Bush et les homosexuels

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par com_71 » 14 Fév 2004, 18:40

Autant pour moi, 8 c'était pour "homosexuel".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par alex » 26 Fév 2004, 13:24

ROUGE du 19/02/04

Homophobie, des mots qui tuent !

Le 16 janvier dernier, Sébastien Nouchet a été victime d'une agression particulièrement brutale, qualifiée de "crime odieux" par Jacques Chirac. Il a été aspergé d'essence, puis brûlé vif, pour cause d'homosexualité. Il est aujourd'hui maintenu en coma artificiel. Cet événement dramatique rappelle l'urgence qu'il y a à prendre des mesures pour lutter contre les préjugés relatifs à l'orientation sexuelle, préjugés qui conduisent rapidement à la haine et aux violences.
C'est d'autant plus indispensable que l'homophobie s'étale sans états d'âme dans certains médias. Ainsi, sous le titre "Intolérance", Le Républicain lorrain n'hésite pas à écrire : "L'homophobie est, certes, une vilaine manière, mais elle ne relève que de l'intolérance ordinaire.[...] Chacun a son opinion sur la question. La République est diverse." Et d'ajouter à propos de l'éventualité d'une loi réprimant l'homophobie : "Nos démocraties semblent prêtes à adresser les résistants [sic !] aux tribunaux."
Devant de tels propos ignobles, de nombreuses associations gaies et lesbiennes rappellent que l'homophobie n'est pas une opinion et doit devenir un délit, comme c'est le cas pour le racisme. Plus généralement, elles réclament l'inscription de la lutte contre l'homophobie dans la Constitution, la pénalisation de l'incitation à la haine homophobe, la condamnation des discriminations dues à l'orientation sexuelle et la mise en place d'une politique de prévention, notamment en milieu scolaire. Rendez-vous à Paris, à l'appel d'Act-Up, samedi 21 février, à 19 heures, à l'angle de la rue des Archives et de la rue Sainte-Croix (M° Hôtel-de-Ville), rens. : .
alex
 
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Message par alex » 13 Mars 2004, 14:43

Comme Arlette avait dit que c'était aux associations gay elles-même de proposer leurs revendications, je poste le ressenti d'une revue gay et leur attente des politiques, ILLICO, distribuée gratuitement:

Brûlé vif


C’est un fait divers qui aurait dû horrifier la France. Or, parce qu’il concerne un gay, c’est un silence gêné qui l’a accueilli. Long silence des politiques, à peine rompu par la colère de Christophe Girard et deux réactions tardives et compassionnelles de l’Elysée et du ministère de la Justice. Pourtant d’habitude si prompts à faire part de leur indignation dans des affaires similaires (on pense au cas de la jeune Sohanne à Vitry), nombre d’élus semblent incapables de trouver les mots pour soutenir la victime et ses proches, mais aussi tous les homosexuels face à ce qui est à l’évidence un crime homophobe.

Le calvaire de Patrice Jondreville et Sébastien Nouchet a commencé début 2001. Les deux trentenaires se connaissent alors depuis une dizaine d’années et vivent un amour sans histoire. Mais Patrice est muté dans le Nord et le jeune couple quitte Salon-de-Provence pour s’installer dans une petite maison à Lens. A l’automne, Sébastien est agressé et se fait voler sa voiture. Il s’en sort avec deux côtes cassées et porte plainte. A ce moment-là, il n’est pas encore question d’homophobie. Mais les agresseurs de Sébastien vivent dans son quartier et se rendent compte qu’il vit en couple avec Patrice. Le harcèlement homophobe commence. Insultes. Coups. Une bande d’une dizaine de jeunes, filles et garçons, font de Sébastien et Patrice leurs têtes de turcs : ils brûlent la porte et les fenêtres de la maison, donnent un coup de tournevis dans le dos de Sébastien, le blessent à la joue avec un cutter. Le couple ne se laisse pas faire et dépose plainte sur plainte, malgré l’accueil réticent de la police. Ils obtiennent réparation : trois de leurs agresseurs, dont un mineur, sont condamnés à plusieurs reprises par le tribunal correctionnel.

