(kadarn.org 16.06.2009 a écrit :
Arlette Laguiller, le racisme anti langue bretonne.
Posté le 16 juin 2009 Catégories : Citations
TV Breizh : On arrive à la seconde question justement. L’enseignement dans des associations type Diwan, vous êtes favorable ? Vous voteriez les crédits pour les intégrer aujourd’hui ou demain à l’éducation nationale et qu’ils soient financés comme n’importe quelle école ? Même si on y enseigne les mathématiques, l’histoire, les sciences en breton ?
Arlette Laguiller : Écoutez… IL y a différents aspects par rapport aux écoles Diwan. D’abord, moi je crains que quand ils demandent l’intégration à l’enseignement national c’est pour des raison budgétaires, parce qu’ils veulent être financés.
TV Breizh : C’est dans leur charte. C’est dans leur esprit depuis leur création. Ils veulent être un service public.
Arlette Laguiller : Oui, mais par ailleurs ils refusent le contrôle des programmes par l’éducation nationale.
TV Breizh : Ils appliquent le même que ceux de l’éducation nationale ! Sur les programmes, il n’y a pas photo la dessus !
Arlette Laguiller : Peut-être suis-je mal renseignée mais enfin, je suis allée souvent en Bretagne pour regarder…. ce qui ce dit la dessus… d’autre part, cela représente, les élèves qui sont scolarisés dans les écoles Diwan de l’ordre de 3 %, c’est très minoritaire. Bon alors ça, c’est le premier aspect. S’ils veulent être dans l’éducation nationale il ne faut pas que cela soit sans contrôle, il faut qu’ils soient soumis aux mêmes règles que les autres écoles. Deuxièmement, alors là j’ai une réserve, je ne suis pas pour l’immersion en breton.
TV Breizh : Et pourquoi, pour quelle raison ?
Arlette Laguiller : Parce que… pour les jeunes, pour les enfants… pour leur avenir. C’est-à-dire je pense que autant on peut apprendre et d’ailleurs en Bretagne quant on veut, on peut, il y a un certain nombre d’écoles publiques où on peut apprendre le breton à côté du français, et certains le font.
TV Breizh : mais pas apprendre les sciences où les maths en breton. Mais qu’est-ce qui vous choque là-dedans ?
Arlette Laguiller : Parce que je crois que c’est un appauvrissement [souligné dans l'interview] et peut-être que ça ferme des chances aux élèves qui seraient pas du tout éduqués en français, et uniquement en breton.
TV Breizh : Même si on s’aperçoit qu’ils ont de meilleurs résultats en français arrivés en BEPC par exemple que les élèves éduqués entièrement en français ?
Arlette Laguiller : je ne connais pas ce détail… mais je sais par exemple qu’on est obligé en ce moment d’inventer des mots qui n’existent pas dans la langue bretonne par exemple pour faire de la philosophie. On est incapable d’apprendre en breton la philosophie aujourd’hui.
TV Breizh : C’est la même chose en français ! Comment dites-vous un corner, un match, un goal dans les commentaires de match de foot ?
Arlette Laguiller : Bah écoutez, vous parlez des anglicismes etc… Bien sûr mais heureusement. D’ailleurs moi d’une certaine façon je trouve que les langues c’est bien, elles s’enrichissent au contact des autres langues. Donc je ne suis pas pour empêcher du tout les jeunes bretons d’apprendre le breton, et je vous dis, je pense que l’éducation nationale le fait. Je pense que ces écoles à mon avis…
TV Breizh : Mais vous voulez les limiter !
Arlette Laguiller : Non, mais je crois qu’elles limitent le développement… que ça peut limiter le développement intellectuel des enfants… et que le français est une langue bien plus riche. Justement parce que c’est une langue qui s’est extrêmement enrichie de tout un tas d’apports…pas seulement de l’anglais, mais de l’italien… de toutes les langues en réalité… et ça continue d’ailleurs aujourd’hui.
TV Breizh : C’est un jugement de valeur très fort ce que vous dites. Une langue est supérieure ou plus riche qu’une autre ?!
Arlette Laguiller : Je pense que oui...je pense que oui. D’ailleurs est-ce que le breton est une langue écrite ?
TV Breizh : Bah moi je l’écris en tous cas !
Arlette Laguiller : Oui mais ça n’est pas une langue écrite, vous le savez.
TV Breizh : Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Arlette Laguiller : Les langues régionales, ce sont des langues qui se sont transmises oralement… et la pensée la plus riche quand même je pense, c’est la pensée écrite.
TV Breizh : Même si le premier dictionnaire écrit sur l’hexagone est un dictionnaire Breton –latin !
Arlette Laguiller : Non, non, mais… j’ai des choses à apprendre certainement.