte indépendance syndicale par rapport  au politique peut aider l'auditeur à flairer l'embrouille et l'argumentation spécieuse typique du faux témoin de moralité.
La prudence de la CGT a d'autres fondements. Certains  la pensent liée à  ses engagements au sein de la CES.A ce propos il n'est pas inutile de rappeler que celle-ci soutient majoritairement le traité alors que la plupart de ses préconisations ont été retoquées. Il s'agissait par exemple du plein emploi dans les objectifs de l'Union  et de l'intégration de l'emploi dans les grandes orientations de politique économique ;
 

D'autres soulignent toujours à propos de la CGT qu'il s'agit  en somme d' un retour de balancier par rapport à l’époque heureusement révolue où elle était instrumentalisée comme une courroie de transmission du PCF.Mais la rupture avec la dépendance n'implique aucunement la fatalité de la neutralité.

La FSU confortée par les multiples appels convergents en son sein doit lancer un appel clair pour le refus du traité.Il  aura le mérite de  dynamiser les collectifs déjà en place pour le NON dans les différentes régions.L' appel de Copernic comme l'ont dit de nombreuses sections s'avère être un cadre pertinent et fécond pour fédérer les partisans du refus
Le débat reste à trancher entre prise de position de la fédération contre le traité et consigne de vote plus explicite et directive.
Le recours à l'injonction nous semble cependant, dans l'intêret même du succès du NON, infantilisant et donc inadapté.
Valiere
 
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Message par Valiere » 26 Jan 2005, 23:31

a écrit :La CGT ne devrait pas donner de consigne de vote pour le référendum sur la Constitution européenne
LE MONDE | 26.01.05 | 14h23
Malgré les pressions de sa base, Bernard Thibault proposera, début février, à son syndicat de ne pas trancher en faveur du "non". En 1992, la CGT avait appelé à s'opposer à Maastricht.
Ni oui, ni non. Treize ans après avoir appelé à rejeter le traité de Maastricht, la CGT ne devrait pas, cette fois-ci, donner de consigne de vote pour le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Elle en décidera lors de la réunion de son parlement, le comité confédéral national (CCN), les 2 et 3 février.

Au lendemain du dernier comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), dont la CGT fait partie, le secrétaire général de la centrale, Bernard Thibault, avait déjà envisagé que les adhérents cégétistes - majoritairement hostiles au texte européen - "fassent des choix différents sur un vote de cette nature" (Le Monde du 16 octobre 2004).

Trois mois plus tard, et après une première série de débats, l'orientation est confirmée. Dans le projet de résolution élaboré à l'issue de la commission exécutive du 20 janvier, la CGT déclare vouloir "continuer à informer (...), chacun demeurant libre, en tant que citoyen, de son opinion définitive et de son suffrage".

Oublié le temps où la centrale invitait les salariés à "apporter leur pierre au rejet de Maastricht", en 1992. Le débat autour du projet de traité offre une nouvelle occasion à la CGT de se démarquer de son tuteur politique d'hier, le PCF, résolument engagé pour le "non", et à M. Thibault de confirmer l'indépendance du syndicat.

Pourtant, la confédération est courtisée. Par le PCF, certains courants du PS et l'extrême gauche, qui appellent à voter "non". Mais aussi par la direction du PS, qui a convoqué le mouvement syndical européen en soutien du "oui" au traité constitutionnel.

A cette étape du débat, explique Francine Blanche, secrétaire confédérale responsable du collectif "enjeux européens" et chargée d'organiser le débat interne sur l'Europe, "il n'est pas souhaitable que la CGT donne une consigne de vote". D'abord, argumente-t-elle, la question qui sera posée lors du référendum n'est pas encore connue. Et, surtout, "nous n'avons pas envie de nous faire manipuler par quelque parti que ce soit. Nous ne voulons pas être l'alibi d'un camp ou d'un autre", poursuit-elle."Dans notre histoire, on a beaucoup donné, merci beaucoup", s'exclame-t-elle.

Pour autant, le ni-ni syndical ne trompe personne. La base de la CGT est massivement hostile au texte européen. La direction le reconnaît. "A ce jour, écrit-elle dans son projet de résolution, une majorité de militants qui ont participé à nos débats internes jugent que ce traité reste très éloigné de ses aspirations". "A ce jour, que je sache, aucun de nos syndicats n'a pris position pour le "oui"", ajoute Maryse Dumas, secrétaire confédérale.

C'est même l'inverse. Deux importantes unions départementales, les Bouches-du-Rhône et Paris, se sont prononcées pour le "non". La fédération de l'agroalimentaire s'est aussi déclarée, il y a un an, contre toute Constitution européenne, par souci de "sauvegarder la souveraineté alimentaire et l'indépendance agricole", assure son secrétaire général, Jean-Luc Bindel. Quant à la fédération de l'enseignement, de la recherche et de la culture, elle propose de "mener campagne pour le "non"". Les autres syndicats doivent encore débattre d'ici à la semaine prochaine.

