EMANCIPATION
Pour stopper l’agression libérale et changer la direction du SNES incapable de résister,
METTRE EN ŒUVRE UNE STRATEGIE SYNDICALE POUR GAGNER
En participant au vote d’orientation, chaque syndiquéE peut choisir la direction nationale du SNES pour les 2 prochaines années.
Deux ans, c’est exactement ce qui reste comme temps au pouvoir de Chirac et de l’UMP pour parachever, avec le MEDEF, leur politique de casse sociale. Les trois premières années de la législature ont montré qu’ils font ce qu’ils disent… et même pire : après les retraites et la sécu, ce sont les services publics qui sont en ligne de mire, avec la privatisation et la LOLF ; ce sont les statuts qui sont attaqués par Dutreil et Fillon réunis ; C’est aussi la mise au ban de la société des jeunes des classes les plus défavorisées, à travers la réforme Fillon, la loi Borloo et le projet de loi de prévention de la délinquance
Dans deux ans, si nous n’inversons pas le rapport de force, il ne restera pas grand chose de l’édifice social que les luttes des travailleurEs ont construit, les conditions d’exercice de notre syndicalisme seront profondément modifiées… Et les retours en arrière seront difficiles, même avec un gouvernement d’alternance, comme en attestent les départementaux et régions gagnés par la gauche qui s’accommodent de la décentralisation et le « oui » du PS au traité constitutionnel dont l’adoption conforterait, sans guère de possibilités de retour, le libéralisme européen.
La question est donc directement posée : faut-il réélire, pour animer le syndicat dans cette période de tous les dangers, une direction sortante qui nous conduit à l’échec en 2005, comme elle l’a fait en 2003 ?
Cette direction Unité et Action, rejointe depuis 4 ans par la tendance « Ecole Emancipée », sans que cela ait changé son orientation, poursuit un fonctionnement et une politique qui éloignent du syndicat bon nombre de syndiquéEs. Elle se présente comme incontournable et immuable, mais c’est aux syndiquéEs d’en décider, sur la base d’un bilan objectif de l’état dans lequel elle laisse le syndicat.
Le libéralisme a exploité chaque axe abandonné ou mal géré par la direction du SNES. Il importe que cela cesse. Emancipation, à partir de la réflexion collective de ses militantEs et de leur investissement dans les luttes, propose pour mettre un terme à l’échec de la direction UetA/« EE » une orientation et des pratiques syndicales qui se confrontent vraiment à l’offensive libérale, avec la même détermination et la même cohérence. Un syndicalisme, qui résiste aux attaques et rend coup pour coup, contrairement à ce qui se passe actuellement. Mais aussi un syndicalisme qui ne se borne pas à se crisper sur un statu quo souvent contestable et qui oppose au projet libéral un projet de transformation sociale.
Ne pas lâcher sur l’abrogation de la loi Fillon, y compris par la « désobéissance civile » :
La loi Fillon, confortée par Borloo, la LOLF,… met en danger l’école publique. Elle renforce les barrières ségrégatives, avec la promotion d’un SMIC culturel, le développement de classes « d’élite » ou de « relégation » et le manque cruel de moyens dans les établissements des quartiers populaires…
Face à ces attaques, les propositions d’accentuer la « diversification » ou les orientations précoces portées par la direction du SNES, conduisent à s’adapter aux inégalités. Son refus notamment de se prononcer contre la mise en place de la « 4e d’alternance » et la « 3e de découverte professionnelle », qui préparent l’éviction d’élèves du système éducatif au profit de l’apprentissage piloté par le patronat, désarme les personnels.
Le SNES doit au contraire s’engager contre la ségrégation sociale à l’école et la hiérarchisation des savoirs que ne cesse d’aggraver le projet libéral du capitalisme. Il doit y opposer un projet unifiant de formation polyvalente et polytechnique pour tous jusqu’à la fin du lycée actuel, donnant à tous les jeunes, dans un même lieu de socialisation, accès à une culture large, critique, émancipatrice à un rythme adapté à chacunE.
Dans l’immédiat, plutôt que d’espérer gratter des miettes au niveau de textes d’application, le SNES doit clairement s’engager pour l’abrogation de la loi Fillon, en organisant dès maintenant le refus de son application (« auto-remplacement », « conseil pédagogique » pour régenter les personnels, horaires et contenus différenciés, bac local …). Ces pratiques de type désobéissance civile, ne sont pas des substitutifs à la grève, mais doivent s’inscrire dans une stratégie de lutte !
Adopter une stratégie de lutte offensive, à la hauteur de l’agression libérale :
La direction UA/ « EE » du SNES n’a pas cessé d’en rabattre sur les revendications en échange à chaque fois de mesures très limitées ou de vagues promesses. Du coup, l’offensive gouvernementale dans notre secteur est plus déterminées et plus cohérentes que jamais, et la direction du syndicat persiste dans les mauvais choix.
= Tirer les enseignements des luttes de 2003 La direction du SNES n’apprend pas. Elle théorise le refus des formes de démocratie directe, de coordinations des luttes, en les accusant d’être « minoritaires » ou « manipulées ». Quand elle contribue à réunir des AG, souvent elle ne se donne pas le moyens d’une présence forte et de mandatements des établissements.
