Aménagement des rythmes de l’enfant :
C.A.T.E… Contrats bleus… ARVEJ… ARS… et C.E.L… continuité et rupture…
Pendant des années, les militants de l’éducation populaire ont milité en faveur de la reconnaissance du tiers temps, c’est à dire du temps libre des enfants comme un espace éminemment éducatif au même titre que l’école et la famille.
Dans les années 1981 et 1982, les syndicats enseignants, les fédérations de parents d’élèves ont reposé la problématique de l’échec scolaire.
C’est ainsi qu’en 1982, la question des temps sociaux est enfin posée.
L’école n’est plus le seul lieu éducatif :
La famille et le tiers temps, qu’il soit structuré ou non, sont essentiels pour la construction de l’enfant comme être social disposant des savoirs, savoir être et savoir-faire indispensables.
Les premières mesures prises ont eu la vocation de mettre en cohérence les différents temps et de permettre aux enfants un accès aux pratiques culturelles et sportives.
La circulaire Calmat-Chevénement, du nom des Ministres de la Jeunesse et des Sports et de l’Education Nationale devint le premier texte de référence.
En 1986, les Contrats Bleus voient le jour
Il s’agit là d’une hyper valorisation des pratiques sportives avec une augmentation de la fréquentation clairement visée.
Le temps de midi est ainsi renforcé.
On a vu ainsi sur des écoles, des enfants mangeant en 20 minutes… bravo les rythmes pour une course : bus judo bus classe…
L’objectif éducatif est louable, les conséquences en ont été désastreuses.
Les enseignants des écoles choisies ont expliqué clairement que de 13H30 à 15H30 avec un tel rythme, les enfants étaient trop fatigués ou trop énervés pour avoir suffisamment de vigilance pour les apprentissages prévus.
Entre 1988 et 1993, le dispositif se consolide avec les CATE (Contrats d’Aménagement du Temps de l’Enfant). Beaucoup de Municipalités continuent à privilégier les temps de midi sans élargir pour autant l’assiette horaire.
D’autres villes mettent à la disposition d’écoles des intervenants pour la musique et les activités sportives, ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes :
L’inégalité sur le temps scolaire entre les villes riches et les autres ;
La substitution d’un enseignement prévu dans les instructions par des activités ludiques encadrées par du personnel municipal pas toujours suffisamment formé ou n’ayant pas les mêmes objectifs que les enseignants.
En 1995, le nouveau Ministre de la Jeunesse et des Sports invente un nouveau concept : l’ARS, l’Aménagement des Rythmes Scolaires.
Pour lui il existe deux types d’apprentissages : les fondamentaux et ceux dits de la « sensibilité » que l’on pourrait « déscolariser », c’est à dire confier à des intervenants municipaux..
Il propose des après-midis sans cartables et met en place 100 sites pilotes…
On verra tout et son contraire dans ces sites :
De véritables expérimentations et des opérations permettant aux collectivités voire des écoles de trouver des financements : le projet n’étant qu’accessoire…. !?
Les mouvements d’éducation populaire demandent une reconnaissance du temps libre avec sa spécificité, ils essayent de convaincre les enseignants et leurs syndicats de l’intérêt d’une réflexion pour une prise en compte de ce temps en cohérence et… « patatrac » le ministre vient avec ces ARS et met « tout à terre » en jetant la confusion…
Après les élections anticipées de 1997, une nouvelle majorité arrive au pouvoir et une nouvelle ministre de la jeunesse et des sports s’installe.
La circulaire interministérielle du 9 juillet 1998 clarifie enfin les responsabilités de chaque temps social et instaure un Contrat Educatif Local qui ouvre des perspectives de développement d’un temps libre de qualité articulé mais différent du temps scolaire.
LES ENJEUX SONT IMPORTANTS… LES AMBIGUITES ETAIENT ENFIN LEVEES, UN PARTENARIAT LOCAL A COMMENCE ENTRE LES CO-EDUCATEURS DE L’ENFANT QUE SONT LES PARENTS-LES ENSEIGNANTS ET LES ANIMATEURS.
La droite au pouvoir rompt le pacte républicain : les loisirs éducatifs accessibles à tous ne sont plus qu'un souvenir !
La droite revenue directement aux affaires en 2002 a poursuivi cette politique en commençant à réduire les crédits alloués aux DDJS.
Si le quinquennat de Chirac a inquiété de nombreuses associations d'éducation populaire voyant les subventions allouées décroître, c'est avec Sarkozy que les associations et les collectivités territoriales ont connu la bérézina :
baisse drastique des subventions jeunesses et sports;
réduction des aides de la CAF
disparition dans de nombreux départements des crédits Contrat éducatif local.
Les dispositifs d'Etat comme la réussité éducative ou l'école ouverte n'ont presque plus de ligne budgétaire.
Les communes n'ont plus comme choix que de reprendre à leur compte les activités ou à laisser les familles régler sur leurs fonds propres les prestations, ce qui conduit à accroître les inégalités sociales !