(wolf @ dimanche 11 juillet 2004 à 11:34 a écrit :Sous la dictature du prolétariat, la concurrence disparaît, mais doit être remplacée par l'émulation.
:blink:
Selon le dictionnaire Hachette en ligne, voilà les définitions des mots "émulation" et "concurrence" :
a écrit :émulation n. fém. Sentiment qui pousse à égaler ou à surpasser quelqu'un.
concurrence n. fém.
1. Fait d'être en compétition avec d'autres personnes, d'autres choses.
D'après ces définitions, comment être en émulation si on n'est pas en concurrence avec d'autres personnes ? En faisant disparaître la concurrence, ne fait-on pas aussi disparaître l'émulation ?
Imaginons que l'on ait une unité de production X et une unité de production Y fonctionnant sous un régime de planification économique. Il est évident que les deux unités de production ne seront pas aussi productives l'une que l'autre. Si tu souhaites maintenir l'émulation, il est alors évident que l'une des deux unités de production sera rémunérée plus que l'autre afin de récompenser la bonne synergie de groupe qui y règne et l'efficacité des individus qui la composent. Sauf que dans ce cas, ces deux unités de production sont alors en concurrence l'une avec l'autre comme sous un régime de concurrence parfaite (asymétrie d'information réduite à son minimum, mobilité des facteurs de production, marché ouvert et libre), non ?
(logan Ecrit le dimanche 11 juillet 2004 à 02:20 a écrit :
Autres exemples de "meilleur produit" du capitalisme : l'industrie de l'armement, les drogues, l'industrie automobile dont la pollution est catastrophique.
ça, c'est les politiques qui laissent faire aussi. S'il y avait des taxes sur les voitures polluantes et des incitations fiscales pour les voitures les plus respectueuses de l'environnement, il y aurait beaucoup moins de pollution. Quant à l'armement et aux drogues, c'est effectivement inhérent au capitalisme qui a besoin de cela pour protéger les propriétés de quelques-uns, ce qui fait que le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage. Les drogues là-dedans, elles sont employées pour shooter les soldats, pour torturer les prisonniers (de guerre ou politiques notamment), et pour faire en sorte que les masses en se défonçant avec (pour oublier leurs conditions de vie de merde) ne renversent pas leur système d'exploitation (ça remplace les pseudo-religions comme le catholicisme ou autres opiums du peuple).
(logan Ecrit le samedi 10 juillet 2004 à 23:57 a écrit : a écrit :S'il n'y a pas de concurrence , il est fort probable que ce n'est pas le meilleur produit qui verra le jour non ?
Bien au contraire.
Un capitaliste met des produits sur le marché avec comme unique critère ce que cela peut lui rapporter. Y Compris si ce produit est nocif à toute la société.
Les téléphones portables sont répandus par millions surle marché alors que personne n'en connait les conséquences médicales (cancer etc..)
Et pourquoi donc dès qu'il y aurait concurrence, il y aurait forcément capitalisme (défini dans le dictionnaire comme étant un "système économique, social et politique, ayant pour base l'initiative privée et la liberté du marché, et
dans lequel les moyens de production et le pouvoir de décision n'appartiennent pas aux travailleurs, mais aux propriétaires des capitaux investis") ?
Il peut très bien y avoir du socialisme écologiste de marché, c'est-à-dire un système économique, social et politique, ayant pour base l'initiative
individuelle ou collective et la liberté du marché,
dans lequel les moyens de production et le pouvoir de décision au sein d'une entreprise appartiennent aux travailleurs qui la compose, sous lequel des règles économiques visent à obtenir un optimum social caractérisée par la maximisation de l'automatisation, la minimisation du nombre d'heures de travail et de la difficulté du travail, sous lequel des règles économiques visent à obtenir une pollution zéro, et sous lequel des règles douanières visent à empêcher tout dumping social en créant une émulation vers le haut des conditions sociales et environnementales.
Sous un tel système, la production de téléphones portables nuisibles à la santé seraient fortement taxés si bien que cette production ne serait plus rentable. Donc même si les agents économiques n'ont comme visée que la maximisation de leur profit, tout produit nocif à la société serait éliminé par le marché économique (ce qui fait que l'Etat n'aurait pas à intervenir dans l'économie par des lois coercitives autorisant ou interdisant tel ou tel produit).
a écrit :Un autre exemple c'ets le règne de la pacotille.
Un grand nombre de produits se dégradent beaucoup plus vite qu'avant car cela permet aux capitalistes de renouveler plus vite la vente de leur produits.
"Le meilleur produit" ne peut apparaitre que grace à la concertation des utilisateurs du produits.
Ce problème est du à l'asymétrie de l'information qui fait qu'un agent économique ne dispose pas des informations nécessaires vis-à-vis d'un autre agent économique. S'il y a asymétrie de l'information, la concurrence est alors imparfaite et un produit de meilleure qualité peut alors se retrouver évincé par un produit de qualité moindre. Pour expliquer la présence de produits de mauvaise qualité, il y a aussi le fait que les capitalistes d'une même branche d'industrie constituent bien souvent des lobbies afin de produire de la pacotille qui ne dure pas ou de la merde (ex : exploitants agricoles produisant de manière industrielle comme les élèveurs de cochons ou de volailles en batteries). Contre cela, on pourrait obliger les entreprises à fournir l'amortissement annuel de leurs produits (prix de vente / durée de vie) car cela reflète mieux la valeur d'un produit que le prix de vente. On peut aussi aller plus loin si cela ne porte pas ses fruits avec un système de bonus-malus en fonction de la durée de vie du produit comparé à la durée de vie de la moyenne des produits de la même famille pour favoriser les produits durant longtemps au détriment des autres. Mais c'est aussi aux consommateurs de se responsabiliser, en s'informant entre eux et en boycottant les mauvais produits.