Chalut à tous !!
Fédération hospitalière de France
Campagne budgétaire 2009 :
Un recul important pour le secteur « personnes âgées »
Paris , le 24 Mars 2009
La Fédération Hospitalière de France exprime les plus vives inquiétudes sur les conséquences pour les personnes âgées des mesures dévoilées par la circulaire budgétaire prise en application de Loi de financement de la sécurité sociale pour 2009.
Alors que le Plan solidarité Grand Age avait permis au secteur médico-social de conduire depuis 2004 une démarche de médicalisation et d’amélioration de la qualité, le gouvernement a renoncé à l’objectif de médicalisation des établissements accueillant des personnes âgés, par le bais des dispositions relatives à la convergence tarifaire.
Ce dispositif se traduira dés cette année par la réduction des moyens en personnels soignants d’un nombre important d’établissements publics mettant en péril la qualité des prestations dans un secteur qui prend en charge les plus vulnérables. Cette réduction des moyens s’inscrit dans un mouvement durable qui prendra de l’ampleur à chaque exercice budgétaire alors que les besoins et attentes des personnes âgées sont croissants.
La FHF souhaite que les pouvoirs publics se réengagent explicitement sur un objectif de « convergence par le haut » d’un agent pour un résident. Ce repère « 1 pour 1 » s’applique au secteur des personnes handicapées. Dans le secteur Personnes Agées, alors que les besoins en soins sont proches, les moyens sont insuffisants et l’objectif même d’amélioration absent de toute vision politique actuelle en matière de tarification.
Alors même que les recommandations de bonnes pratiques en EHPAD se multiplient, les moyens pour les atteindre diminuent. Dans ce contexte, le risque pèse à la fois sur les usagers dont les besoins en soins ne sont pas couverts, et sur les professionnels dans un contexte de judiciarisation. La FHF renouvelle ainsi ses propositions et demandes formulées le trois décembre dernier auprès des pouvoirs publics en réaction à la publication du Plan Bientraitance .
Enfin, alors que le prochain conseil d’administration de la CNSA doit se réunir dans quelques jours, la FHF demande que la transparence soit faite sur l’utilisation des crédits votés par le parlement à destination des personnes âgées et handicapées.
Chaque année en effet, l’effort public voté par le Parlement n’est pas mis en œuvre : d’importants crédits restent inutilisés et ne sont pas traduits en prestation de soin, le montant devrait dépasser en 2009 les quatre-cent millions d’euros. On ne peut accepter le principe même d’une convergence tarifaire dont l’objectif est la réalisation d’une économie alors même que les services de l’Etat n’allouent pas la totalité des crédits d’assurance maladie votés par le parlement aux établissements chargés d’assurer le soin.
La prise en charge de la personne âgée ne semble plus une priorité, et l’accompagnement du secteur vers plus de qualité plus un objectif.
La FHF, dans la continuité de son action, fera des propositions le 2 avril 2009 lors d’une conférence de presse afin que le revirement contenu dans la Loi de financement de la sécurité sociale 2009 soit abandonné.
Un autre article, paru dans l'huma :
BAISSE DES CREDITS POUR LES MAISONS DE RETRAITES
Au mépris des discours sur la solidarité, le gouvernement organise la diminution des moyens, dénoncent des associations.
Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs de maisons de retraite (AD-PA), ne mâche pas ses mots : « L’État agresse les personnes âgées, il s’agit d’un véritable scandale. » La Fédération hospitalière de France (FHF) épingle, elle, « un recul important pour le secteur des personnes âgées ». L’objet de la colère : une récente circulaire budgétaire qui fixe de nouvelles règles d’attribution des crédits aux établissements médico-sociaux. Son application « se traduira, dès cette année, par la réduction des moyens en personnels soignants d’un nombre important d’établissements publics, mettant en péril la qualité des prestations dans un secteur qui prend en charge les plus vulnérables », explique la FHF. Selon Pascal Champvert, quelque 500 établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD) « verront leur budget stagner et cela se traduira par une diminution du personnel ». Le gouvernement « organise les baisses de crédit », accuse-t-il.
La Fédération hospitalière constate, elle, que, cinq ans après l’annonce d’un « plan solidarité grand âge », consécutive au drame de la canicule de 2003 qui avait mis en lumière un redoutable manque de personnels soignants, « le gouvernement a renoncé à l’objectif de médicalisation des établissements accueillant des personnes âgées ». Et de demander que les pouvoirs publics « se réengagent explicitement sur un objectif de « convergence » par le haut d’un agent pour un résident » (le ratio actuel avoisine 0,6 agent par résident).
