(questions sur l'encypcopédie, 1770)(canardos @ jeudi 24 novembre 2011 à 11:29 a écrit :(Wapi @ jeudi 24 novembre 2011 à 10:56 a écrit : Ah ce Voltaire, pour les bons mots il était fort, mais quel conformiste quand même.
Et quand il use de sa verve après la publication du Discours sur l'origine de l'inégalite. pour accabler Jean-Jacques Rousseau qui est déjà en très mauvaise posture face aux autorités ça fait un peu rire sans doute, mais c'est surtout très con et très méchant.a écrit :J'ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ;(...). On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi.
C'est quand même un peu un truc de vieux réac les bons mots et les traits d'esprit ? Sacha Guitry était, paraît-il, un champion en la matière.
sur fréron c'était tres méchant et injuste, c'était Voltaire la langue de vipère, ce qui ne m’empêche pas d'apprécier mais sur Rousseau que je n'ai jamais pu encaisser, ça me semble à la fois tres juste et très bien tourné!
Oui le personnage de Rousseau n'a pas que des côtés attachants, loin s'en faut. N'empêche que le discours sur l'origine de l'inégalité est tout de même un texte très progressiste pour son époque. Et cette façon de pointer la propriété privée comme origine du malheur des hommes terriblement révolutionnaire.
Emphase pour emphase, je préfère celle de Jean-Jacques en l'occurrence !
(discours sur l'inégalité, 1755)a écrit :Le premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : "Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne!"
Ce à quoi ce vrai bourgeois de Voltaire répondit assez pitoyablement :a écrit :Ainsi, selon ce beau philosophe, un voleur, un destructeur aurait été le bienfaiteur du genre humain; et il aurait fallu punir un honnête homme qui aurait dit à ses enfants : "Imitons notre voisin, il a enclos son champ, les bêtes ne viendront plus le ravager ; son terrain deviendra plus fertile; travaillons le nôtre comme il a travaillé le sien, il nous aidera et nous l'aiderons. Chaque famille cultivant son enclos, nous serons mieux nourris, plus sains, plus paisibles, moins malheureux. Nous tâcherons d'établir une justice distributive qui consolera notre pauvre espèce, et nous vaudrons mieux que les renards et les fouines à qui cet extravagant veut nous faire ressembler."
Ce discours ne serait-il pas plus sensé et plus honnête que celui du fou sauvage qui voulait détruire le verger du bonhomme ?
Quelle est donc l'espèce de philosophie qui fait dire des choses que le sens commun réprouve du fond de la Chine jusqu'au Canada ? N'est-ce pas celle d'un gueux qui voudrait que tous les riches fussent volés par les pauvres, afin de mieux établir l'union fraternelle entre les hommes ?