La langue bretonne de moins en moins parlée

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 17 Mars 2009, 09:02

a écrit :La langue bretonne de moins en moins parlée, malgré l'effort de formation
il y a 9 heures 38 min

Déborah CLAUDE
Enquête après enquête, la baisse du nombre de locuteurs en breton se confirme, la disparition des anciens ayant appris la langue en famille n'étant pas suffisamment compensée par l'arrivée des jeunes formés à l'école bilingue.

Selon un sondage réalisé par l'institut TMO et dont les résultats ont été publiés cette semaine à Rennes, 172.000 personnes parlent actuellement le breton contre 246.000 il y a dix ans, lors du dernier sondage.

"Nous avons perdu 80.000 locuteurs pour cause de décès et gagné seulement 9.000 nouveaux locuteurs", explique Fanch Broudic, auteur de "Parler breton au XXIe siècle", ouvrage qui rassemble et analyse les résultats de cette étude.

Selon les projections, dans dix ans, le nombre de locuteurs serait de 122.000, poursuit-il, soulignant que l'expression à la mode est "la hantise de la disparition du breton".

"On sait que le nombre de locuteurs diminue et va continuer à descendre, c'est mathématique", confirme Philippe Jacq, directeur de l'Office culturel de la langue bretonne, fondé par la région avec le soutien de l'Etat pour promouvoir la pratique du breton.

Grâce aux écoles bilingues Diwan, qui ont fêté leur trente ans en 2007, "nous avons de nouveau des jeunes qui parlent le breton", se félicite M. Jacq.

Mais les 12.000 élèves recensés dans les écoles bilingues sont en deçà de l'objectif de 20.000 pour la rentrée 2010, fixé par le conseil régional de Bretagne.

Globalement, 1,4% des élèves suivent une filière bilingue en Bretagne contre plus de 30% au pays basque, selon l'Office.

Pour les défenseurs du breton, le seul salut de cette langue, classée en danger d'extinction par l'Unesco, passe par les politiques publiques et la formation.

"Tout ce qui a été fait aujourd'hui a été porté par le mouvement associatif, mais il n'arrivera pas par lui seul à sauver la langue", explique M. Jacq. Il estime notamment qu'il faut "ouvrir 20 à 30 écoles par an".

Le Conseil régional de Bretagne a décidé de renforcer le système de bourses pour les futurs candidats aux concours d'enseignements bilingues, en considérant que "le manque d'enseignants formés est un obstacle" au développement de ces filières.

Il s'agit notamment de 40 bourses de 5.000 euros par an.

Motif d'espoir pour M. Jacq, les jeunes qui parlent breton "sont bien dans leurs baskets avec leur langue, ce n'est plus une punition".

"Avant on parlait breton, parce qu'on était né dedans, comme Obélix", alors qu'aujourd'hui les jeunes locuteurs "consomment des produits culturels, sont dynamiques, vont sur internet et les blogs en breton".

200.000 bretonnants "ce n'est pas un chiffre insignifiant et le breton se parle toujours" même si c'est occasionnel, insiste de son côté Fanch Broudic.

Selon le sondage TMO, seulement 35.000 personnes parlent le breton tous les jours. Parmi les bretonnants, 62% affirment savoir lire le breton, 37% disent pouvoir écrire le breton, tandis que 5% vont sur des sites en breton. Le profil type est une femme de plus de 60 ans habitant le Finistère.

Mais si le breton est de moins en moins parlé, les Bretons lui restent attachés: en janvier dernier, des propos d'un responsable de La Poste sur les difficultés des nouvelles machines de tri du courrier à lire les apostrophes bretonnes (Aber Wrac'h par exemple) ont suscité un véritable tollé.
Valiere
 
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Message par Voenkomat » 17 Mars 2009, 11:06

Valière, peux-tu expliciter le sous-titre de ton post : "ce n'est pas une catastrophe"
Ce n'est pas une catastrophe pour qui ?