Enfin, les associations dénoncent le comportement de l’État qui bloque une partie des crédits de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), alimentée par la suppression d’un jour férié, destinée au financement des maisons de retraite. 400 millions d’euros resteront ainsi inutilisés cette année, précise la FHF, en concluant : « La prise en charge de la personne âgée ne semble plus une priorité, et l’accompagnement du secteur vers plus de qualité, plus un objectif. »
Décidément, l'offensive du gouvernement contre les plus fragiles ne connait plus de limites...
Déjà en manque cruel de personnels et de moyens, les maisons de retraites, dont la plupart des salariés et des résidents sont à bout, on envisage de supprimer davantages de postes et de moyens...
La question est : Comment faire pour retirer des moyens à un secteur déjà au bord de l'apoplexie ??
Rien que d'y penser, l'angoisse m'étreint...
Le plus rageant, c'est de penser que l'argent est détourné par le gouvernement même qui voulait nous faire avaler que la suppression du lundi de pentecôte servirait à améliorer la vie en maison de retraite.
(Même si cela ne m'étonne guère. De leur part, plus rien ne peut nous surprendre)
Oh, je ne m'inquiète pas pour cet argent. Il sera bien utilisé, probablement pour financer les meetings de l'UMP (Union pour la minorité profiteuse)
AS en maison de retraite depuis 5 cinq ans, j'ai bossé dans plusieurs établissements, dans lesquels j'ai pu constater la dégradation à vitesse grand V des conditions de travail (Personnel non remplacé, cadres qui mettent la pression, pluie d'arrêts maladie, fournitures insuffisantes, j'en passe et des meilleures...), et ce, même dans les établissements dits "de luxe".
Dans la dernière, adossée à une clinique privée, nous étions 5 AS pour 28 résidents, dont 70% lourdement dépendants, soit:
- 2 le matin (10 à 12 toilettes chacun) + 1 mi-temps qui faisait 5 ou 6 douches par jour, nous libérant ainsi d'une partie de notre tâche, sauf le week-end où nous retrouvions tout seuls avec une grosse quinzaine de toilettes faites à la va-vite, avec communication minimum, car trop absorbés sur les nombreux gestes à effectuer.
- 1 le soir pour faire tous les couchers, avec l'aide de l'infirmière de service, elle aussi débordée par les taches administratives et l'incompétence de nombreux médecins.
A côté de ça, pas d'animation, car pas d'animateur, mis à part la messe du jeudi et le loto du mercredi, et le reste du temps, les résidents assis en cercle autour de la télé mal réglée, crachotant du Derrick ou du Arthur.
Les personnes grabataires ne sont pas stimulées, et restent là sans bouger, à végéter jusqu'à l'heure du coucher...
C'est à pleurer de rage !!
Les locaux datent du siècle dernier, et les chambres font 3m sur 2, avec des toilettes de 2m sur 1. Je vous laisse imaginer la joie d'y rentrer avec l'énorme lève-malade, après avoir sorti la moitié du mobilier...
Le matériel fait, lui aussi, cruellement défaut. Manque de gants en latex, de serviettes et de draps (Blanchisserie sous traitante), pas de chariots adaptés, protections pas cher de qualité médiocre, qui fuient, mais on en consomme toujours trop, et il faut les économiser, etc...
On marche déjà sur les cheveux et ils veulent encore nous sucrer le peu qu'on a ????
Sur France 2 qui , à midi, diffusait l'info, dans un reportage (pas mal) sur une maison de retraite, avec 23 AS, la cadre expliquait qu'il lui faudrait probablement supprimer 5 postes !!!
On croit rêver !!
Avec toutes les familles qui ont un parent dans ces établissements, je ne comprends pas que la réaction se fasse attendre depuis si longtemps.
Nous, si on râle, tout le monde s'en fout, on a pas le droit d'arrêter le travail, donc aucun moyen de pression, mais les familles !!!
Il est vrai que la prise en charge institutionnelle de la vieillesse est un sujet que les "autorités" évitent soigneusement d'aborder...
Mais j'aurais pensé que la diffusion des infiltrés sur la 2, il y a quelques mois, aurait précipité le débat, d'autant que Pascal Champvert (directeur de l'association des directeurs de maison de retraite), n'avait pas ménagé la ministre de la santé, invitée du débat suivant le reportage.
Mais non, que dalle...
On dirait que tout le monde s'en fout !!
Il faut croire que l'anesthésie est générale...
Alors, je ne suis pas assez naïf pour croire que quelques reportages vont changer le monde, d'autant que, souvent, le spectateur-zappeur oublie aussitôt ce qu'il a vu, mais, vu de la fenêtre de la chambre de la mamie du 2ème, la nécessité d'une riposte des travailleurs, de la santé en particulier, commence à se faire cruellement ressentir !!!
Bon sang, combien de temps encore pourront-ils tirer sur la corde avant qu'elle pète ?? D'autant que cette corde-ci est sensible...
Désolé d'être aussi long, je sais pas si ça fait du bien, mais ça a le mérite d'être dit...