L'éducation populaire....une « vieillerie » à faire disp

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 23 Avr 2011, 08:34

L'éducation populaire....une « vieillerie » à faire disparaître ? !


La marchandisation et la recherche de financements pour palier aux baisses de subventions publiques ont conduit plusieurs grandes associations et fédérations à passer de l'éducation populaire dont elles se réclament encore à l'entreprise socio-éducative.
Les valeurs existent encore, elles sont défendues mais la logique marchande l'emporte...
L'éducation populaire, mouvement de transformation sociale résiste encore :
des grands réseaux et fédérations maintiennent le cap
des centaines et centaines d'associations locales interviennent au quotidien avec des moyens dérisoires mais agissent et créent du lien social

La disparition des directions départementales Jeunesse et Sports n'allait rien changer de fondamental, c'est du moins ce qu'expliquait le gouvernement .
L'intégration des missions « Jeunesse et Sports » dans les directions de la Cohésion Sociale n'allait rien modifier sur l'essentiel !?
Comme l'affirme fort justement le syndicat SEP de l'UNSA :

L’Etat abandonne des missions et transforme des métiers sans mandat parlementaire !
La réalité est pire : la mission d’éducation populaire ne change effectivement pas, ELLE DISPARAIT !
Aucun concours de recrutement de Conseillers d’Education Populaire et de Jeunesse (CEPJ) depuis deux ans, des collègues à qui l’on impose des tâches administratives ou du travail social, le refus de reconnaître la dimension éducative, autant d’attaques contre nos métiers en moins de deux années.

Cerise sur le gâteau, aujourd’hui les mutations se préparent et se SOLDENT PARTOUT par des transformations de postes de CEPJ en postes d’attachés ou d’inspecteurs ou des suppressions pures et simples.

Depuis 2007 : 3 départs à la retraite sur 4 non-remplacés !
Rappelons-le, dans les années 80 il y avait plus de 1200 CEPJ pour accompagner et aider au développement de politiques de citoyenneté, de culture partagée, de vivre ensemble. Aujourd’hui il ne reste que 55O agents –le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, est largement fait ! La situation sociale, culturelle, éducative, citoyenne s’est-elle tant améliorée que la mission d’éducation populaire de l’Etat ne serait plus nécessaire ?

Le ministre de l’éducation nationale qui se félicitait de la cohérence et de l’efficacité nouvelle que lui donnait la dimension jeunesse et vie associative de son ministère peut-il accepter sans agir la disparition des seuls agents techniques et pédagogiques en charge de ce secteur,  en complémentarité avec l’action de l’Ecole et en partenariat avec les associations et les collectivités territoriales ?

D’un côté de la méditerranée on veut de la démocratie, de l’autre on en casse l’outil !
Le SEP UNSA dénonce que dans une gestion des personnels de l’Etat confiée aux « ministères sociaux », seules les actions de réparation sociale soient prioritaires et l’éducation populaire – avec son éveil des consciences, son développement du libre arbitre, sa mise en œuvre de l’esprit critique apparaît comme inutile voire dangereuse. L’assistance prend le pas sur la participation, la stigmatisation sur les mixités, l’achat de la paix sociale sur l’émancipation.... »

Les conséquences sur le terrain sont désastreuses : les derniers CEPJ en nombre réduit n'ont plus le temps d'accompagner les projets et de soutenir l'action des associations.
Des associations en grande difficulté n'auront plus comme interlocuteurs que des cadres d'inspection...
A terme, il ne subsistera plus que les missions régaliennes de l'Etat avec un contrôle tatillon et des financements aux associations en peau de chagrin.

Tous ceux et toutes celles qui considèrent à juste titre que l'éducation populaire est loin d'être une vieillerie sont en accord avec le SEP UNSA quand il conclut ainsi son communiqué :
« Le SEP UNSA s’oppose de toute son énergie à cette dérive qui méprise les citoyens et condamne la démocratie.

Il en appelle au ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative afin qu’il réaffirme le besoin d’une éducation citoyenne de toutes et tous tout au long de la vie, en garantisse les moyens de l’Etat pour agir dans ce sens et maintienne les personnels et leur mission d’éducation populaire.

Sans cela, petit à petit, au prétexte de cohésion sociale c’est le vivre ensemble qu’on assassine ! »

Beaucoup d'organisations syndicales mènent le même combat que le SEP UNSA.
Lors de la dernière réunion du CNEPJ ( Conseil National de l'Education Populaire et de la Jeunesse), les syndicats EPA FSU, de l'UNSA et de la CGT ont ensemble dénoncé la disparition programmée de l'Education Populaire.
Il est temps que les syndicats et les mouvements d'éducation populaire mènent le combat ensemble contre cette politique qui vise à tuer l'Education Populaire.
Valiere
 
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