Résister à la langue unique...

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Re: Résister à la langue unique...

Message par yannalan » 11 Nov 2020, 11:51

Dans le même genre, il y a eu une émigration galloise en Argentine, en Patagonie. C'étaient des colons anti-anglais qui cherchaient un endroit où créer une colonie de langue galloise. La langue se maintient encore et des jeunes vont la parfaire au Pays de Galles.
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 11 Nov 2020, 15:42

La langue galloise?!...
Bon, alors, là, yannalan, d'accord, t'as gagné - pasque le gallois, là, je ne lutte plus...
Heureusement que y'avait internet pour traduire à mon petit-fils le bouquin que j'avais trouvé.
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 11 Nov 2020, 15:53

Une émigration plus connue que les gallois en Argentine, mais là, une émigration forcée, c'est le grand dérangement.
La Grande-Bretagne décide virer du Nouveau-Brunswick les acadiens. C'est sauvage et brutal.
Chaque année, a lieu le Grand Tintamarre pour rappeler que les acadiens dispersés par paquets un peu partout sont encore là.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_D%C3%A9rangement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tintamarre
Y'a une chanteuse acadienne, Edith Butler, qui n'est plus toute jeune, mais qui était la vitalité même.
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 11 Nov 2020, 15:57

A donf le hors-sujet...
Une chanson d'Acadie que j'adore.
https://www.youtube.com/watch?v=4bzFydYogOA
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Gayraud de Mazars » 11 Nov 2020, 16:19

Agur camarades,

Cyrano a écrit :Une émigration plus connue que les gallois en Argentine...


Il y a aussi une autre forte émigration célèbre en Argentine, qui parle encore un peu la langue, c'est celle des basques... D'ailleurs la diaspora basque est importante dans toute l'Amérique Latine, cette diaspora est appelée aussi la 8e province basque !

Fraternellement,
GdM
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 17 Nov 2020, 10:27

Plestin [au sujet des légendes cathares] :
Effectivement, cela ressemble à une tentative de construire une "épopée nationale".

Je ne sais pas si c'est une tentative mais c'est un peu l'idée, comme tu dis, ça y ressemble. En tout cas, y'a un peu de la récup cathare de tous bords.
Gayraud, tu dis qu'il n'y a pas d'épopée nationale occitane, mais malgré tout, le moment cathare, et Simon de Montfort, et Montségur, et Béziers, y'en a partout. Et le drapeau d'Occitanie, mouaih, ce n'est pas le drapeau genre Jacquou le Croquant, mais une belle croix, une belle référence au comte de Toulouse de l'époque cathare. C'est le propre des régionalismes : des croix, de l'hermine, tout ce qu'on veut, de l'arriération réactionnaire et la référence à un monde d'avant la révolution française.

D'ailleurs, une remarque… sur les racontars au coin du feu, sur les châteaux cathares, sur ces tours orgueilleuses d'où on verrait le pays cathare.
[je tire ce qui suit du livres "Les cathares", Anne Brenon, Collection découvertes Gallimard – une collection que j'aime bien].
A tout seigneur, tout honneur, Montségur, d'abord, et n'oublions pas les autres :
Le beau petit château qui occupe le sommet du pog - ou pech - de Montségur n'est pas de l'époque des cathares.
Il fut construit à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle par un descendant de Gui de Lévis, un compagnon de Simon de Montfort, à qui la seigneurie de Mirepoix et du pays d'Olmes revint par droit de conquête. Le Montségur de Raimond de Péreille, qui subit le siège de 1244, était un castrum de montagne, un village fortifié groupé autour de sa tour seigneuriale, et habité par environ cinq cents personnes – dont plus de deux cents religieux et religieuses cathares. L'archéologie restitue la physionomie de ce village étagé en vertigineuses terrasses, et les humbles objets de son quotidien.

