LA MORT DES DDJS !
La DDJS (Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports), c'est plus qu'un sigle, c'est un acronyme utilisé par les jeunes qui s'inscrivent au BAFA (Brevet d'aptitude à la formation d'animateur), par les parents qui cherchent des aides pour envoyer leurs enfants en stage et par toutes les associations d'éducation populaire et sportive.
La DDJS ce sont des conseillers d'éducation populaire et de jeunesse qui n'hésitaient pas à venir sur le terrain pour apporter des conseils, voire même pour mettre la main à la pâte.
Cette DDJS là va disparaître au plus tôt le 1er juillet 2010 et au plus tard le 1er janvier 2011.
Cette disparition comme entité spécifique nous annonce des lendemains lourds de menaces pour l'avenir d'un secteur éducatif essentiel pour la jeunesse et pour tous !
Pour les connaisseurs, la RGPP, c'est la révision générale des politiques publiques, c'est-à-dire la réorganisation des services de l'État en fonction de grandes missions, le tout pour réaliser des économies non négligeables.
Pour les personnels des directions décentralisées, c'est une inquiétude quant à l'organisation de leur travail et pour de très nombreuses associations, ce sont des interrogations quant à la pérennisation des subventions.
Les directions départementales Jeunesse et Sports vont disparaître, leurs missions principales, dans la phase RGPP 1 étant reprises par une direction plus large.
En Ile de France, les personnels vont être managés par la direction départementale et interministérielle de la Cohésion sociale.
Rien n'est fondamentalement remis en cause, on change de nom, de structure et on continue comme avant ?
Voici en quelques mots les réponses gouvernementales aux interrogations et inquiétudes exprimées.
« Pour autant, et même si le vocable « jeunesse et sports » ne figure pas dans ces nouveaux intitulés, la politique relative aux sports continue d'être assurée, les personnels qui en étaient jusque-là chargés conservant leurs attributions » :
voici la réponse apportée par le secrétaire d'État aux sports à la question posée par une députée (JO du 4/4/2010)
Quand on sait que les crédits Jeunesse et Sports ont fondu ces dernières années comme neige au soleil ;
Quand on sait que dans de nombreux départements les subventions aux collectivités locales dans le cadre des Contrats Educatifs locaux ont été purement et simplement supprimés ;
on ne peut que légitimement poser la question :
Ne s'agit-il pas là de la fin programmée des missions jeunesse-éducation populaire ?
Avec la disparition d'une direction spécifique jeunesse et sports c'est l'intégration des principales missions dans le cadre de l'encadrement social de la population.
Il s'agit là pour le gouvernement de réaliser des économies substantielles et de développer le sport dit de l'excellence, en préparant la carrière de 5000 sportifs de haut niveau dans des campus régionaux.
Il s'agira de maintenir et de renforcer les puissances régaliennes de l'état et de contraindre les associations d'éducation populaire à s'inscrire dans la politique dite de construction de la cohésion sociale.
Autrement dit, les associations devront pour avoir des subventions s'inscrire dans les dispositifs gouvernementaux, d'encadrement et de surveillance de la jeunesse.
« Pour l'usager, au lieu d'avoir affaire à des interlocuteurs ayant développé un niveau d'expertise qui n'est plus à démontrer dans les domaines du sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire, il devra se contenter de fonctionnaires généralistes, polyvalents, dont la mission première sera d'assurer l'encadrement social des populations. »
Le sport populaire, lui aussi est inquiet pour son avenir.
Tant pis pour les 15 millions de sportifs licenciés encadrés par des centaines de milliers de bénévoles...
Les associations sportives non professionnelles vont connaître à leur tour les « vaches maigres » avec des collectivités territoriales en difficulté budgétaire, des conseils généraux perdant leur compétence générale et maintenant la mort des DDJS.
Valière