tentes de sans-abris aussi à Perpignan (66)

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par madalton » 27 Mars 2007, 16:51

Les enfants de Don Quichotte campent au bord de la Basse

Des tentes symboles du refus de la misère. Hier, l’image du canal St-Martin est descendue jusqu’à Perpignan. C’est au pied du Castillet qu’une vingtaine de SDF mènent leur "opération clin d’œil".


Ils l’avaient annoncé il y a quelques semaines. Dimanche soir, ils sont passés à l’acte. Les enfants de Don Quichotte ont investi les bords de la Basse. Sept tentes couleur rouge brique s’étalent désormais symboliquement au pied du Castillet. L’installation des igloos "Quechua" a débuté dimanche en soirée. Parfaitement organisée mais légèrement perturbée… En effet, après s’être fait asperger par l’arrosage automatique, après avoir fait l’expérience des travaux de la place, les "Don Quichotte" se sont finalement repliés entre le pont Magenta et le pont du général de Larminat, face aux Galeries Lafayette.
C’est là, en contrebas de la balustrade qu’une dizaine d’hommes ont ainsi passé la nuit. Tous sans domicile fixe, avec ou sans travail, profondément désespérés. Hassan, Mickaël, David et les autres se sont laissés guider par Amso Prieto. C’est elle qui à Perpignan joue les "ambassadrices", les chefs de file de ce mouvement solidaire et citoyen lancé cet hiver à Paris par Augustin Legrand. Alors pourquoi ne pas avoir pris le train parisien en marche et avoir attendu le printemps pour sensibiliser l’opinion publique catalane? "Parce que la misère n’a ni saison, ni frontières!" Depuis plusieurs mois, Amso prépare cette "opération clin d’œil" sur Perpignan, après l’échec de Barcelone. " J’ai été au cœur des événements du canal Saint-Martin à Paris. J’ai eu de longues discussions avec Augustin qui m’a chargée de trouver les fonds pour financer les tentes."
Les tentes de "Papy Jo"
Grâce à "Papy Jo", l’abbé Pierre du Vallespir, quatre jours auront suffi à rassembler les 300 euros nécessaires au montage de l’action. But de l’opération: rendre visible l’urgence de la situation de toutes ces personnes qui ont perdu leur dignité. "C’est uncercle vicieux. J’ai 18 ans, mes parents sont partis, ils étaient au RMI… J’ai bien réussi à trouver un emploi dans la restauration mais comment faire pour dormir? Le soir je rentre après minuit. A cette heure-là, l’hôtel social est fermé. Le matin, ils nous mettent dehors à 6h30… Et sans salaire, aucun propriétaire ne te loue un logement. Même pas avec un CDD d’ailleurs!" Les témoignages comme celui-ci sont légion. Solutions provisoires, logiques d’urgence et renforcement de la précarité. En guise de réponse aux douloureuses doléances des "Enfants de Don Quichotte", une loi a finalement été votée en février sur le droit au logement opposable.
De ce fait, pour le maire de Perpignan, "la vraie réponse a déjà été apportée". Jean-Paul Alduy qui n’a pour l’heure aucune intention de faire déloger les "campeurs de fortune" installés sur le domaine public communal. "C’est à l’État de gérer. De mon côté, je reste à la disposition du préfet pour trouver des solutions de logement. Je pense en revanche que le vrai problème de Perpignan, ce n’est pas le logement aux sans domiciles fixes mais plutôt le problème de l’habitat insalubre et indigne. Que je sache, aucun résident de Perpignan depuis plus d’un an n’est à la rue." Côté préfecture, ce sont les services de la DDASS qui ont été prendre la température des bords de Basse. Selon le cabinet du préfet, "aucune demande d’hébergement d’urgence n’a été formulée par les enfants de Don Quichotte".
Hier soir, ils ont décidé de migrer avec leurs tentes sur le quai de Barcelone, près de la poste centrale. Histoire d’envoyer un message plus fort, plus visible.
madalton
 
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