Prostitution

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par emma-louise » 03 Mai 2004, 11:35

(manu @ dimanche 2 mai 2004 à 20:15 a écrit : Non c'est pas un vie gaby. C'est ce que j'essaye de lui faire comprendre. Que l'appat du gaint ne fait pas tout. Et si sa vie sentimental, privée est un échec total il y a peut etre des raisons.

------------

Mais oui ça devient insupportable, vous vous lancez dans des grandes considérations alors que vous ne connaissez pas la réalité.

J'arrete d'écrire dans ce sujet.
:breakdown:

Au contraire , continues , car ce "débat" ( comme n'importe quel autre d'ailleurs ) doit prendre en compte des points de vue multiples ...Ayant longuement fréquenté >, ex-quartier chaud -comme on dit- de Toulon ( vous savez le port de guerre où transitent tant et tant de matelots ...aurait chanté Caussimon ...) dans les années du travail antimilitariste de la LCR : nombre de RDV avaient lieu dans des bars montants , eh! oui! (y'a prescription mon colonel ? !!!) et ce que vous dites , Mariategui et toi , je le confirme , éclaire bien le coté "théorique" et "militant" du sujet :wavey:
emma-louise
 
Message(s) : 0
Inscription : 23 Oct 2002, 03:29

Message par Nadia » 03 Mai 2004, 11:36

"RMI ou prostitution", quelqu'un a-t-il déjà fait un sondage auprès des RMIstes pour leur demander leur avis ? J'imagine que la plupart prendrait un tel sondage comme une insulte.

Et dans quelle proportion les "prostitué-e-s libres" ont-ils subi des sévisses sexuels antérieurement ? Si cette proportion est élevée, peut-on encore parler de "prostitution librement consentie" ?

Comparer le "libre choix" de certains prostitué-e-s avec le "libre choix" de travailler le dimanche est aussi un abus. Des gens peuvent effectivement "choisir" de travailler le dimanche à une certaine époque de leur vie (vie étudiante ?), sous certaines conditions (heures mieux payées ?). Mais cela ne les marque pas à vie au fer rouge. La prostitution, le viol aussi, marque bien plus profondément que de travailler quelques dimanches.
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par Pascal » 03 Mai 2004, 12:23

(Nadia @ lundi 3 mai 2004 à 12:36 a écrit :Comparer le "libre choix" de certains prostitué-e-s avec le "libre choix" de travailler le dimanche est aussi un abus. Des gens peuvent effectivement "choisir" de travailler le dimanche à une certaine époque de leur vie (vie étudiante ?), sous certaines conditions (heures mieux payées ?). Mais cela ne les marque pas à vie au fer rouge. La prostitution, le viol aussi, marque bien plus profondément que de travailler quelques dimanches.

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne cherchais pas à comparer ce qui n'est effectivement pas comparable, j'ai dû mal m'exprimer, c'était juste par rapport au concept de "libre choix", pas sur le fond du sujet.

Maintenant pour répondre à Mariategui qui me demande où je voulais en venir, c'était justement par rapport aux thèses de Cabiria et d'autres groupes qui défendent des revendications comme celle du "statut des travailleuses du sexe" et de la prostitution considérée comme "un travail comme un autre".

Et je trouve que ces positions, en se basant sur une infime minorité (et encore, pour toutes celles qui sont tombées dans la prostitution après une agression sexuelle, même sans mac, c'est un libre choix ?) justifient la prostitution, c'est oublier que l'on ne peut que se prononcer pour l'abolition de la prostitution.
Pascal
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Jan 2004, 16:09

Message par Nadia » 03 Mai 2004, 14:18

Pascal, j'avais bien compris ce que tu voulais dire [au départ, on trouve des personnes qui acceptent un truc, puis on l'impose comme une nécessité en s'appuyant sur l'acceptation de ces quelques premiers volontaires...]. Ma réaction était plutôt sur le "RMI ou prostitution" de Mariatgui, comme si on choisissait librement l'un ou l'autre.

