Pourquoi M. Winkler a-t-il été vidé de par J.L. Hesse ? Apparemment ses chroniques ne plaisaient pas au "milieu" médical et à celui des laboratoires pharmaceutiques.
Un exemple :
CITATION
4 avril 2003
quel message terroriste peut-on voir ces jours-ci a la television ?
Un soir, au restaurant, un homme et une femme fêtent leurs vingt ans de
bonheur (On trouve d'ailleurs ça louche, car lui a manifestement la
cinquantaine, tandis qu'elle semble avoir quinze ans de moins que lui alors,
si ça fait vingt ans...). Toujours est-il que, brusquement, l'homme
s'effondre et se voit mort et enterré sous le regard éploré de sa jeune
veuve. Puis il sort de la salle de bains (on nous avait déjà fait ça dans
"Dallas", il y a vingt ans, pour expliquer le retour de Bobby) et dit à sa
femme qu'il a fait un mauvais rêve. A ce moment-là, une voix off nous
explique : « Même si vous ne vous sentez pas malade, vous avez peut-être trop
de cholestérol, et le cholestérol, c'est dangereux. Consultez votre médecin
et faites-vous prescrire une prise de sang. » Ce spot diffusé actuellement et
jusqu'au 20 avril sur toutes les grandes chaînes françaises a été commandité
par l'ARCOL, une association pour la recherche sur le cholestérol dont le
conseil d'administration comprend une belle brochette de pontes de la
médecine et dont les activités sont ouvertement subventionnées par plusieurs
grands laboratoires. Le laboratoire PFIZER parraine d'ailleurs le spot en
question, qui pourrait ressembler à un message de prévention mais qui est
exactement le contraire. Il présente en effet le cholestérol comme étant
l'ennemi numéro un, alors qu'il y en a d'autres, beaucoup plus dangereux que
lui.
Les principales causes favorisant l'infarctus du myocarde - ou « crise
cardiaque » - et l'accident vasculaire cérébral - ou « attaque », sont, par
ordre d'importance décroissante 1. Le tabac. 2. L'hypertension artérielle. 3.
Le diabète 4. L'obésité. Le cholestérol lui, vient loin derrière. Le risque
d'infarctus diminue fortement quand on cesse de fumer. Le simple fait de
perdre du poids suffit à faire baisser la pression artérielle. Et enfin, le
fait de faire plutôt la cuisine à l'huile d'olive et de manger du poisson
font baisser le cholestérol. Le tout, sans médicament. Bien sûr, il n'est
pas inutile pour certaines personnes de savoir si on a un cholestérol élevé :
en gros, les hommes de plus de 45 ans et les femmes de plus de 55 SI ET
SEULEMENT SI eux-mêmes ou un de leurs parents ou proches ont déjà souffert
avant 50 ans d'un problème cardiovasculaire, ou ont d'autres facteurs de
risque (tabac, obésité, etc.). Mais le spot semble dire au contraire que tout
le monde doit aller se faire dépister. Et il en rajoute dans la manipulation
en visant manifestement à provoquer l'angoisse des femmes, qui inciteront
leurs hommes à aller consulter, et à culpabiliser les hommes qui seraient
très cons de mourir sous les yeux d'une beauté pareille et vraiment salauds
d'abandonner l'enfant blond qui saute sur le lit à la fin du spot. Vous
mesurerez la perversité du message en apprenant que ce spot télévisé a été
précédé pendant plusieurs semaines par une campagne auprès des médecins.
Ceux-ci ont vu fleurir dans leurs revues professionnelles une publicité
montrant, sur une table d'autopsie, les deux pieds d'un homme accompagnés du
slogan « Dire qu'un simple dosage de son cholestérol aurait pu lui éviter ça
! » Autrement dit : « Si vous ne dosez pas le cholestérol de tous vos
patients, vous êtes un assassin. » Plus culpabilisant que ça, on meurt !
Bref, ces messages, qu'ils s'adressent aux médecins ou aux patients,
n'informent pas : il foutent la trouille. Or, la peur n'incite pas à se
prendre en charge, elle pousse à se précipiter dans les salles d'attente. Et
pour des médecins surchargés de travail, face à des hommes angoissés,
qu'est-ce qui est le plus facile ? Conseiller un régime et l'arrêt du tabac,
ou faire avaler un traitement ? Et dites-moi, pour l'industrie, qu'est-ce qui
est le plus rentable ? Le produit-phare du laboratoire Pfizer, vous savez ce
que c'est ? Je vous donne un indice : ce n'est pas de l'huile d'olive !
Depuis les années cinquante, les laboratoires pharmaceutiques balançaient
leurs messages toxiques aux médecins pour les inciter à prescrire n'importe
quoi n'importe comment. Devant la résistance croissante dont les praticiens
(en en particulier les généralistes) font preuve depuis quelques années, les
industriels du médicament ont changé leur fusil d'épaule et visent cette
fois-ci le grand public. Par la peur et non par une information loyale, ce
spot va inciter des citoyens à multiplier les consultations, les prises de
sang et les traitements inutiles. Alors que la sécurité sociale voit
augmenter les dépenses de santé, on peut s'étonner que le gouvernement
autorise sans sourciller la diffusion de messages terroristes sans contenu
éducatif mais à but hautement lucratif.
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