(Zelda @ vendredi 16 novembre 2012 à 11:33 a écrit : Mais je pense que seuls les gros et grosses qui ont connu le yoyo toute leur vie peuvent comprendre ce que ces deux médecins ont de révolutionnaires.
Peut-être as-tu raison là-dessus, mais j'ai fait le yoyo moi-même : à 19 ans, 69 kilos. A 24 ans, 90 kilos au moins, et ce n'était pas du muscle. A 25 ans, 78 kilos. A 26 ans, 84 kilos. A 27 ans, 72 kilos (problèmes de santé) puis aujourd'hui 80 (mais reprise intensive du sport, ce n'est pas une reprise de poids gras). Je n'ai pas l'expérience d'un obèse au long cours, mais j'ai une expérience tout de même.
a écrit :Toute forme de modération est-elle à bannir ? Non, au contraire. Mais pas une modération qui jette par la fenêtre la sensation de faim. La faim, c'est juste le corps qui te dit que tu as BESOIN d'absorber de la nourriture, et l'appétance te dit quelle nourriture préférentiellement. Ton cerveau par expérience sait ce qui est bon pour toi au moment m et dialogue avec ton corps pour te présenter comme hautement désirable ce qui est utile pour toi.
Quand tu n'as pas mangé depuis 8 heures et que tu passes à côté d'une borne du métro qui vend des Kinder Buenos, je ne crois pas que ton cerveau soit très rationnel alors que tu pourrais simplement passer chez Picard. C'est une faim physiologique, mais elle est dangereuse. La faim est incapable d'identifier une nourriture bonne pour toi. Le fructose par exemple est une drogue dont on pourrait parfaitement se passer. Je t'invite si tu as le temps et l'envie à écouter l'interview par Alec Baldwin du docteur Robert Lustig, dans son émission "here's the thing", où ce dernier dit très simplement que le sucre a une fonction dans l'évolution comme reconnaissance de la nourriture non-empoisonnée, mais que le sucre n'est absolument pas irremplaçable par d'autres sources alimentaires plus saines. Il mène ces temps-ci une croisade contre l'épidémie de sucre qui a des conséquences cataclysmiques.
a écrit :Alors non, ces deux gars-là n'ont rien à voir avec les autres prêcheurs de régime. A et Z sont même convaincus qu'une personne qui veut perdre 5 kilos pour des raisons de mode (j'en ai un au boulot), et pratiquent quelques temps de restriction cognitive, peuvent à tout âge perdre leurs compétences de mangeur régulé.
C'est pas un peu une banalité ça, que de dire que les habitudes se font et se défont ? C'est vrai d'absolument tout... Surtout quand la vie nous laisse moins de temps pour le sport selon l'évolution professionnelle... Dire que les personnes qui se régulent peuvent laisser tomber ne prouvent pas grand chose à mon avis, et certainement pas qu'il ne faut pas se réguler et se priver de temps à autre.
Je trouve dommage que dans ce raisonnement que tu présentes il y ait une entière négation des phénomènes d'accoutumance, de dépendance... Le sucre peut devenir une drogue particulièrement mortelle... Mieux vaut courir après l'endorphine qui suit l'effort physique...
a écrit :Quant à faire de l'exercice pour maigrir... ça dure quoi ? le temps que dure la volonté, ce concept curieux dont je n'ai jamais pu trouver la trace chez moi, moi qui sais faire les choses en bonne intelligence avec moi-même, et pas en me fouettant. On a des activités physiques quand et si l'on trouve celles qui nous plaisent. Sinon, on n'en a pas. Donc on ne les fait pas "pour maigrir", mais pour se faire plaisir. Et perdre un peu de poids parce que l'on se bouge ne marche que si maigrir est un bénéfice tout à fait secondaire.
Je ne sais pas l'amplitude de ta définition du "plaisir", mais il faut quand même rappeler des évidences : il vaut mieux se faire mal avec de la cardio et de la musculation pour préparer ses vieux jours, ça épargne un sacré paquet de problèmes autrement plus graves que des crampes ou de la fatigue... Et oui, là, il faut raisonner, se motiver... et il y a des millions de personnes qui le démontrent, je ne suis pas sûr du tout de la validité de ce que tu disais plus tôt sur "les scientifiques montrent que se priver accentue l'obésité tardive, c'est factuel, etc"... J'ai plutôt tendance à penser qu'une bonne hygiène physique se prépare, c'est un vaste chantier, et je sais que si j'avais un jour la tâche d'éduquer des enfants, je les y préparerai de façon très délibérée avec du sport et en disant des choses tout à fait inverses de ces nutritionnistes qui prétendent que le plaisir est roi (imaginerait-on un discours pareil sur la morphine, que le corps reconnaitrait comme un plaisir, et qu'il ne faut pas nier, etc ? c'est, je crois, trop simple).