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Grippe A(H1N1) : faut-il s'exposer volontairement au virus ?
En Europe et aux Etats-Unis, un mouvement se dessine en faveur d'une contamination naturelle Déconseillée par les médecins, cette pratique viserait à contracter la maladie dans sa forme encore bénigne
L'idée est simple et peut être plaisante à réaliser. Il s'agit d'inviter pour une soirée une ou plusieurs personnes atteintes de la grippe A (H1N1). On peut dîner, blaguer, deviser. Mais l'essentiel est plutôt de favoriser le contact physique, de s'embrasser et, si l'on danse, de privilégier le slow le plus serré. Car l'objectif est clair : grâce aux hôtes de marque, ceux qui sont porteurs de la maladie, la soirée doit permettre une contamination maximale des participants.
Ils sont volontaires. Ils veulent attraper la maladie. Ils souhaitent être touchés maintenant, pendant que le virus n'est pas très virulent, plutôt qu'à l'automne, quand il risque d'être beaucoup plus sévère. Cela s'appelle la contamination volontaire, une sorte de vaccination naturelle, destinée à générer des anticorps au plus vite, afin de mieux résister plus tard. Les Anglo-Saxons parlent de " flu parties " - des " soirées grippe ".
La communauté scientifique est d'accord : le virus - qui combine des éléments de grippe humaine, porcine et aviaire - ne peut plus être arrêté. Aucun pays n'y échappera. En plein hiver austral, l'Australie est aujourd'hui le pays le plus atteint de la région Pacifique.
C'est précisément pour éviter la forme la plus active du virus, promise pour l'automne et l'hiver, en Europe et en Amérique du Nord, que se profilent les fameuses " soirées grippe ". Le Monde a interrogé nombre de spécialistes sur cette curieuse pratique. Opinion unanime : personne ne conseille de jouer ainsi avec le virus, même dans sa forme la plus bénigne.
" Ce serait une grosse erreur de faire prendre des risques à des individus, notamment des enfants ", assure l'Américain Richard Besser, le directeur des centres de contrôle et de prévention des maladies dans son pays. Pour une raison qui relève de la précaution élémentaire, poursuit-il : " Il s'agit d'une maladie nouvelle, émergente, et nous en apprenons davantage sur elle chaque jour. "
Jugeant que plus rien ne fera barrage à la pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné, lundi 13 juillet, son feu vert aux sociétés pharmaceutiques pour fabriquer des vaccins. Le personnel de santé doit être traité en priorité.