Pourtant les mobilisations les plus massives (95, 98, 2003), ont bien montré la nécessité de la grève reconductible et le rôle, pour le développement et la conduite de la lutte des Assemblées Générales unitaires et souveraines (aux niveaux local, départemental, national), structurées démocratiquement (délégués mandatés) et soutenues par les syndicats. Ceux ci doivent contribuer dans l’unité à centraliser et diffuser l’information et à généraliser l’action à tous les secteurs géographiques et professionnels ; et bien sûr ne négocier que sur la base d’un rapport de force suffisant et surtout ne pas pousser à la reprise en dehors de l’accord des personnels en lutte, contrairement à ce qui s’est fait en 2003.
= Donner dans ce cadre des perspectives de lutte :
- au niveau de l’éducation d’abord, en impliquant réellement les personnels auprès des secteurs les plus mobilisés. Après avoir laissé isolée la lutte des précaires en 96/97, des surveillantEs / emplois jeunes en 2002/2003, avec les résultats qu’on sait pour la disparition des personnels concernés et pour le retard à la mobilisation générale de l’Education, la direction du SNES réitère la même erreur cette année avec les lycéenNEs. Impulser une dynamique pour gagner, c’est se donner les moyens d’appeler à la grève rapidement, quand le gouvernement est fragilisé, en privilégiant l’unité intersyndicale avec les forces les plus investies dans les luttes plutôt que de se caler à chaque fois sur plus petit dénominateur commun de la mobilisation.
- au niveau interprofessionnel, où depuis 2003 l’éducation peut jouer un rôle moteur, en faisant vivre les structures interpro. à tous les niveaux et en proposant à la FSU et aux confédérations d’appeler à l’action au plus vite, sur les attaques contre les services publics, les statuts (retrait du projet Dutreil) et les salaires, ainsi que pour le rejet de la Constitution européenne.
C’est en assumant enfin ses responsabilités au niveau de l’éducation comme au niveau intercatégoriel, que le SNES peut contribuer à préparer la grève générale, seule en mesure de stopper l’agression gouvernementale.
Se donner les moyens d’en finir avec la précarité, pour renforcer les luttes de tous les personnels :
La direction du SNES a abandonné la revendication de titularisation de tous les non titulaires, et a fait le choix de protocoles de « résorption » partiels. Résultat : peu de précaires titularisés, licenciement de beaucoup d’entre eux, et… l’explosion du nombre de non titulaires, alliée à la multiplication des formes de précarité de plus en plus aggravées : MA, CES, emplois-jeunes, contractuelLEs, vacataires, assistantEs d’éducation,…
Cette cascade de catégories de précaires va dans le sens des incitations libérales de la commission européenne et débouche sur l’objectif ultime : le contrat de non fonctionnaire, le CDI Borloo. Elle permet au pouvoir de poursuivre dans sa détermination d’en finir, avant la fin de la législature, avec les statuts de la fonction publique, grâce notamment aux 28 cadres statutaires de Dutreil et au remplacement prévu dans la loi Fillon.
Pour mettre un terme à la précarité et pour défendre plus efficacement les conditions de travail et les statuts de tous les personnels, il convient d’intervenir simultanément sur deux fronts :
- se mobiliser touTEs ensemble, titulaires, non titulaires, pour la titularisation immédiate et sans condition de concours ou de nationalité de touTEs les précaires, pour l’arrêt du recrutement de hors statuts et la création de tous les postes statutaires nécessaires au fonctionnement du service public, mais aussi aider à la mobilisation des non titulaires dans des collectifs de lutte unitaires.
- s’opposer aux aumônes salariales avec lesquelles le gouvernement espère faire mordre à sa politique de casse des statuts par des revendications et des actions qui unifient les situations statutaires, les règles de recrutement, de gestion et de mouvement, les salaires (augmentations uniformes en point d’indice pour touTEs, plutôt que des augmentations en pourcentage ou la défense de la hors-classe). Aller ainsi vers un corps unique des personnels favoriserait également les dynamiques interprofessionnelles.
Renouer avec les principes de la laïcité :
L’abandon par la direction du SNES de la revendication de nationalisation laïque de l’enseignement privé revient à reconnaître le dualisme scolaire, et à saborder la lutte contre le financement de l’enseignement privé confessionnel, qui a servi de modèle à Thélot et Fillon et qui préfigure ce que pourrait devenir l'école publique sous les coups du libéralisme. Pour nous la Laïcité est un principe politique indispensable à l'émancipation de la personne ; c'est le refus de l'embrigadement. Ce n'est pas une spécificité française, mais un principe de portée universelle qui s'oppose aussi bien à l'emprise confessionnelle qu’aux forces patronales et financières sur l'école et la société et au repliement communautaire. Il n'y a pas d'égalité ni de citoyenneté sans Laïcité.
Le centenaire de la loi de Séparation des églises et de l’Etat de 1905 peut être pour le SNES et la FSU qui traînent des pieds, l'occasion de manifester la vigueur d’une laïcité vivante porteuse d’exigences et de revendications.