Peyrepertuse, Puilaurens, Lastours, Puivert, mais aussi Termes, Quéribus ou Roquefixade...
Sous l'appellation non contrôlée de « châteaux cathares » ils [les châteaux nommés] drainent chaque été des milliers de touristes persuadés d'effectuer dans leurs ruines un pèlerinage aux sources du catharisme. La vérité voudrait pourtant qu'on rende à ces magnifiques châteaux de pierre leur identité de forteresses royales – ce qui n'enlève rien à leur intérêt touristique.
Ce furent, à la fin du XIIIe siècle, les architectes de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel qui les édifièrent sur la frontière aragonaise, nouvellement définie après l'annexion du Languedoc à la couronne de France et le traité de Corbeil de 1258. Réaménagés jusqu'au XVIe siècle, ils ne perdirent leur effet stratégique qu'avec la paix des Pyrénées de 1659.

C'est un peu décevant, mais bah! Ça ne va pas empêcher de vendre des revues, des livres, sur les cathares en brodant sur les trésors, les souterrains, que sais-je. Et ça ne change rien au moment de l'histoire du XIIe et XIIIe siècle.
Avant le diffusion de La Caméra explore le temps en 1966, il y avait un intérêt pour les cathares, mais pas vraiment répandu dans le peuple, plutôt des associations d'érudits. Mais… justement, vous voulez une anecdote étonnante?
Dans Le Monde du 20 juillet 1953, on peut lire un petit article intitulé Femmes fidèles :
Dans la vieille cité de Cordes (Tarn) vient de s'ouvrir le congrès national des études cathares. Il a bien failli d'ailleurs être retardé quelques heures. La salle où il devait se tenir avait besoin d'être préparée et ce soin avait été laissé à des femmes de ménage qui refusèrent leur concours.
Était-ce une grève ? Non. Ces femmes fidèles ne voulaient pas, tout simplement, «travailler pour des hérétiques».
La séance eut lieu quand même à l'heure prévue.

No comment! Et en 1953, 700 ans plus tard!...
Cyrano
 
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Gayraud de Mazars » 17 Nov 2020, 10:54

Adiu Cyrano,

Je connais très bien la cité de Cordes - Sur - Ciel, Còrdas d’Albigés en occitan, haut lieu touristique aujourd'hui, haut lieu du catharisme déjà au XIIIe siècle et des comtes de Toulouse... Déjà enfant, j'y allais en balade avec mes parents, c'est près de Carmaux et d'Albi, on avait de la famille à Monestiés aussi cité médiévale, pas loin du tout...

Albert Camus, après l’avoir visité dans les années 1950, disait « À Cordes, tout est beau, même le regret »...

A Cordes tu peux trouver entre deux produits made in China, "La Talvera" (en occitan cela signifie bordure d’un champ venant d’être labouré) qui est un groupe de musique célèbre dans la région, et qui revisite la musique populaire occitane, et qui est originaire du village... enfin à Cordes tu peux quand même trouver un drapeau occitan, avec la crotz de Tolosa e lo Lugarn que se lèva [Avec la croix de Toulouse et l'étoile du matin qui se lève]...

https://talvera.org/

Comme l'écrivait le grand poète occitan, Joan Bodon : « Es sus la Talvera qu’es la libertat ! » - C’est sur La Talvera qu’est la liberté !

Fraïralament,
De Cor e d'Oc,
GdM
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 17 Nov 2020, 14:30

Le drapeau occitan, non, merci.
Je n'ai aucun quartier de noblesse, et je ne me vois pas me trimballer avec un drapeau arborant fièrement une croix. C'est bien vrai que le nationalisme régionaliste est réac (comme le nationalisme national), y'a pas à ergoter là-dessus. Finalement, je suis assez pour l'abbé Grégoire. Ce qu'il disait sur les conséquences des persistances de certaines langues s'avère vrai : le retour au seigneur, à la calotte.