En juin 2003, le couple intervient dans un débat organisé à Lille dans le cadre de la Marche des Fiertés sur "L’homophobie concrètement, c’est quoi ?" Le harcèlement est devenu à ce point intenable que le couple a dû déménager à une quinzaine de kilomètres de Lens, à Nœux-les-Mines. Mais les agressions n’ont pas cessé pour autant. La bande les a retrouvés. En août, Sébastien est agressé à son domicile et laissé sans connaissance.

Et le 16 janvier à 19 h 30, alors que Patrice est encore au travail et Sébastien seul à la maison, deux ou trois hommes l’agressent dans son jardin et l’aspergent d’un liquide inflammable. Puis ils allument ! Sébastien est brûlé au troisième degré, du bas du ventre au menton. Ses oreilles sont irrémédiablement touchées. Il est handicapé à vie. A l’hôpital de Charleroi, en Belgique, où il est suivi, il doit être mis sous coma artificiel pendant deux semaines pour mieux supporter la douleur.

Depuis qu’il en est sorti, il a réussi à faire comprendre à sa mère et à Patrice qu’il voulait continuer le combat. La presse et les télés locales la relaient rapidement, quelques médias nationaux aussi, et surtout le monde associatif. Mais ce que tous attendent c’est que les politiques s’impliquent dans la lutte contre l’homophobie.

Lire aussi notre édition spéciale

Julien Picquart



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Message par Gaby » 13 Mars 2004, 16:25

Ahah :smile:
a écrit :Le combat pour la reconnaissance de l'homophobie

Là ton clavier a dérapé. On va dire que c'est un lapsus électronique.
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Message par alex » 19 Mars 2004, 14:12

