
Carte postale de vacances, d'Alexandrie. Rien à voir avec CloClo.
"Raaah ! Barques sur le Nil"...
Le Nil, il ne passe pas à Alexandrie mais à 50 kms plus loin vers l'Est, à Rosette, là où on a trouvé la pierre. Enfin, c'est un des bras parce que l'autre, il est encore 200 bornes plus à l'Est. Alexanderie bénéficiait cependant du climat du Delta, moins chaud et plus aéré que le reste de l'Egypte, et surtout d'une grande réserve d'eau, un peu comme la Camargue. C'est marécageux, la ville s'adosse au lac Mariout (de Mariotte, qui fit partie de l'expédition de Bonaparte).
"Les sirènes du port d'Alexandrie... "
Elles se sont rhabillées, les sirènes ! Il y a des plages, sales (c'est la pauvreté) mais surtout peu de monde se baigne, ou alors de façon très encadrée. J'ai vu une plage privée, la même que nos plages à nous avec des parasols, mais faut payer l'entrée, les hommes et les femme se baignant habillés ! Enfin pas tous les hommes, il y a des maillots, mais une moitié reste habillés, oui, oui, en jeans en en Marcel !! Les femmes par contre, pas de bikini ni de monokini, ni quoi que ce soit de kini ! J'ai vu des Bélphégor, toutes en noir, entrant bravement dans l'eau avec leur voile ! D'autres simplement couvertes de la tête aux pieds... enfin sauf les pieds, elles sont autorisées à être pieds nus. Les vendeurs de crème solaire ne doivent pas faire d'affaire. Enfin, il y a pire, en Iran, hommes et femme sont séparés. Là, j'ai vu un jeune homme soutenant une jeune femme qui se pendait à son cou, toutes voiles gonflées d'eau et moulant ses formes... enfin, j'avais quand même l'impression qu'on ne fantasme pas plus que cela sur les étoffes mouillées !
Les voiles
C'est ce qui frappe en ville. Pas celles des bateaux, puisque le Nil est loin, mais les filles voilées. A une terrasse de café, devant un awoua mazbout et une ba'alaoua (baklava ) une fois ou deux, j'ai compté pour voir... 85 % de voilées (sondage non significatif sur une centaine de passantes). Je ne décompte pas les étrangères, il n'y a quasiment pas de touristes européens. Mais une fois qu'on enlève les coptes qui sont des chrétiens et y échappent, peu de filles sont non voilées. Et parmi elles, 10 à 15 % de Belphégor, le noir intégral, avec gants, voile qui remonte jusqu'aux yeux et tout. Les autres, c'est le voile qui couvre les cheveux et le cou.
Les fringues
L'Egypte, c'est le coton. Plein de boutiques de fringues deux ou trois fois moins chères que chez nous mais comme le salaire est dix fois moindre... Mais aucun short, pas de sandales, les gens ont habillés, hommes et femmes, les corps sont masqués. Ce qui est rigolo, c'est qu'à la télé, dans les films égyptiens (l'Egypte est l'autre grande pourvoyeuse de films vendus dans le Tiers monde, avec l'Inde), les filles ne sont pas toutes voilées, loin de là. Dans les films d'il y a 20 ou 30 ans, aucune voilée. Dans les pubs, ça dépend. J'ai vu une pub ou deux filles voilées discutaient gravement des mérites comparés de deux liquides vaisselle (le même mépris que chez nous) et d'autres avec des modèles à l'américaine. Dans les vitrines, les modèles américains et très peu de mannequins voilés. Des boutiques avec des dessous affriolants... et dans la rue à part le voile, les 2/3 des filles s'habillent mode comme chez nous. Enfin mode "décente" : T shirt occidental et jeans moulé, oui, le nombril à l'air avec la perle, non ! Je ne parle pas des malheureuses obligées de subir la prison de la tenue Belphégor, évidemment.
"..chantent encore la même mélodie..."
Ouais ! Tu parles ! La musique dans les taxis, c'est le Coran en permanence ! Je n'en ai pas eu un sur dix qui ne passait pas une cassette de prêche ou une lecture du Coran. C'est le fond sonore, mais je ne sais pas si les gens écoutent. Au moment de la prière, le vendredi, les prêches des imams sont retransmis dans la rue par haut parleur. Un dans chaque quartier. Il y en a partout, ça se fait concurrence et ça fait un peu cacophonie, mais bon. Mais si la moitié des magasins sont fermés, j'ai vu les gens vaquer à leurs occupations sans y prêter plus attention. Cela fait un fond.
Des wagons séparés. Dans le tram de deux voitures, l'une est mixte, l'autre réservée aux femmes. J'y suis monté par mégarde. On ne m'a pas arrêté ni jeté des pierres parce qu'on a bien vu que j'étais étranger, mais on m'a fait immédiatement comprendre mon erreur !
On mesure mal, vu d'ici, mais c'est une régression. L'Egypte était laïque. La religion était présente, mais on n'enquiquinait personne avec ça. Aujourd'hui, sans que ce soit Persépolis, on sent bien qu'il serait difficile pour une fille de ne pas porter le voile, alors que les proportions étaient inverses il y a 20 ou 30 ans. On sent bien que le chauffeur de taxi qui mettrait du Cloclo ou du Oum Khalsoum à la place du Coran aurait des ennuis ou des remarques.
A part ça, la bibliothèque d'Alexandrie est une belle réalisation, les égyptiens sont sympas et très accueillants, souvent blagueurs (même quand on ne comprend pas tout !). Et on trouve des vieux qui parlent français, ceux qui auraient l'âge actuel de Cloclo... lequel regrette une Alexandrie de privilégiés avec une armada de serviteurs, un roi fainéant bouffi de loukhoum et une incroyable misère. Celle-là a disparue et c'est bien. Que la nouvelle se libère c'est tout ce qu'on peut lui souhaiter. Il y a de grosses usines, un prolétariat et il des grèves, une tradition politique qui n'a pas disparu. Une recherche rapide sur le site de LO m'a fait trouver quelque articles intéressants. Si j'ai le temps, plus tard, je vous mettrai quelques photos.
"Raaah ! Barques sur le Nil"...
Le Nil, il ne passe pas à Alexandrie mais à 50 kms plus loin vers l'Est, à Rosette, là où on a trouvé la pierre. Enfin, c'est un des bras parce que l'autre, il est encore 200 bornes plus à l'Est. Alexanderie bénéficiait cependant du climat du Delta, moins chaud et plus aéré que le reste de l'Egypte, et surtout d'une grande réserve d'eau, un peu comme la Camargue. C'est marécageux, la ville s'adosse au lac Mariout (de Mariotte, qui fit partie de l'expédition de Bonaparte).
"Les sirènes du port d'Alexandrie... "
Elles se sont rhabillées, les sirènes ! Il y a des plages, sales (c'est la pauvreté) mais surtout peu de monde se baigne, ou alors de façon très encadrée. J'ai vu une plage privée, la même que nos plages à nous avec des parasols, mais faut payer l'entrée, les hommes et les femme se baignant habillés ! Enfin pas tous les hommes, il y a des maillots, mais une moitié reste habillés, oui, oui, en jeans en en Marcel !! Les femmes par contre, pas de bikini ni de monokini, ni quoi que ce soit de kini ! J'ai vu des Bélphégor, toutes en noir, entrant bravement dans l'eau avec leur voile ! D'autres simplement couvertes de la tête aux pieds... enfin sauf les pieds, elles sont autorisées à être pieds nus. Les vendeurs de crème solaire ne doivent pas faire d'affaire. Enfin, il y a pire, en Iran, hommes et femme sont séparés. Là, j'ai vu un jeune homme soutenant une jeune femme qui se pendait à son cou, toutes voiles gonflées d'eau et moulant ses formes... enfin, j'avais quand même l'impression qu'on ne fantasme pas plus que cela sur les étoffes mouillées !
Les voiles
C'est ce qui frappe en ville. Pas celles des bateaux, puisque le Nil est loin, mais les filles voilées. A une terrasse de café, devant un awoua mazbout et une ba'alaoua (baklava ) une fois ou deux, j'ai compté pour voir... 85 % de voilées (sondage non significatif sur une centaine de passantes). Je ne décompte pas les étrangères, il n'y a quasiment pas de touristes européens. Mais une fois qu'on enlève les coptes qui sont des chrétiens et y échappent, peu de filles sont non voilées. Et parmi elles, 10 à 15 % de Belphégor, le noir intégral, avec gants, voile qui remonte jusqu'aux yeux et tout. Les autres, c'est le voile qui couvre les cheveux et le cou.
Les fringues
L'Egypte, c'est le coton. Plein de boutiques de fringues deux ou trois fois moins chères que chez nous mais comme le salaire est dix fois moindre... Mais aucun short, pas de sandales, les gens ont habillés, hommes et femmes, les corps sont masqués. Ce qui est rigolo, c'est qu'à la télé, dans les films égyptiens (l'Egypte est l'autre grande pourvoyeuse de films vendus dans le Tiers monde, avec l'Inde), les filles ne sont pas toutes voilées, loin de là. Dans les films d'il y a 20 ou 30 ans, aucune voilée. Dans les pubs, ça dépend. J'ai vu une pub ou deux filles voilées discutaient gravement des mérites comparés de deux liquides vaisselle (le même mépris que chez nous) et d'autres avec des modèles à l'américaine. Dans les vitrines, les modèles américains et très peu de mannequins voilés. Des boutiques avec des dessous affriolants... et dans la rue à part le voile, les 2/3 des filles s'habillent mode comme chez nous. Enfin mode "décente" : T shirt occidental et jeans moulé, oui, le nombril à l'air avec la perle, non ! Je ne parle pas des malheureuses obligées de subir la prison de la tenue Belphégor, évidemment.
"..chantent encore la même mélodie..."
Ouais ! Tu parles ! La musique dans les taxis, c'est le Coran en permanence ! Je n'en ai pas eu un sur dix qui ne passait pas une cassette de prêche ou une lecture du Coran. C'est le fond sonore, mais je ne sais pas si les gens écoutent. Au moment de la prière, le vendredi, les prêches des imams sont retransmis dans la rue par haut parleur. Un dans chaque quartier. Il y en a partout, ça se fait concurrence et ça fait un peu cacophonie, mais bon. Mais si la moitié des magasins sont fermés, j'ai vu les gens vaquer à leurs occupations sans y prêter plus attention. Cela fait un fond.
Des wagons séparés. Dans le tram de deux voitures, l'une est mixte, l'autre réservée aux femmes. J'y suis monté par mégarde. On ne m'a pas arrêté ni jeté des pierres parce qu'on a bien vu que j'étais étranger, mais on m'a fait immédiatement comprendre mon erreur !
On mesure mal, vu d'ici, mais c'est une régression. L'Egypte était laïque. La religion était présente, mais on n'enquiquinait personne avec ça. Aujourd'hui, sans que ce soit Persépolis, on sent bien qu'il serait difficile pour une fille de ne pas porter le voile, alors que les proportions étaient inverses il y a 20 ou 30 ans. On sent bien que le chauffeur de taxi qui mettrait du Cloclo ou du Oum Khalsoum à la place du Coran aurait des ennuis ou des remarques.
A part ça, la bibliothèque d'Alexandrie est une belle réalisation, les égyptiens sont sympas et très accueillants, souvent blagueurs (même quand on ne comprend pas tout !). Et on trouve des vieux qui parlent français, ceux qui auraient l'âge actuel de Cloclo... lequel regrette une Alexandrie de privilégiés avec une armada de serviteurs, un roi fainéant bouffi de loukhoum et une incroyable misère. Celle-là a disparue et c'est bien. Que la nouvelle se libère c'est tout ce qu'on peut lui souhaiter. Il y a de grosses usines, un prolétariat et il des grèves, une tradition politique qui n'a pas disparu. Une recherche rapide sur le site de LO m'a fait trouver quelque articles intéressants. Si j'ai le temps, plus tard, je vous mettrai quelques photos.