Une remarque, tiens, j'y pense, pour Gayraud : Charlemagne parlait un charabia qui se rapprochait de l'allemand. Ou du néerlandais? Plus proche du futur allemand que du néerlandais. En l'an 800, tout n'était pas défini. Et en caricaturant, on peut dire que de toute façon, le néerlandais, c'est de l'allemand sans ces saloperies de déclinaisons.
Mais Charlemagne parlait latin, aussi. Tout en ne sachant ni lire, ni écrire? Oui, étonnant. Et c'est lui qui va initier ce qu'on connaît sous le nom de la renaissance carolingienne.

Puisque on fait dans le très vieux de quand qu'on n'était pas né, poursuivons:
Les occitans, bretons, tutti quanti qui se plaignent des projets de l'abbé Grégoire ne se dressent pas non plus contre l'ordonnance de Villers-Cotterêts, en 1539? Un oubli, certainement. Car là, est le premier acte impérialiste contre les autres langues. Et cette ordonnance est toujours en vigueur. Qu'attend-on pour la dénoncer?

On se fait un hors-sujet sur une vieille loi de cette époque encore valide?
Connaissez-vous le "Reinheitsgebot" ou "loi de pureté de la bière" qui date de 1516? c'est une loi toujours en vigueur en Allemagne. Cette loi précise les seuls ingrédients autorisés pour la bière : eau, orge ou froment, houblon. Ce qui explique que toutes les bières allemandes soient des bières légères blondes ou brunes ou blanches. Contrairement aux bières belges (classées au patrimoine de l'Unesco) qui peuvent ajouter épices, levures secrètes, etc. Vous comprendrez alors pourquoi sur les bouteilles de bière allemande on trouve la formule : "conform to purity law" ou un truc comme ça - je n'ai plus de flacon de bière allemande sous la main.
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Re: Résister à la langue unique...

Message par Cyrano » 17 Nov 2020, 15:25

On reste dans le vieux? A la même époque de la loi de pureté et du décret de Villers-Cotterêts, Charles Quint ne se formalisait pas. Il parlait diverses langues, comme semble l'indiquer ce qu'il disait lui-même :
« J'ai appris l'italien pour parler au pape; l'espagnol pour parler à ma mère; l'anglais pour parler à ma tante; l'allemand pour parler à mes amis; le français pour me parler à moi-même. »

Peut-être avait il plusieurs manuscrits Assimil? C'est à Assimil que je veux en venir. Capiche? Pour en finir avec cette histoire de résistance, de langue.
Assimil, c'est cette célèbre méthode d'apprentissage des langues a produit des livres pour le corse, l'occitan, le breton, le basque. Et pas mal de velléitaires micro-nationalistes ont appris dans ces volumes. Les précautions préliminaires des volumes occitan, basque, breton nous éclairent un peu, même beaucoup. Pour terminer cette discussion sur "Résister à la langue unique", je trouve amusant de vous les donner à lire. Surtout en tenant compte de l'époque où ils furent rédigés, voici une quarantaine d'années. Avec les châteaux cathares qui furent construits… après les cathares, ça ne manque pas d'intérêt.

On commence par le volume L'occitan sans peine, édition Assimil. Certes ce volume date un peu, il est de 1985 avec un copyright de 1975, mais lisez donc. Justement, c'est le fait qu'il date d'une quarantaine d'années qui est intéressant. Ça montre ce qu'était cette langue. D'abord un extrait de la préface du volume :
L’apprentissage de la langue repose, dans l’ensemble, sur le dialecte linguistiquement reconnu comme central, mais, à partir de là, l’auteur ne prétend pas imposer un «occitan» abstrait et artificiel qui risquerait de n’être plus qu’un sabir savantasse. Tout au contraire, il souligne la réalité des divers parlers provençaux, languedociens, gascons, limousins, auvergnats. Le lecteur, l’étudiant, qui se sera ainsi initié à l’occitan aura, dès lors, toute facilité pour approfondir la connaissance particulière du parler qui lui sera le plus cher.

