
AH ! QU’IL EST DUR D’ETRE PARENT(S°)….
Ce sont des parents incapables, inexistants, démissionnaires…C’est l’irresponsabilité à l’état pur !
Combien de fois avons-nous entendu ces condamnations, sans appel, prononcés ici et là, dans la rue, dans le bus ou même dans des réunions regroupant des professionnels de l’éducation…
Ne seraient-ils pas plutôt désarmés, découragés, submergés par les tâches à accomplir ces parents condamnés à si bon compte !
Il n’est pas dans mon propos d’excuser certaines attitudes. Je souhaite comprendre les raisons qui ont conduit certaines familles, à lâcher prise et à abandonner ;
Il vaut mieux prévenir que guérir, pratiquer la médecine douce à la place de la chirurgie quand cela est possible.
Mais avant d’aller plus loin et pour éviter toute confusion ou toute interprétation abusive, je tiens à préciser que j’inscris mon action politique et sociale dans le respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Au delà de la consécration quasi rituelle le 20 novembre de chaque année, il s’agit d’appliquer ce texte fondamental et les droits qu’il comporte dans toutes leurs dimensions : la survie, la protection, le développement et la participation.
Respecter, faire respecter et faire vivre ces droits, au quotidien, ce n’est pas condamner les parents qui sont et restent les primo éducateurs dans la construction de l’enfant comme être unique et social.
D’ailleurs, le droit à un nom, à une identité, à une famille n’est-il pas garanti par cette Convention !
Des parents connaissent de réelles difficultés économiques et sociales qui rendent leur quotidien difficile et parfois insupportable.
Certains subissent de plein fouet un changement de statut social : le chômage pour les uns, le surendettement pour d’autres et parfois les deux à la fois.
Comment s’étonner que certains puissent se décourager…
La chute est d’autant plus brutale que rien ne prédisposait à une telle évolution.
Le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter…
Comment boucler son budget quand on élève seule un enfant avec un peu plus de 600 € d’API ( Allocations de parent isolé) par mois ?
Comment faire face à des dépenses incompressibles comme le loyer, les charges diverses, les frais de nourriture et d’habillement ?
Des mères « célibataires » essayent de travailler , celles qui trouvent enfin un emploi finissent par abandonner à cause des frais de gardes du tout petit.
C’est une réalité sociale indéniable et non une poussée de misérabilisme.
Je me demande parfois, avec beaucoup d’admiration où ces jeunes filles arrivent à trouver tant d’énergie pour faire face et je comprends aussi pourquoi certaines abandonnent.
Il y en a de plus égaux que d’autres !
Le commentateur pressé peut toujours critiquer, non les mamans que je viens d’évoquer qui arrivent à affronter une situation très difficile mais celles qui baissent les bras.
Quand les enfants sont livrés à eux-mêmes ;
Quand ils ne peuvent pas exercer leurs droits élémentaires ;
Il y a une injustice à combattre et à réparer mais certainement pas en condamnant les parents.
Le « métier » de parent(s) s’improvise, plus qu’il ne s’enseigne, c’est là où le bât blesse.
Dans l’école publique des années 50 existait une mini préparation à la fonction parentale avec des « cours » d’économie familiale, voire plus : certaines pré-adolescentes apprenaient même à langer des poupées…
Cela prête à sourire, à critiquer la forme sexiste de cet enseignement mais il avait le mérite d’être un embryon de préparation à des missions de futurs parents.
N’est-il pas nécessaire, à l’école, dans les quartier d’informer, d’éduquer les futurs parents ?
Les médias évoquent une recrudescence ou une persistance de la maltraitance familiale des enfants…C’est un fait indéniable et cette maltraitance exige un traitement judiciaire et social.
Les procédures, quand elles sont appliquées permettent de parer au plus pressé tout en menant le dialogue avec les parents. Elles prévoient la protection immédiate de l’enfant en cas de danger avéré et un accompagnement familial qui est indispensable.
Mais avant de sanctionner, il faut préparer les parents à assurer leurs missions et les aider en leur permettant de disposer d’un revenu minimum leur permettant de vivre décemment et un accompagnement éducatif.
L’action menée par des institutions comme la CAF, la PMI , les CCAS est bien souvent utile et positive mais parfois insuffisante…Les moyens humains et financiers restent en deçà des besoins réels…
Des actions citoyennes fort utiles sont menées dans certains quartiers…Elles sont parfois peu soutenues par les pouvoirs publics et pourtant elles participent au maintien et au renforcement du lien social.
Quand à Champigny, dans le Val de Marne l’association des femmes relais intervient pour ramener chez eux des enfants, accompagner les parents en difficulté, elle remplit une mission de service public qui mérite un financement, une reconnaissance et une aide méthodologique…
Il y a vraiment beaucoup à faire pour soutenir, accompagner la fonction parentale…
Au lieu de condamner les familles en difficulté, il serait préférable de conjuguer au présent les trois principes qui figurent au fronton des mairies et de permettre à chacun de vivre décemment.
Jean-François CHALOT
Article 9
1. Les États parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans intérêt supérieur de l'enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l'enfant.
2. Dans tous les cas prévus au paragraphe 1, toutes les parties intéressées doivent avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3. Les États parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à intérêt supérieur de l'enfant
4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises par un État partie, telles que la détention, l'emprisonnement, l'exil, l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause, survenue en cours de détention) des deux parents ou de l'un d'eux, ou de l'enfant, l'État partie donne sur demande aux parents, à l'enfant ou, s'il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit préjudiciable au bien-être de l'enfant. Les États parties veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses pour la personne ou les personnes intéressées.
