Une nouvelle stratégie

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par freretuck » 30 Avr 2012, 08:25

Bonjour à tous,

voici la dernière partie du récit, pour en finir définitivement avec le capitalisme (s'il y a des volontaires).

III - QUE FAIRE ? (2)

Chaque jour, à chaque minute, des milliards de dollars et d'euros sont échangés sur les marchés pour le plus grand profit des investisseurs et d'eux seuls. Les banques, les assurances, mais surtout les fonds d'investissement sont les outils permettant aux investisseurs de prospérer quotidiennement. Par la mobilisation de capital au sein de différents produits financiers, plus ou moins risqués donc plus ou moins rentables, les fonds d'investissement engrangent du capital qu'ils vont ensuite redistribuer à leurs propres souscripteurs.

Aussi, face aux fonds d'investissement capitalistes qui produisent du capital pour le seul profit individuel, de nouvelles armes peuvent et doivent s'élever : les fonds d'investissement contre-capitalistes, qui capteront ce même capital au service de véritables progrès collectifs. Chercher l'argent où il se trouve. Investir du capital et en récupérer le profit comme n'importe quel investisseur. Utiliser les mêmes outils et les mêmes méthodes que les investisseurs professionnels. Puis le redistribuer non pas à des investisseurs anonymes, mais aux acteurs d'une économie productive et solidaire libérée des rapports marchands, ayant vocation à se développer dans tous les secteurs pour se substituer à terme au fonctionnement capitaliste de l'économie.
S’insérer au cœur du système capitaliste pour récupérer le capital où il se trouve.

Autrement dit, appliquer la stratégie de Robin des Bois combinée avec la tactique du cheval de Troie.

L'émergence de fonds de ce type permettra d'accélérer radicalement le développement d'une économie sociale, solidaire et productive afin d'extraire des pans de plus en plus larges de l'économie du système capitaliste et de sa funeste quête de profit illimité.

Le schéma suivant montre le fonctionnement comparé d'un fonds d'investissement capitaliste classique et d'un fonds de type contre-capitaliste, du point de vue du mécanisme financier :



Concrètement, il s’agit de capter le profit à son origine par le biais d’investissements classiques, et d’en redistribuer massivement le produit au bénéfice de structures économiques durables. Par le recours à l'investissement capitaliste classique et éventuellement à la spéculation, les gains potentiels peuvent être supérieurs à 10% par an, soit parmi les meilleurs résultats possibles. Par une rémunération correcte et sans excès de ses travailleurs, les frais de gestion peuvent être plafonnés à environ 1% (quand la plupart des fonds capitalistes réclament entre 2 et 5%) et limitent ainsi la déperdition de capital. Par une rémunération légèrement supérieure au taux d'épargne sans risque (le Livret A en France), à environ 3% par exemple, le fonds contre-capitaliste est à même d'attirer les capitaux de particuliers-consommateurs responsables et solidaires. Par l’affectation du solde au financement de projets solidaires productifs via des prêts, des avances remboursables, une autre économie est à même de se financer et donc de se développer.

Si 100 000 personnes mettent chacune 10€, le capital du fonds atteint 1M€, ce qui est peu mais suffisant pour commencer à investir, engranger du profit et enclencher un mécanisme de redistribution au profit de l'économie solidaire et productive. Le risque de perte de capital existe comme dans toute forme d'investissement. Mais les perspectives de gains sont au moins équivalentes. Ce qui est possible pour un fonds d'investissement classique n'a aucune raison technique de ne pas l'être pour un investisseur contre-capitaliste.

Le produit des investissements classiques pourra être massivement injecté dans les financeurs et les entreprises solidaires à même de proposer des projets socialement utiles, économiquement viables et humainement épanouissants. Financer un secteur productif solidaire est infiniment plus durable que subventionner n’importe quelle ONG qui ne propose que des solutions ponctuelles.

De tels fonds d’investissements peuvent émerger à tout moment. Ils ne nécessitent qu’un peu de matériel informatique et quelques compétences professionnelles. Des traders cherchant du sens à leur métier pourraient même y contribuer efficacement. Tirer partie de toutes les forces et des contradictions du capitalisme pour en retirer un profit maximal au bénéfice du plus grand nombre, s'appuyer sur toutes les énergies, les ressources et les informations que ce système produit chaque jour pour mieux faire émerger une organisation économique alternative crédible, concrète et globale, c'est la stratégie contre-capitaliste qui est proposée ici.

IV – SORTIR DU CAPITALISME

Progressivement, les sources de financement de l'économie ne seront plus exclusivement mues par la quête d'un profit illimité, mais au contraire comprises dans une stratégie de construction durable d'une économie utile pour l'ensemble de la population. On peut imaginer à terme que les masses de capital soient de moins en moins gérées par des fonds privés qui seront progressivement mis à l’écart des circuits de financement publics et privés, et de plus en plus par des fonds de type contre-capitalistes, de nature coopérative et solidaire, qui assureront la pérennité et la transparence des activités financées, des emplois et par conséquent de la prospérité générale des particuliers.

Développer une critique constructive et efficace du capitalisme ne peut être couronnée de succès que si l’on s’attaque de manière simultanée à ses trois fronts principaux :
- au niveau économique, en captant le capital à la source via des fonds contre-capitalistes et en le canalisant vers des entités productives et solidaires pour des investissements socialement utiles ;
- au niveau politique, en réaffirmant le rôle des pouvoirs démocratiques sur le fonctionnement de l’économie, trop longtemps monopolisé par les seuls investisseurs ;
- au niveau intellectuel enfin, en pensant à structurer l’économie sociale et solidaire appelée à constituer le cœur de la vie économique de demain.

Les obstacles dressés par les investisseurs et leurs représentants seront peut être nombreux, mais ils ne pourront se multiplier sans menacer les principes mêmes d'un marché fondé sur la confiance entre investisseurs, la transparence de l’information et la liberté des échanges. La cupidité morbide de quelques uns va devoir composer avec les intérêts économiques et financiers bien compris de millions de consommateurs, salariés et citoyens. Une fois la reproduction du capital, c’est à dire la matrice du capitalisme touchée en son cœur, le poids économique, social, politique et historique du capitalisme s'affaiblira irrémédiablement. Il laissera la place à une organisation économique fondée sur la coopération démocratique de travailleurs libres qui assureront la satisfaction des besoins des consommateurs dans le cadre d'une société où le libre développement de chacun sera la condition du libre développement de tous.

---

Hommage à ceux qui ont tout lu, salut à ceux qui luttent quotidiennement dans les entreprises pour obtenir de meilleures conditions de travail, pensée à ceux qui souhaitent enfin construire un monde débarrassé de la quête du profit illimité au détriment de la vie, de la santé et du bien-être de milliards d'individus. La lutte ne fait que commencer.
Et bon 1er mai !

fraternellement,
frère tuck
freretuck
 
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Message par Ottokar » 01 Mai 2012, 15:39

Maintenant que Frère Tuck a réécrit le Capital sur le Forum des amis de LO, il va vider un tonneau de bière et se mettre au tweets, 40 mots maxi... ça changer et peut-être que que quelqu'un lira sa prose qui, n'en doutons pas, va révolutionner la pensée mondiale.

Il fait beau là où je suis, je sens que je vais aller moi-même vider un tonneau ou deux...
Ottokar
 
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Message par roudoudou » 01 Mai 2012, 19:11

Ouuuuuu le vilain moqueur cette Ottokar :-P
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
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roudoudou
 
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Message par freretuck » 04 Mai 2012, 09:38

Bonjour à tous,

si l'on relit le Manifeste communiste, le Capital et l'Adresse à la Première internationale, il y a de quoi se poser des questions.

Les chemins débroussaillés sont peu orthodoxes. Nous verrons ce que cela donne dans quelques années.

Bon courage !

Fraternellement,

frère Tuck.
freretuck
 
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Message par Ottokar » 04 Mai 2012, 16:14

en effet ! tu nous laisses le temps de les relire avant de te répondre ?
Ottokar
 
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Message par Oel » 19 Mai 2012, 23:45

J'ai trouvé que ce texte vient de terraeco, mais vu un PDF que j'ai trouvé ca semble bien écrit par 'intervenant, à demander sa confirmation quand même.
__________________________

J'ai un peu la flemme de lire, et je ne crois pas commencer après m'être efforcé de lire la fin (sans compter les graphiques complètement improbable, avec en prime association du léninisme et du stalinisme, tout en réservant un autre point pour le trotskisme)
Ceci dit je le ferais quand j'en aurais envie, c'est pas mal de lire d'autres points de vue, mais entre ma future citation et ce que j'ai pu lire d'autres en diagonale...


a écrit :De tels fonds d’investissements peuvent émerger à tout moment. Ils ne nécessitent qu’un peu de matériel informatique et quelques compétences professionnelles. Des traders cherchant du sens à leur métier pourraient même y contribuer efficacement. Tirer partie de toutes les forces et des contradictions du capitalisme pour en retirer un profit maximal au bénéfice du plus grand nombre, s'appuyer sur toutes les énergies, les ressources et les informations que ce système produit chaque jour pour mieux faire émerger une organisation économique alternative crédible, concrète et globale, c'est la stratégie contre-capitaliste qui est proposée ici.

IV – SORTIR DU CAPITALISME

Progressivement, les sources de financement de l'économie ne seront plus exclusivement mues par la quête d'un profit illimité, mais au contraire comprises dans une stratégie de construction durable d'une économie utile pour l'ensemble de la population. On peut imaginer à terme que les masses de capital soient de moins en moins gérées par des fonds privés qui seront progressivement mis à l’écart des circuits de financement publics et privés, et de plus en plus par des fonds de type contre-capitalistes, de nature coopérative et solidaire, qui assureront la pérennité et la transparence des activités financées, des emplois et par conséquent de la prospérité générale des particuliers.
Oel
 
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