Il faut mettre tout en œuvre pour que les forces laïques dispersées se rassemblent autour de revendications claires : l'abrogation de toutes les lois anti-laïques et des statuts concordataire et scolaire d'Alsace-Moselle, de Guyane et de Mayotte… ; le rejet de la Constitution européenne anti-laïque ; le refus de l’enseignement du fait religieux dans la formation des jeunes comme des enseignantEs , l'interdiction du port de signes d'appartenance confessionnelle dans l'école (croix, soutanes, kippa, voile, …) , bien sûr la nationalisation laïque de l’enseignement privé sans indemnités ni rachat, avec intégration des personnels laïques dans la fonction publique – ce qui n'a rien à voir avec le projet UA/EE d'affiliation de syndicats de l'enseignement privé à la FSU, que nous avons contribué à faire échouer.
Pour un syndicalisme solidaire, en France, comme dans le monde
- par la défense des droits et les libertés en France et dans le monde. En France, la lutte contre les lois répressives est urgente : refuser la délation, le « secret professionnel partagé », la traque des élèves sans papiers dans l’Ecole (quitte à s’insurger contre ces pratiques et là aussi recourir à la désobéissance civile), exiger la régularisation de tous les sans papiers et l’arrêt des expulsions, dénoncer les bavures policières, soutenir les personnels victimes de répression syndicale (comme le CPE Roland Veuillet).
- par le développement de la solidarité internationale, dans une perspective de lutte. Nous pensons que le SNES doit refuser que la FSU entre dans la CES (Confédération Européenne des Syndicats), et dénoncer sa fonction d’accompagnement du libéralisme (dépendance politique et institutionnelle par rapport aux institutions de l’Union Européenne, soutien au projet de « Constitution » européenne…). La présence du SNES dans les Forums Sociaux doit se faire sur ces bases et n’a de sens qu’à partir d’un positionnement critique, pour rendre leur fonctionnement plus démocratique, y développer la présence du monde du travail et des « sans », y défendre les valeurs laïques.
Pour l’unification syndicale avec droit de tendance et un fédéralisme démocratique
La FSU fonctionne mal : sa structuration s’avère incapable d’unifier les différentes catégories et les différents syndicats, son fonctionnement étouffant le droit de tendance est à revoir, le consensus mou qui s’y exprime nous mène tout droit à de nouveaux échecs.
Pour nous, la FSU n’est pas une fin en soi. Il faut œuvrer à une unification de toutes les forces syndicales qui refusent d’accompagner le libéralisme. Et ce dès les sections intercatégorielles de base. L’unification avec droit de tendance, c’est le refus de l’éclatement syndical avec autant de syndicats que d’orientations. Mais cela nécessite un véritable respect des tendances, leur possibilité de débattre avec les syndiqués et de leur proposer des alternatives. Et aussi des procédures pour rendre le syndicat plus démocratique (limitation des décharges syndicales, pas de permanents syndicaux, consultation systématique des syndiquéEs …).
Indépendance syndicale et refus du syndicalisme d’appareil sont les deux points qui nous séparent sur ce terrain, des deux tendances (« Unité et Action » et « Ecole Emancipée ») qui co-gèrent la direction du SNES et de la FSU.
Pour changer le SNES, pour rompre avec une orientation et des pratiques qui ont conduit à de nombreux échecs, VOTEZ EMANCIPATION
ENCADRE Europe
Disons non au capitalisme ! Mobilisons-nous par tous les moyens contre la Constitution européenne.
Voici l'amendement présenté par Emancipation au texte sur l'Europe du congrès national, amendement que la direction du SNES a appelé à rejeter.
"Des luttes concrètes organisées au niveau européen, voire plus largement, contribuent au renforcement du rapport de forces et du mouvement syndical : les marches européennes contre le chômage, la marche mondiale des femmes, l’initiative contre la précarité du Réseau syndical européen… Le rapport de force contre le traité constitutionnel se construit dans les initiatives européennes dans lesquelles le SNES se doit de prendre toute sa place, mais il se joue aussi dans les luttes des différents pays et notamment les mobilisations en cours en France.
La progression du NON au traité constitutionnel est à mettre en rapport avec le développement des luttes lycéennes et interprofessionnelles, ce qui doit conduire les partisans du NON à conforter ces luttes sur le terrain. Réciproquement, il apparaît assez clair qu’un succès du NON au référendum ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur les luttes en cours, sur leur dynamisation, leur convergence, et sur la fragilité des interlocuteurs gouvernementaux.
Pour cette raison une réponse authentiquement syndicale pour combattre le traité constitutionnel et la logique libérale qui l’inspire se construit avant tout dans les luttes au niveau national comme européen, mais aussi avec tous les moyens de faire échec à l’adoption de ce traité, dont le référendum du 29 mai. Le SNES milite pour l’abandon de ce projet de Constitution Européenne, dans les établissements et dans la rue, comme dans les urnes. Il est favorable à une campagne syndicale unitaire sur ces bases."