TÊTU
Des réflexes homophobes chez sept Français sur dix
18 mars 2004

- Depuis une dizaine d'années, de nombreux indices font penser que la société est en train d'accepter et d'intégrer pleinement l'homosexualité et les homosexuels. L'opinion des Français semble avoir évolué et de nombreux "signes" paraissent indiquer que le combat pour le droit à la différence est sur le point d'être gagné. Du vote du PACS au parlement en 1999 au succès populaire de la gay pride, en passant par l'intégration, voire l'appropriation de la culture gay, les indicateurs permettant d'évaluer l'ampleur du mouvement sont multiples. Sans remettre en cause ce constat, l'enquête IPSOS réalisée pour le magazine TETU auprès d'un échantillon représentatif de Français vient fortement relativiser cet état des lieux, et montrer à quel point ces grandes évolutions et ces événements occultent aujourd'hui les fortes ambiguïtés des perceptions et des opinions d'une large part de la population.
Alors, les Français sont-ils homophobes ? Si l'on s'attache à la définition suivante de l'homophobie, à savoir toute manifestation, avouée ou non, de discrimination, d'exclusion ou de violence à l'encontre de personnes en raison de leur homosexualité, on se doit de répondre par la négative. De fait, la très grande majorité de nos concitoyens considère qu'être homophobe est aussi grave que d'être raciste ou antisémite (70%), une petite part d'entre eux considérant même que cela est plus grave (3%). La gravité de l'homophobie est donc aujourd'hui très bien perçue, même si 21% des interviewés estiment que cela est moins grave que le racisme et l'antisémitisme. Les Français se disent aussi très majoritairement favorables à ce que les insultes ou injures homophobes soient réprimées aussi sévèrement que les insultes racistes ou antisémites (80% de favorables), 44% se disant même très favorables à la mise en place d'une telle mesure. Cette sensibilité à la nécessité de punir ces délits est certainement d'autant plus forte que près d'un Français sur deux a aujourd'hui le sentiment qu'il y a aujourd'hui en France une augmentation des actes et des attitudes homophobes (47% contre 44% qui soutiennent l'opinion inverse). De fait, la stupeur et la consternation générales qui ont fait suite à l'agression de Sébastien Nouchet, aspergé d'essence et immolé parce qu'il était homosexuel, ainsi que les réactions des responsables politiques face à la violence cet acte, ont très certainement accrû cette sensibilité. Elles en sont en tous les cas l'expression. Au-delà de la volonté de voir réprimées les injures et les insultes dirigées à l'encontre des homosexuels, les Français expriment aussi leur volonté de voir de nouvelles réformes engagées pour que les homosexuels bénéficient des mêmes droits que les hétérosexuels (65%), même si une proportion non négligeable estime à l'inverse que l'existence du PACS a réglé la question de l'inégalité des droits (18%) ou préfère ne pas se prononcer sur la question (17%). Les résultats sont d'ailleurs très stables entre février 2002 et aujourd'hui, preuve d'une certaine " cristallisation " de l'opinion sur le sujet. Cependant, à la lecture des résultats de l'enquête, on est aussi obligé de fortement relativiser cet état de fait. Certes, les Français condamnent aujourd'hui de façon très majoritaire les manifestations de discriminations et d'exclusions à l'encontre des homosexuels. Ils reconnaissent le plus souvent leur droit à la différence et semblent manifester une réelle réprobation vis-à-vis de tout acte ou de toute parole homophobe. En revanche, ils ne paraissent pas encore réellement prêts à leur reconnaître le droit à l'indifférence, loin s'en faut. De fait, 42% des Français sont d'accord avec l'affirmation selon laquelle les homosexuels devraient éviter de montrer qu'ils le sont dans les lieux publics, en s'embrassant dans la rue par exemple. 34% estiment qu'ils ne devraient pas pouvoir élever des enfants tandis que 31% ont le sentiment que les homosexuels ont une sexualité anormale. La confusion entre homosexualité et pédophilie est aussi présente dans l'esprit de 23% de nos concitoyens qui considèrent que certaines professions où l'on est en contact permanent avec des enfants devraient être interdite aux homosexuels. Par ailleurs, 20% des Français pensent que les homosexuels ne sont pas vraiment des gens comme les autres et que les homosexuels ne devraient pas avoir les mêmes droits que les hétérosexuels. Enfin, beaucoup plus grave, 7% des personnes interrogées estiment même que les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles. Elles expriment par là même une homophobie très tangible car ostensiblement affirmée. On note par ailleurs que 10% des hommes se disent d'accord avec cette affirmation (contre 5% pour les femmes). Au final, 70% des Français se disent d'accord avec au moins l'une de ses affirmations, 47% avec au moins deux et 31% avec au moins trois d'entre elles. Plus grave, il semble même que cette perception soit intergénérationnelle, elle est certes plus fortement le fait des plus âgés (76% sont d'accord avec l'une de ses affirmations et 55% avec deux d'entre elles) mais elle est aussi présente chez les plus jeunes (58% sont d'accord avec une affirmation et 32% avec deux d'entre elles). Elle est plus souvent exprimée par les hommes (73% soutiennent au moins une et 51% au moins deux affirmations) mais elle est aussi souvent le fait des femmes (66% au moins une et 43% au moins deux). Enfin, on note que si elle est plus fréquemment le fait des sympathisants de droite (76% au moins une affirmation et 52% au moins deux), elle est aussi présente chez ceux de gauche (62% au moins une et 37% au moins deux). Si les Français se montrent donc majoritairement hostiles aux actes et aux paroles homophobes et sollicitent une répression des insultes et des injures lancées à l'encontre des homosexuels, il n'en reste pas moins vrai qu'une majorité d'entre eux perçoit toutefois les homosexuels, d'une façon ou d'une autre, comme des personnes " différentes " et qui plus est, ne semblent pas vraiment prêts à s'investir " personnellement " dans le combat pour le droit à l'indifférence. De fait, si un de leurs amis tenait des propos homophobes, près d'un Français sur deux (47%) affirme qu'il n'essayerait pas de le faire changer d'avis car ils respecteraient ses opinions. 