par Sinoue » 06 Avr 2019, 14:15
Je suis issue d'une famille de petits employés de gauche, pas dans la misère, mais pas dans le luxe, surtout après le divorce. Malgré une enfance rose-bonbon, j'ai commencé à remettre en cause mon environnement à partir de la puberté, pourquoi ? Ma mère qui m'engueulait tous les soirs en rentrant du boulot afin de défouler le stress accumulé par toute la journée de travail, le système éducatif que je trouvais trop coercitif et pas assez adapté à chacun, de l'individualisme ambiant, des injustices qui devenaient toujours plus criantes à tous les niveaux...
Jusqu'à ma rencontre avec des camarades en 1997 à 16 ans, cette révolte n'avait pas d'autre sens qu'un nihilisme post-punk auto-destructeur. Le fait de rencontrer des communistes révolutionnaires m'a permis de me cultiver et d'élever ma révolte à un sens plus politique. Néanmoins, je tenais à continuer à me renseigner « par moi-même », à aller à la rencontre d'autres militants d'extrême gauche. Le déclic s'est passé le 21 avril 2002 lors de l'arrivée de Le Pen au deuxième tour. J'ai été effaré de voir toute la gauche et l'extrême gauche s'aplatir devant Chirac et Sarkozy, toute l'extrême gauche ? Non, seul un petit village d'irréductibles continua à lutter encore et toujours contre la réaction triomphante. De fait, je me suis retrouvé seul avec les camarades à se positionner contre ceux qui avaient alimenté le racisme prôné par le FN.
Tout ce que m'expliquaient les camarades depuis des années, je trouvais ça bien sur le papier, mais là, on est passé de la parole à l'acte, en pleine marée nationaliste et « républicaine » ; c'est un peu mon août 1914 à moi ^^ Mais l'absence de luttes ouvrières d'importance posait encore problème à l'étudiant plein d'idéalisme que j'étais. Il m'a alors fallu le double combo : entrée sur le monde du travail et dérivation de la LCR en NPA jugé opportuniste, et donc défaillant, pour que je m'engage « à plein temps » à partir des municipales de 2008, en gros. Plus aucun doute, le communisme est l'avenir du monde.
Effectivement, notre société végète dans une ère de reflux, de crise latente et ininterrompue, de délitement des liens sociaux; mais il n'y a pas de solution miracle, si ce n'est de tenir bon sur la cohérence de la théorie marxiste. L'exploitation patronale suscite des tas de révoltes chaque année à travers le monde, reste à construire le parti afin de donner un sens politique à ces révoltes ; c'est bien mieux que de déconstruire la théorie marxiste pour essayer de plaire à un plus grand nombre ^^
Je ne crois pas avoir eu de héros de dessin animé particulier, même si c'est vrai que Albator avait un sacré charisme, je trouve qu'il manquait un peu d'humour; Cobra me suscitait plus d'émotion, même si le dessin animé est de moindre qualité après vision postérieure, Albator 78 c'est de la sacrée qualité ^^