Pas si simple, en fait! Maintenant, un extrait de l'introduction du même volume :
Ecrire l’assimil-occitan présentait au départ de grandes difficultés, à cause des problèmes que pose notre langue.
Actuellement, la langue d’oc s’écrit selon deux graphies fort différentes ; la graphie qualifiée de «mistralienne» (et qu’il serait plus exact d’appeler «roumanillienne») et celle qu’utilisent les écrivains dits «occitanistes», appelée classique ou régulière. Voilà donc le premier problème qu’il fallait résoudre. […]
Peut-être aurait-on pu présenter un assimil-occitan pour chacun des grands dialectes de la langue d’oc : languedocien, gascon, provençal, nord-occitan. C’était morceler faussement la langue d’oc et trahir à la fois nos ancêtres et notre langue. Il fallait donc choisir. Du point de vue de l’écrit, le problème était peu important, puisque la graphie classique choisie permet d’unifier considérablement la langue d’oc. Pour l’oral, il en allait autrement.

Mouaih, mouaih… Mais merde, résistez au dialecte unique! Révoltez-vous.
Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Ouvrons le manuel Assimil du basque. Le titre Basque unifié (initiation) nous met déjà une puce à l'oreille (English without toil, c'était pas English unifié…). Ce volume Assimil date de 1996. Voici un extrait de l'introduction, qui commence fort :
Quel basque devrez-vous apprendre ? Car il existe un certain nombre de dialectes basques disséminés sur un territoire plutôt restreint que se partagent la France et l’Espagne. Depuis plusieurs années, une langue basque unifiée et normalisée (Y enskara batua) a été introduite au Pays basque, tant du côté français que du côté espagnol. […]
C’est celle que les fonctionnaires doivent apprendre s’ils veulent travailler au Pays basque espagnol, celle qui est utilisée lors des concours de recrutement d’enseignants basques en France (CAPES), et c’est donc celle que vous devez apprendre d’abord, quitte plus tard à vous adapter à un dialecte particulier. Il est plus facile de commencer par le basque unifié pour ensuite passer aux autres variétés que de faire l’inverse.

On comprend mieux l'anecdote que rapportait Nadia. Je l'ai donnée dans le sujet "Langues régionales, nationalisme régional ?"
Allez, changeons de région, on se lit l'introduction du volume d'Assimil : Le Breton sans peine, tome I, édition 1978 :
La langue bretonne est unie, mais non point uniforme; elle connaît des inflexions dues aux différents terroirs. Bref, le breton s’est trouvé ramifié en dialectes, et même en parlers. […].
Nous tiendrons compte, dans notre méthode, de l’existence de dialectes, dans une mesure raisonnable. Pour autant, nous n’écrirons le breton que d’une seule façon : en effet, les différences dialectales ne sauraient affecter l’écriture de la langue. […] Aucun dialecte ne sera privilégié, ni non plus, espérons-le, sacrifié, encore que les traditions orthographiques aient fait la part belle au dialecte du Léon et au sous-dialecte du Haut-Vannetais, et encore que le dialecte vannetais dans son ensemble ait été, jusqu’à présent insuffisamment intégré dans la langue écrite unique.
Nous vous proposerons donc un breton moyen, standard : si vous prononcez convenablement, si vous vous conformez aux règles de la phonétique bretonne telles que vous les découvrirez progressivement, si vous exploitez astucieusement le registre des doublets et des synonymes, vous serez en mesure de vous faire comprendre. En outre, si vous le souhaitez, vous pourrez accentuer les caractéristiques de tel ou tel parler, pour peu que vous souhaitiez vous «enraciner» davantage dans tel ou tel terroir, soit que vous ayez décidé de vous y fixer, soit que vous-même (ou vos parents) en soyez originaire. Vous aurez à cœur, néanmoins, de ne pas vous enfermer dans un parler aux traits trop fortement marqués, au point que l’intercompréhension s’en trouverait compromise.