37% affirment qu'ils essayeraient de le faire changer d'avis mais sans accorder beaucoup d'importance au fait d'y arriver ou pas. Seulement 14% essayeraient de le faire changer d'avis et cesseraient de le voir s'il persistait dans ses opinions. A leur décharge, on note qu'une proportion importante de Français a encore beaucoup de difficultés à déterminer le niveau d'engagement des différentes personnalités politiques pour une plus grande égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels dans la société. De fait, en fonction des hommes politiques, on note un taux de ne se prononce pas, oscillant entre 18% et 45%, des chiffres très importants. Reste à savoir si ces chiffres sont plutôt l'expression du manque d'engagement de la grande majorité des personnalités politiques sur le sujet ou plutôt d'un manque d'intérêt des Français pour les positions prises de position des élus sur ce problème de société.Des différences importantes entre les hommes politiques se dégagent toutefois des réponses données par les Français. Deux hommes se détachent dans leur action pour une plus grande égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels dans la société. Il s'agit de Bertrand Delanoë (73% des personnes interrogées estiment qu'il y est plutôt favorable contre 5% plutôt hostile et 22% ne se prononce pas) qui reste en première position et de Jack Lang (71% l'estiment plutôt favorable, 6% plutôt hostile et 23% ne se prononce pas). On note que pour ces deux personnalités, les résultats sont assez proches, que la proximité politique soit de droite ou de gauche. Ainsi, l'action du maire de Paris en faveur d'une égalité de droits entre les homosexuels et les hétérosexuels est même légèrement plus soulignée par les sympathisants de droite (84%) que par ceux de gauche (78%). Celle de Jack Lang est aussi bien perçue par les uns (78% de ceux de gauche) que par les autres (76% de ceux de droite).Deux autres personnalités sont perçues comme majoritairement favorables à cette égalité, il s'agit de François Hollande (52% mais aussi 39% de ne se prononce pas) et Jacques Chirac (49% contre 22% de plutôt hostile et 29% de ne se prononce pas). Pour le premier secrétaire du Parti Socialiste, on note que les résultats ne sont pas clivés en fonction de la proximité politique (60% pour les sympathisants de droite et de gauche). Juste derrière, on retrouve Laurent Fabius avec un score très légèrement décalé de Jacques Chirac (48% de favorable mais aussi 40% de ne se prononce pas). Les Français semblent avoir beaucoup plus de mal à se prononcer sur les convictions affichées par les autres personnalités (mis à part Jean-Marie Le Pen). C'est le cas de François Bayrou (37% estiment qu'il est favorable 18% qu'il est hostile et 45% ne se prononcent pas), de Jean-Pierre Raffarin (37% de favorable, 28% hostile et 35% ne se prononcent pas) et de Nicolas Sarkozy qui bascule " de justesse " du camp des personnalités auparavant perçues comme hostiles (47% en février 2003 contre 34% en février 2004) à celui des favorables (33% en février 2003 contre 36% en février 2004) mais avec un niveau de Ne se prononce pas qui progresse fortement (de 16% à 30%). Jean-Marie Le Pen est aujourd'hui le seul homme politique parmi l'ensemble de ceux qui avaient été soumis au jugement des Français, à être perçu comme très majoritairement hostile à une plus grande égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels (77%) tandis que seulement 5% considèrent qu'il y est favorable et que 18% ne se prononcent pas (le niveau le plus faible).Au vu des résultats de l'enquête, il semble légitime de se demander si les personnalités politiques ne sont pas aujourd'hui en décalage vis-à-vis d'une opinion publique qui reste encore fréquemment très ambiguë vis-à-vis des homosexuels, mais qui n'en demande pas moins la mise en place de mesures destinées à lutter efficacement contre l'homophobie. De fait, malgré l'annonce de mesures récentes destinées à lutter contre cette forme de discrimination, on note que seulement 43% des Français font aujourd'hui confiance au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin pour lutter efficacement contre l'homophobie (parmi eux, seuls 6% lui font tout à fait confiance). A l'opposé, 45% n'ont pas confiance en lui. Les résultats sont très logiquement très différents en fonction de la proximité politique des personnes interrogées. Ainsi, si 70% des sympathisants de droite affirment lui faire confiance, ils ne sont en revanche que 31% des sympathisants de gauche à penser de même. De fait, ces derniers se montrent beaucoup plus dubitatifs quant à l'efficacité de l'action gouvernementale dans ce domaine (61% ne lui font pas confiance).
Etienne Mercier Directeur d'études – Ipsos Opinion
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