Je n'ose imaginer que tu souhaites la disparition du breton au profit de la langue d'une république française une et indivisible.


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Voenkomat
 
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Message par clavez » 17 Mars 2009, 15:21

souhaiter est un grand mot, mais la défense des langues en perdition c'est un truc de petit bourgeois.
clavez
 
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Message par yannalan » 17 Mars 2009, 15:45

oui c'est vrai, c'est comme la culture, qu'est ce qu'on en a à foutre...
Qu'est ce qu'il faut pas entendre....
yannalan
 
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Message par satanas » 17 Mars 2009, 17:20

(Voenkomat @ mardi 17 mars 2009 à 11:06 a écrit :
Je n'ose imaginer que tu souhaites la disparition du breton au profit de la langue d'une république française une et indivisible.
Je vois pas ce que la république française une et indivisible vient faire aujourd'hui là-dedans.
Là langue française est un mélange d'à peu près tout ,idem pour l'Anglais ....
C'est comme ça ,c'est le produit de l'histoire .Un tas de langues disparaissent ,d'autres se transforment et s'enrichissent.

Et ça a commencé bien avant la république française.Ca continuera et on peut imaginer que dans quelques siècles ,la configuration linguistique du monde sera profondémment modifiée, même si ,ici et là ,certains font du volontarisme pour maintenir artificiellement des langues moribondes en survie artificielle.

Et pour répondre à Yannalan , dire que ce n'est pas une catastrophe n'a rien à voir avec le fait de "se foutre" de la culture qui est quelque chose de vivant dont certains éléments changent en permanence ,d'autres meurent ,d'autres naissent ,se mélangent, se fondent ....

Ca n'empêche pas de pouvoir étudier le latin ,les hieroglyphes , le corse ou le breton....

Ce qui est plus "catastrophique" ,c'est que faute de moyens suffisants ,beaucoup de gosses (et d'adultes) aient du mal ,dans un des pays les plus riches du monde ,à maitriser au moins une langue ,à la lire, l'écrire et à posséder un vocabulaire suffisamment large pour s'exprimer et échanger.

Alors ,face à ce vrai problème ,oui ,Clavez a raison : les arqueboutements sur le parler local ,c'est vraiment des préoccupations petites bourgeoises.
satanas
 
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Message par jeug » 17 Mars 2009, 17:37

D'accord avec Clavez et Satanas : s'intéresser au Breton, oui. Le défendre, bof.
jeug
 
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Message par Valiere » 18 Mars 2009, 00:05

D'accord avec Jeug sur les préoccupations petites bourgeoises....
L'essentiel ce n'est pas qu'une petite minorité de privilégiés puissent connaître une langue régionale mais que tous les enfants puissent maîtriser l'écrit et l'oral de la langue que tout le monde parle
Valiere
 
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Message par yannalan » 18 Mars 2009, 09:02

J e connais des gens qui n'ont rien de privilégié, mes vieux voisins, qui parlent très bien breton et sûrement mieux français que bien des gosses monolingues du même endroit. Le problème du manque de maitrise de la langue française est lié à un tas de facteurs autres que le fait d'entendre ou de parler une autre langue.
De mon temps, l'école, c'était trente heures par semaine et assez concentrée sur la langue, la plupart des élèves d e ma classe parlaient arabe chez eux (c'était en Algérie) et ça ne les empêchait pas d'avoir de bons résultats en français.
Quant au "petit-bourgeois", c'est bien, on peut mettre ça à toutes les sauces et ça clot les discussions....
yannalan
 
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Message par Valiere » 18 Mars 2009, 09:12

Jamais la question de la langue n'a préoccupé le mouvement ouvrier, y compris d'ailleurs dans la phase d'édification de l'école publique républicaine où l'interdiction du breton à l'école était effective au nom de l'unification. Ce sont des mouvements qui ont déserté le combat de classe qui ont mené la bataille pour le breton, , n'hésitant pas à s'allier à n'importe qui
Valiere
 
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