Fées d'hiver

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par emma-louise » 19 Jan 2003, 03:31

:bounce: je déteste la presse "locale" qui donne 1/2 page à Alliot-Marie :gun2: :spamafote:
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Message par emma-louise » 19 Jan 2003, 06:02

Émile Henry (1872-1894)

par Daniel Guérin (extrait de Ni Dieu, Ni Maîtres)



Émile Henry (1872-1894), contrairement aux autres anarchistes terroristes, était un intellectuel. Il fit des études brillantes comme boursier à l'école J.-B. Say où l'un de ses professeurs le dépeignit comme "un enfant parfait, le plus honnête qu'on puisse rencontrer". Il n'eût tenu qu'à lui de revêtir l'uniforme de polytechnicien. Mais il s'y refusa "pour ne pas être militaire et n'être pas contraint de tirer sur des malheureux comme à Fourmies".

Son père, Fortuné Henry, s'était battu dans les rangs des communards. Condamné à mort par coutumance, il avait réussi à échapper à la répression qui suivit la défaite en se réfugiant en Espagne où naquirent ses deux fils. Il n'était revenu en France qu'en 1882 après l'armistice. Plus tard il collabora au journal L'En-dehors.

Le 12 février 1894, à 9 heures du soir, un garçon blond pénétra dans le café Terminus, à la gare Saint-Lazare. S'étant assis à un guéridon libre, Henry tira soudain d'une poche de son paletot une petite marmite de fer blanc bourrée d'explosifs et la lança en l'air. Elle se heurta à un lustre, éclata et pulvérisa toutes les glaces ainsi que quelques tables de marbre. Ce fut un sauve-qui-peut général. Il y eut une vingtaine de blessés dont un devait succomber à ses blessures.

Émile Henry prit la fuite, poursuivi par un agent de police et un garçon de café, auxquels se joignit un cheminot sur lequel il tira, mais en le manquant. Un peu plus loin, il blessa sérieusement un agent, avant de se faire prendre.

À l'audience de la cour d'assises, il eut de cinglantes répliques :

Le président de la cour d'assises. - Vous avez tendu cette main (...) que nous voyons aujourd'hui couverte de sang.

Émile Henry. - Mes mains sont couvertes de sang, comme votre robe rouge.

Au jury, il lut une déclaration dont voici des extraits :

(...) Je suis anarchiste depuis peu de temps. Ce n'est guère que vers le milieu de l'année 1891 que je me suis lancé dans le mouvement révolutionnaire. Auparavant, j'avais vécu dans les milieux entièrement imbus de la morale actuelle. J'avais été habitué à respecter et même à aimer les principes de Patrie, de Famille, d'Autorité et de Propriété.

Mais les éducateurs de la génération actuelle oublient trop fréquemment une chose, c'est que la vie, avec ses luttes et ses déboires, avec ses injustices et ses iniquités, se charge bien, l'indiscrète, de dessiller les yeux des ignorants et de les ouvrir à la réalité. C'est ce qui m'arriva, comme il arrive à tous. On m'avait dit que cette vie était facile et largement ouverte aux intelligents et aux énergiques, et l'expérience me montra que seuls les cyniques et rampants peuvent se faire bonne place au banquet.

On m'avait dis que les institutions sociales étaient basées sur la justice et l'égalité, et je ne constatais autour de moi que mensonges et fourberies. Chaque jour m'enlevait une illusion. Partout où j'allais, j'étais témoin des mêmes douleurs chez les uns, des mêmes jouissances chez les autres. Je ne tardais pas à comprendre que les grands mots qu'on m'avait appris à vénérer : Honneur, Dévouement, Devoir, n'étaient qu'un masque voilant les plus honteuses turpitudes.

L'usinier qui édifiait une fortune colossale sur le travail de ses ouvriers, qui, eux, manquaient de tout, était un monsieur honnête. Le député, le ministre dont les mains étaient toujours ouvertes aux pots-de-vin, étaient dévoués au bien public. L'officier qui expérimentait le fusil nouveau modèle sur des enfants de sept ans avait bien fait son devoir, et, en plein parlement, le président du Conseil lui adressait ses félicitations. Tout ce que je vis me révolta, et mon esprit s'attacha à la critique de l'organisation sociale. Cette critique a été trop souvent faite pour que je la recommence. Il me suffira de dire que je devins l'ennemi d'une société que je jugeais criminelle.