Non, on ne "choisit" pas la prostitution tout naturellement. Même occasionnellement, même très fortement rénuméré.
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par Nadia » 03 Mai 2004, 14:42

C'est plus que ça, sinon une bonne partie des RMIstes pourraient se prostituer pour s'arrondir les fins de mois. Et pourtant ce n'est pas le cas.

Le fait que ce soit toujours des hommes qui consomment de la prostitution n'est pas non plus un hasard. Sinon, pourquoi des hommes ne "choisiraient"-ils pas de se prostituer pour les femmes ? Probablement parce qu'ils "accepteraient" très bien de le faire gratuitement, et même pourraient violer gratuitement. Je suppose...

On en revient bien qu'on est dans une société capitaliste, avec une forte domination des hommes sur les femmes.
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par Mariategui » 03 Mai 2004, 14:57

Bien sûr que c'est plus que ca et personne n'a essayé de le nier. Tout comme la thèse des sévices sexuelles ne suffit pas à expliquer le fait que certaines femmes se prostituent car les violences sexuelles sont une réalité soufferte pour une quantité énorme de femme et elles ne se prostituent pas pour autant.

Nadia:
a écrit :Et dans quelle proportion les "prostitué-e-s libres" ont-ils subi des sévisses sexuels antérieurement ? Si cette proportion est élevée, peut-on encore parler de "prostitution librement consentie" ?


D'ailleurs, j'ai du mal a voir le rapport causal entre le fait d'avoir souffert de violences sexuelles dans le passé et le fait de se prostituer arès. À moins que tu veuilles parler du fait que les prostitués, mêmes si elles se disent libre, souffrent souvent de violences sexuelles. Je crains avoir mal compris ta phrase mais si la deuxième interprétation est la bonne, je suis tout a fait d'accord. La réalité quotidienne des prostituées, même celles les plus "privilégiées" est fait de violences physiques à leur encontre et aussi de viols (qui ne sont quasiment jamais dénoncés parceque vous pouvez bien imaginer l'attitude des flics face à une prostituée qui affirme avoir été violé par un de ces clients ou un mec en général).

Sinon, on n'a pas de raison de se braquer car nous sommes d'accord (lis mes premiers posts par exemple). la prostitution ne peut qu'exister dans le cadre d'une société marchande et phallocrate. Cela explique la marchandisation des relations sexuelles et la domination de l'homme sur la femme. Dans ce contexte de double domination (économique et de genre), une fraction des femmes des milieux pauvres voit dans la prostitution un moyen d'accéder à une quantité de liquide qui lui serait inatteignable dans d'autres circonstances. Est ce choix? Non, puisqu'elles sont forcés par les logiques dominantes de notre société. Le percoivent elles comme un choix? Je pense que pour une partie de ces femmes, oui.

Enfin, il ne faut pas oublier qu'on devrait différencier deux moments sur cette question. Lorsqu'une femme se prostitue pour la première fois, je pense qu'en effet, cela est toujours vécue comme une contrainte (celle de la pauvreté notamment). Mais a posteriori, une fraction des prostituées va a justifier sa vie a posteriori dans les termes que j'ai donné: RMI ou prostitution.
Mariategui
 
Message(s) : 0
Inscription : 07 Déc 2003, 12:03

Message par alex » 03 Mai 2004, 15:23

(zandko @ a écrit : Pour
QUOTE 
ce ne sont pas comme tu le dis quelques hommes qui se prostituent car, par exemple sur Paris, ils représentent environ un tiers de la prostitution

, je ne sais pas. Sources stp.


Issue du site du Mouvement le Nid ( je pensais que ce chiffre n'était atteint qu'à Paris...) :

La prostitution masculine prend-elle réellement de plus en plus d’ampleur ?

Les hommes sont en effet de plus en plus nombreux dans la prostitution : selon la police ils constitueraient un tiers de la population prostituée. Il s’agit d’un phénomène relativement récent qui tend à se développer.
alex
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Juil 2003, 18:44

PrécédentSuivant

Retour vers Tribune libre

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)