Ce sont des parents incapables, inexistants, démissionnaires…C’est l’irresponsabilité à l’état pur !
Combien de fois avons-nous entendu ces condamnations, sans appel, prononcés ici et là, dans la rue, dans le bus ou même dans des réunions regroupant des professionnels de l’éducation…
Ne seraient-ils pas plutôt désarmés, découragés, submergés par les tâches à accomplir ces parents condamnés à si bon compte !
Il n’est pas dans mon propos d’excuser certaines attitudes. Je souhaite comprendre les raisons qui ont conduit certaines familles, à lâcher prise et à abandonner ;
Il vaut mieux prévenir que guérir, pratiquer la médecine douce à la place de la chirurgie quand cela est possible.
Mais avant d’aller plus loin et pour éviter toute confusion ou toute interprétation abusive, je tiens à préciser que j’inscris mon action politique et sociale dans le respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Au delà de la consécration quasi rituelle le 20 novembre de chaque année, il s’agit d’appliquer ce texte fondamental et les droits qu’il comporte dans toutes leurs dimensions : la survie, la protection, le développement et la participation.
Respecter, faire respecter et faire vivre ces droits, au quotidien, ce n’est pas condamner les parents qui sont et restent les primo éducateurs dans la construction de l’enfant comme être unique et social.
D’ailleurs, le droit à un nom, à une identité, à une famille n’est-il pas garanti par cette Convention !
Des parents connaissent de réelles difficultés économiques et sociales qui rendent leur quotidien difficile et parfois insupportable.
Certains subissent de plein fouet un changement de statut social : le chômage pour les uns, le surendettement pour d’autres et parfois les deux à la fois.
Comment s’étonner que certains puissent se décourager…
La chute est d’autant plus brutale que rien ne prédisposait à une telle évolution.
Le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter…
Comment boucler son budget quand on élève seule un enfant avec un peu plus de 600 € d’API ( Allocations de parent isolé) par mois ?
Comment faire face à des dépenses incompressibles comme le loyer, les charges diverses, les frais de nourriture et d’habillement ?
Des mères « célibataires » essayent de travailler , celles qui trouvent enfin un emploi finissent par abandonner à cause des frais de gardes du tout petit.
C’est une réalité sociale indéniable et non une poussée de misérabilisme.
Je me demande parfois, avec beaucoup d’admiration où ces jeunes filles arrivent à trouver tant d’énergie pour faire face et je comprends aussi pourquoi certaines abandonnent.
Il y en a de plus égaux que d’autres !
Le commentateur pressé peut toujours critiquer, non les mamans que je viens d’évoquer qui arrivent à affronter une situation très difficile mais celles qui baissent les bras.
Quand les enfants sont livrés à eux-mêmes ;
Quand ils ne peuvent pas exercer leurs droits élémentaires ;
Il y a une injustice à combattre et à réparer mais certainement pas en condamnant les parents.
Le « métier » de parent(s) s’improvise, plus qu’il ne s’enseigne, c’est là où le bât blesse.
Dans l’école publique des années 50 existait une mini préparation à la fonction parentale avec des « cours » d’économie familiale, voire plus : certaines pré-adolescentes apprenaient même à langer des poupées…
Cela prête à sourire, à critiquer la forme sexiste de cet enseignement mais il avait le mérite d’être un embryon de préparation à des missions de futurs parents.
N’est-il pas nécessaire, à l’école, dans les quartier d’informer, d’éduquer les futurs parents ?
Les médias évoquent une recrudescence ou une persistance de la maltraitance familiale des enfants…C’est un fait indéniable et cette maltraitance exige un traitement judiciaire et social.
Les procédures, quand elles sont appliquées permettent de parer au plus pressé tout en menant le dialogue avec les parents. Elles prévoient la protection immédiate de l’enfant en cas de danger avéré et un accompagnement familial qui est indispensable.
Mais avant de sanctionner, il faut préparer les parents à assurer leurs missions et les aider en leur permettant de disposer d’un revenu minimum leur permettant de vivre décemment et un accompagnement éducatif.
L’action menée par des institutions comme la CAF, la PMI , les CCAS est bien souvent utile et positive mais parfois insuffisante…Les moyens humains et financiers restent en deçà des besoins réels…
Des actions citoyennes fort utiles sont menées dans certains quartiers…Elles sont parfois peu soutenues par les pouvoirs publics et pourtant elles participent au maintien et au renforcement du lien social.
Quand à Champigny, dans le Val de Marne l’association des femmes relais intervient pour ramener chez eux des enfants, accompagner les parents en difficulté, elle remplit une mission de service public qui mérite un financement, une reconnaissance et une aide méthodologique…
Il y a vraiment beaucoup à faire pour soutenir, accompagner la fonction parentale…
Au lieu de condamner les familles en difficulté, il serait préférable de conjuguer au présent les trois principes qui figurent au fronton des mairies et de permettre à chacun de vivre décemment.
Jean-François CHALOT
Article 9
1. Les États parties veillent à ce que l'enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans intérêt supérieur de l'enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l'enfant.
2. Dans tous les cas prévus au paragraphe 1, toutes les parties intéressées doivent avoir la possibilité de participer aux délibérations et de faire connaître leurs vues.
3. Les États parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à intérêt supérieur de l'enfant
4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises par un État partie, telles que la détention, l'emprisonnement, l'exil, l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause, survenue en cours de détention) des deux parents ou de l'un d'eux, ou de l'enfant, l'État partie donne sur demande aux parents, à l'enfant ou, s'il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit préjudiciable au bien-être de l'enfant. Les États parties veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses pour la personne ou les personnes intéressées.