Un moment attiré par le socialisme, je ne tardais pas à m'éloigner de ce parti. J'avais trop d'amour de la liberté, trop de respect de l'initiative individuelle, trop de répugnance à l'incorporation, pour prendre un numéro dans l'armée matriculée du quatrième État. D'ailleurs, je vis qu'au fond le socialisme ne change rien à l'ordre actuel. Il maintient le principe autoritaire, et ce principe, malgré ce qu'en peuvent dire de prétendus libres penseurs, n'est qu'un vieux reste de la foi en une puissance supérieure.

(...) Dans cette guerre sans pitié que nous avons déclarée à la bourgeoisie, nous ne demandons aucune pitié. Nous donnons la mort et nous devons la subir. C'est pourquoi j'attends votre verdict avec indifférence. Je sais que ma tête ne sera pas la dernière que vous couperez (...) Vous ajouterez d'autres noms à la liste sanglante de nos morts.

Pendus à Chicago, décapités en Allemagne, garrottés à Xérès, fusillés à Barcelone, guillotinés à Montbrison et à Paris, nos morts sont nombreux ; mais vous n'avez pas pu détruire l'Anarchie. Ses racines sont profondes : elle est née au sein d'une société pourrie qui s'affaisse ; elle est une réaction violente contre l'ordre établi ; elle représente les aspirations d'égalité et de liberté qui viennent battre en brèche l'autoritarisme actuel. Elle est partout. C'est ce qui la rend indomptable, et elle finira par vous vaincre et par vous tuer."

Émile Henry fut guillotiné le 21 mai 1894.
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Message par Louis » 19 Jan 2003, 17:34

passons a tout autre chose : la mort de françoise giroux

En disparaissant, françoise giroux a laissé un grand vide C'était effectivement un grand vide pour les lettres, le journalisme et la politique que cette femme qui, partie de rien est arrivée a pas grand chose

Et les hommages zémus !

a écrit :"Une Grande dame". Dimanche, à l'annonce de son décès des suites d'une chute survenue jeudi, les réactions ont été nombreuses. Le président de l'UDF, François Bayrou, qui concluait le congrès de son parti, à Paris, a salué "une grande dame qui vient de disparaître". François Hollande, le Premier secrétaire du PS, a estimé que "la politique perdait l'une de ses plus fines et subtiles observatrices" et rappelé "son combat pour les droits des femmes". Jean Daniel, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, où Françoise Giroud travaillait depuis 1983, a lui aussi salué "une très grande dame". "Elle était de ces personnalités qui marquent des générations, qui forment des disciples, qui incarnent des modèles et laissent des traces (…) J'admirais son sens de la concision, son exigence. Ce dont je me souviens avec le plus de netteté, c'est les propos de Jean-Jacques Servan-Schreiber me disant d'elle: c'est le courage et le talent


heureusement que piquet n'a rien dit !

bref, quand brassens est mort, j'ai pleuré comme un mome, et quand giroux a disparu, j'ai repris deux fois des nouilles
Louis
 
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Message par Louis » 19 Jan 2003, 22:28

byrrrh, tu as tout a fait raison pour la guerre d'Algérie, maintenant savoir si c'est elle ou jjss qui a poussé a la roue pour l'engagement de l'express contre cette guerre coloniale ! Et meme, si tu savais ce que je pense de jjss =D> mais n'insiste pas trop quand meme :hinhin:

:bounce: :bounce: :bounce:
Louis
 
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Message par Louis » 20 Jan 2003, 01:36

a écrit : tu es quand même un sacré escroc


devrais je signaler ton cas au modérateur pour qu'il sévisse ? :x Le probleme, c'est qu'il en est lui meme persuadé (que je suis un escroc) . :headonwall: Et personnelement, je n'ai plus trop d'avis sur la question :hinhin:
Louis
 
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Message par emma-louise » 20 Jan 2003, 09:41

quand brassens est mort, j'ai pleuré comme un mome et j'ai repris deux fois des nouilles

=D> =D> =D> ...mais tu sais les tagiatelles alla carbonara , c'est pas mal du tout !!!
emma-louise
 
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Message par Louis » 20 Jan 2003, 19:00

c'était une citation de Desproge, un mec bien a droite (mais qui me faisait rire)

"quand brassens est mort, j'ai chialé comme un môme et quand ca a été tino rossi, j'ai repris deux fois des nouilles"

Mais je persiste et je signe : je n'aime pas du tout françoise giroux :quand july en fait un hommage béat, ca me suffit et détester les personnes dont il tresse les louange me semble une bonne politique Et quand il rendra hommage a Olivier besancenot, je commencerais a m'inquieter
Louis
 
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Message par emma-louise » 23 Jan 2003, 14:48

quand brassens est mort, j'ai pleuré comme une nouille, et quand giroux a disparu, j'ai repris deux fois des momes... pareil pour brel et ferré...
emma-louise
 
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