OK, OK, oui, c'est cela, oui… On comprend qu'il ait fallu trois volumes (!) pour enseigner le breton, "le", enfin, le breton, les bretons – et faut faire gaffe pour ne pas compromettre «l'intercompréhension» :
A présent, dans le domaine du breton, les éditions ASSIMIL mettent à la disposition du public trois ouvrages qui sont la suite l’un de l’autre :
Une "Initiation au breton” : il s’agit d’un petit volume de 192 pages, destiné à tous ceux qui abordent l’étude du breton pour la première fois, et où a été maintenue la division traditionnelle entre breton KLT (dit ”du Finistère”, mais qui l’est également ”des Côtes-du-Nord”) et breton vannetais (dit ”du Morbihan”). L’ambition de ce petit manuel est d’être une "initiation” précisément, destinée à faciliter l’étude de la langue dans l’ouvrage principal qu’est ”Le breton sans peine” [en 2 volumes].


Et le Gascon? Ah bin là, désolé : je n'ai rien, faut pas exagérer. Il y a un Gascon de poche, édition Assimil, mais c'est tout ce que je sais. Oui, je sais, avec le pseudo que j'ai, je pourrais quand même faire un effort. Mais je ne connais que le gascon d'Edmond Rostand : Mille dious ! -Capdedious ! -Mordious ! -Pocapdedious !
Et le corse? hop, le corse? On va encore m'accuser d'avoir des préférences. Bon, alors, voici l'introduction de Le corse sans peine, éditions Assimil, copyright 1974 :
Le corse, parlé partout du Nord au Sud de l’île, a un vocabulaire unique et une syntaxe unique.
Sachez aussi que cette langue a une orthographe – et une seule – employée depuis deux siècles par de très nombreux écrivains, poètes et journalistes. […]
S’il n’y a, nous l’avons dit, qu’une seule langue corse, celle-ci revêt parfois des inflexions différentes selon que celui qui la parle est originaire du Nord ou du Sud de l’île. Mais ces variantes n’altèrent en rien la communication. Corses du Nord et Corses du Sud se comprennent toujours sans la moindre difficulté.

Vous êtes contents? y'a rien à dire Ite missa est. Pour le reste, restons sur un proverbe corse que j'aime bien répéter : Saccu ghjotu ùn po stà arritu. C'est à dire : Un sac vide ne tient pas debout.

Voilà, voili, n'oublions pas de remercier le logiciel de reconnaissance de caractères qui permet de partage quelques petites choses. Gayraud va encore dire que je suis prolixe. Mais ce n'est qu'en apparence, je fais copier-coller, copier-coller, c'est pas trop fatiguant. c'est le clic souris qui souffre.
Ah, un PS: c'est fort instructif de lire le "French without toil" d'Assimil. Faut être pervers, j'en conviens. On comprend tout, sans avoir besoin de traduire.
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Re: Résister à la langue unique...

Message par yannalan » 17 Nov 2020, 15:31

L'ordonnance de Villers-Cotterêts marque le passage du latin au parler local. Dans e cas du breton, ça n'a pas fait grand-chose, de toute façon l'administration du Duché et l'Eglise écrivaient déjà en français. L'article parle de "langage maternel françoys". A cette époque, les "françoys" avaient divers langages maternels... L'ordonnance explique d'ailleurs la mesure par la nécessité que les sujets du Royaume puissent comprendre les documents et les registres paroissiaux.
Il y a un choix de centralisation en France, qui n'était pas obligatoire. Il y a des pays voisins où les formes dialectales son très vivantes. En Flandre, on parle le dialecte, on apprend le "standard" néerlandais à l'école pour l'écrit, comme dans une bonne partie de l'Allemagne. D'ailleurs on peut comparer linguistiquement les rattachements de l'Alsace à la France et d'Eupen et St Vith à la Belgique : dans le premier cas, l'allemand a été soigneusement éliminé, dans le second, c'est la langue officielle. Quand on se balade dans les deux régions ça n'a rien à voir.
Quant à Charlemagne, il parlait francique, une langue qui a donné le néerlandais et les dialectes du Nord de l'Allemagne.
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