DÉDRAMATISER LE DÉBAT

Si les militants sont culturellement et politiquement plutôt pour le "non", "60 % des salariés n'ont pas encore décidé", fait valoir Mme Blanche. "Et parmi ceux qui ont choisi, 60 % encore sont pour le "oui", avec donc des adhérents de la CGT", argumente-t-elle en s'appuyant sur un sondage CSA pour France Europe Express et France-Info, réalisé les 5 et 6 janvier.

Que se passerait-il si le CCN votait pour le "non"? "Cela donnerait l'image d'un syndicat qui a du mal à s'affranchir de ses références culturelles", estime Joël Decaillon, secrétaire de la CES et ancien responsable des questions internationales de la CGT, qui est favorable à une Constitution, dans laquelle il voit "un socle pour les luttes à venir" (Le Monde du 16 novembre 2004).

Pour certains, c'est tout le travail accompli par Bernard Thibault qui serait remis en cause. Mme Blanche temporise : "Ce serait dommage, mais on ne peut pas dire que l'on veut le débat et prédire le chaos si une position l'emportait."Prudente, la direction indique, dans son texte, que, "quelle que soit l'issue des consultations (...),l'Europe ne se retrouvera ni face à un chaos ni sur une voie royale".

Une dédramatisation valable aussi pour l'issue du vote du CCN de la semaine prochaine.

Rémi Barroux


• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 27.01.05
Valiere
 
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Message par Valiere » 26 Jan 2005, 23:41

Voici les résumés du débat à la FSU

Le débat sur la position de la FSU par rapport au référendum sur la Constitution européenne commence en fin de matinée et s'achève en milieu d'après-midi. Là encore, beaucoup de positions éclatées : des SD ( sections départementales) ont déjà pris position pour appeler à voter non ( le 64, le 60, le 81, par exemple, d'autres proposent de ne donner aucune consigne explicite ( c'est même la position d'un dirigeant SNUIPP de l'EE !) et le trésorier s'inquiète de la responsabilité syndicale au lendemain du vote si la FSU n'a pas été suivie, d'autant qu'il pense qu'on peut s'appuyer !!!
Bref, on finit par défendre la nécessité d' "ouvrir le débat largement et partout".
Après un débat en commission, finalement le texte UA + EE est soumis au vote avec 3 propositions pour la fin :

1. " c'est pourquoi la FSU affirme son profond désaccord avec le projet de constitution qu'elle condamne" Pour : 94 – Contre : 14 - Abs : 9 – RV : 4
2. " La FSU les combat. Elle mènera campagne auprès de ses syndiqués pour informer et débattre de cette appréciation " P : 73 – C: 6 – Abs : 35 – RV : 8
3. "La FSU appelle lors du referendum à voter NON " P: 56- C:38 – Abs : 18 – RV : 14

En bref avec l'obligation d'avoir une majorité de 70% des exprimés ( Pour, contre ou abstentions) seul le vote 1 donne une majorité.

DONC LA FSU POUR L'INSTANT NE DONNE "AUCUNE CONSIGNE DE VOTE"
Valiere
 
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Message par Valiere » 27 Jan 2005, 10:13

Cela s'appelle surfer sur le courant ...Une certaine forme d'opportunisme qui risque de oûter cher...
Pour la CGT, je n'ai pas assz d'infos mais pour la FSU et FO des départements et syndicats ont pris position sans attendre.
Valiere
 
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Message par Puig Antich » 27 Jan 2005, 16:54

:gyro: attention - piège pour le prolétariat - attention :gyro:
Puig Antich
 
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Message par Valiere » 27 Jan 2005, 19:21

Peux-tu être explicite sur le danger...Je pense comprendre ce que tu sous-entends mais il reste une zone d'ombre que tu peux dissiper.
Valiere
 
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Message par Cyrano » 27 Jan 2005, 22:20

a écrit :Valiere:
Voici une première contribution d'un courant, dit transcourant

Faut que j'arrête de squatter le débat sur la psychanalyse:
1. Je passe à coté d'informations capitales.
2. Je manque une occasion d'enrichir mon vocabulaire: "transcourant". Et ça se dit une "transe-courante"? Pasque ça définirait bien ceux qui s'intéressent aux transcourants.
Cyrano
 
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Message par Valiere » 27 Jan 2005, 23:05

Donc je t'explique : à la FSU , il y a des tendances structurées, historiques et face à la recomposition syndicale et à l'influence de plus en plus importante de la LCR, des U et A historiques ont décidé de mener la bataille contre la transformation de la FSU en confédération.
Ils ont fondé "réunification" qui auant drainé quelques individualités n'appartenant à aucune tendance se dit transcourant...
Valiere
 
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