Page 1 sur 1

Message Publié : 12 Nov 2005, 13:09
par Valiere
Motion action de l'Emancipation

Contre la tentative d'écrasement des libertés et des acquis sociaux,
le syndicalisme doit sortir de l'attentisme

Une destruction systématique des solidarités
Après 25 ans d'offensive libérale ininterrompue dans le cadre d'un capitalisme mondialisé, le tissu social est partiellement démantelé et les inégalités s'accroissent comme jamais.
Le chômage et la précarité sont devenus la règle, les entreprises licencient massivement (Nestlé, Hewlett-Packard...). Les filets de protection qui empêchaient la population de plonger dans la pauvreté et l'exclusion sautent un à un (sécurité sociale, indemnisation du chômage, retraites, logement social...). La France compte 10 millions de pauvres, tous les relations sociales sont marchandisées.
Le gouvernement a entrepris de casser le tissu associatif et syndical, notamment pour faciliter la désengagement de l'Etat. Des zones entières du territoire sont laissées à l'abandon sans service public, sans travail, sans logement social et sans espoir. D'où l'explosion en cours.

Une politique raciste délibérée
Pour tenter de juguler une révolte contre sa politique, le gouvernement a repris certaines thèmes du Front National en faisant de la jeunesse issue de l'immigration un bouc émissaire. Les humiliations quotidiennes (contrôle policier), la stigmatisation, relèvent d'un stratégie cohérente. La bombe dans la mosquée de Clichy-sous-Bois était une provocation.
Cette stratégie s'accompagne d'une réhabilitation idéologique du colonialisme. Après la loi scélérate de février 2005 visant à donner une image « positive » du colonialisme, le gouvernement reprend les politiques des guerres coloniales (état d'urgence, couvre-feu).
Les prémices de cette stratégie raciste étaient déjà visibles avec la chasse systématique aux sans-papiers et en particulier aux jeunes scolarisés. C'est en fuyant un contrôle policier que les jeunes de Clichy sont morts. Cela était aussi visible avec les rafles et la volonté annoncée de Sarkozy de « faire du chiffre ».

Une offensive globale contre le salariat
La politique du pouvoir contre la jeunesse scolarisée, les lycéens et les immigrés n'est que la partie la plus visible de l'attaque globale contre les acquis sociaux du salariat.
Le gouvernement est décidé dans tous les conflits à aller jusqu'au bout quel qu'en soit le coût, comme le montrent les luttes à Marseille contre les privatisations (SNCM, RTM). Cette volonté de passer en force se manifeste aussi avec une accélération des privatisations (autoroutes, EDF...).
Dans l'Education, elle prend en forme de la fin annoncée du collège unique, de l'apprentissage dès 14 ans, de la poursuite de l'application de la loi Fillon, des suppressions de postes et du démantèlement de toutes les structures périscolaires (baisse des crédits, suppression des Mises A Disposition...).
Le but du gouvernement est de généraliser la précarité en infligeant des défaites irréversibles aux travailleurs.

Dans l'immédiat
Les organisations du mouvement social doivent exiger l'abrogation immédiate des mesures de couvre-feu et d'état d'urgence, y compris par des grèves et des manifestations. Pour la FSU, le gouvernement porte l'entière responsabilité des affrontements actuels. La FSU exige donc :
- l'arrêt des comparutions immédiates, qui relèvent d'une justice d'exception indigne d'un pays qui se dit démocratique.
- l'arrêt des poursuites, la levée des mises en examen et la libération des jeunes arrêtés. Il n'est pas acceptable qu'ils passent des mois en détention provisoire.
- la fin des contrôles policiers systématiques au faciès dans les quartiers, et à la sortie des établissements scolaires.
Certes, on ne peut pas nier qu'il y a des exactions (voitures, écoles ou services publics incendiés...), mais c'est la politique gouvernementale qui en est la cause.
La FSU continue par ailleurs à exiger l'acquittement de tous les lycéens poursuivis, la régularisation de tous les sans-papiers et la restitution des crédits supprimés au logement social et aux associations.

Relancer les luttes
Les luttes de résistance qui existent et se développent (stagiaires, RTM, SNCM...) montrent la détermination et l'exaspération des salariés. Les défaites, souvent dues à l'isolement des luttes sectorielles, coûtent très cher. Le rouleau compresseur libéral avance à cause de l'absence de riposte globale et de perspective anticapitaliste.
Le syndicalisme doit dans ce contexte offrir une perspective pour mettre un terme à cette politique :
- en élargissant et en unifiant les luttes en cours, que la FSU soutient : grève de la SNCF le 21 novembre, de l'Education le 24 novembre...
- en appelant les salariés à participer massivement à la manifestation nationale du 19 novembre pour la défense des services publics.
- en oeuvrant à construire la perspective d'une grève générale, pour une alternative syndicale et politique au capitalisme.
- en impulsant une conduite démocratique des luttes, permettant aux salariés de s'approprier les mobilisations. La FSU proposera la réunion d'assemblées générales interprofessionnelles dans les plus brefs délais pour préparer les conditions d'une lutte d'ensemble qui gagne.

Message Publié : 12 Nov 2005, 13:35
par Puig Antich
a écrit :pour une alternative syndicale et politique au capitalisme.


ça veut dire quoi ?