par Pascal » 23 Mars 2004, 23:07
Contre la prostitution, contre le principe même de la prostitution (qu'un homme, parce qu'il est homme et qu'il a les moyens puisse acheter le corps d'une femme), je me définis comme abolitionniste sur cette question.
Je publie deux extraits d'un texte d'Alexandra Kollontaï qui résume tout à fait ma position sur le sujet :
L’acte d’amour, abaissé au degré de profession, que peut-il avoir de plus monstrueux ? (...) Rien ne dessèche autant l’âme que la vente forcée et l’achat de caresses étrangères. La prostitution éteint l’amour dans les cœurs.
Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle.
Méprisée par tous, pourchassée par tous, mais secrètement encouragée, la prostitution, sous ses fleurs somptueuses mais empoisonnées, étouffe tout ce qui reste des vertus familiales. Recouvrant la société d’une sorte de limon pourri, elle empoisonne de son haleine fétide les pures joies de l’union amoureuse entre les sexes. De nos jours, la prostitution atteint des proportions colossales, telles que l’humanité n’en a jamais connues, même aux périodes de sa plus grande décadence spirituelle. (…) C’est ici, dans les bas-fonds obscurs et nauséabonds, que poussent ses germes funestes ; c’est dans le corps du prolétariat qu’elle plante le plus souvent ses griffes empoisonnées, et bien que son haleine fétide pourrisse toute l’atmosphère sociale, c’est d’abord pour la classe ouvrière qu’elle est un fléau (…).
Condamnée par la religion, punie par la société et même par la loi, la prostitution n’en est pas moins non seulement tolérée, mais encore réglementée par l’Etat. (…). Chair de la chair de la classe ouvrière ou de la paysannerie pauvre, [elle] boit jusqu’à la lie la coupe de la servitude, de l’humiliation et du chagrin…
La lutte contre la prostitution (…) découle directement de la lutte générale du prolétariat et en constitue une partie intégrante.
Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle.