Ce qu'il y a de plus complet concernant Barta est sans doute sa biographie sur le site unioncommuniste.free.fr (qui reprend pour l'essentiel, comme indiqué, le texte publié en introduction du n°49 - janvier 1993 - des Cahiers Léon Trotsky).
Sur la période ultérieure, je ne sais pas grand-chose : il semble qu'il était à Montauban début 1976 (voir Lettres à un jeune camarade), quelques mois avant son décès en septembre 1976. Auparavant, il avait été maître auxillaire comme prof de maths (je ne sais pas où) (voir sa correspondance avec Pierre Bois en 1964-1965).
Sur la fin de sa vie, il avait adhéré, sans aucune illusion, à la SFIO - ci-dessous quelques extraits d'entretiens (non publiés) qu'il avait eus, en 1975 ou 1976, avec le jeune camarade à qui il avait adressé la correspondance précédemment citée - il s'agit d'une transcription d'enregistrements, d'où le style oral parfois un peu décousu et les blancs inaudibles remplacés par des [...] :
"J.-P. B. -- Tu parais dire que tu t'es un peu effacé devant l'histoire, que le personnage s'est effacé devant l'histoire, or le personnage a quand même vécu, a écrit ça, pourquoi il s'efface, pourquoi il décide volontairement de ne pas intervenir ?
"Barta -- Ca c'est très clair. C'était parce que je ne pense plus les mêmes choses. Je veux dire, je me suis effacé parce que malheureusement pour moi je ne pense plus que les positions que nous avions défendues soient valables, mais malheureusement pour moi je suis resté de coeur exactement le même. Alors cela ne pouvait que me condamner [...] J'ai essayé, en ce moment j'ai adhéré à la SFIO, ça veut dire que je paie mes timbres et puis c'est tout, j'écoute les autres, je ne peux rien dire, qu'est-ce que tu veux que je leur dise [...] J'ai milité avec des trotskystes dans la SFIO avant la guerre, etc. Il y a quelques miitants, mais enfin c'est zéro. Alors c'est ça le problème. C'est-à-dire que dans un cas comme le mien, il faut passer de l'autre coté. Mais ça m'est absolument impossible. Parce que de l'autre côté, j'y étais, et je me suis détaché profondément, j'ai cherché dans le mouvement ouvrier ce que je ne trouvais pas, c'est-à-dire que je ne me suis fait d'illusions sur rien. Moi, j'ai une vue de l'humanité extrêmement réaliste, j'ai toujours vu [...] Une seule chose sur laquelle je m'étais fait des illusions, c'est que je pensais que des gens qui créaient une activité de ce genre seraient d'une autre qualité humaine. Et je dois avouer que j'ai rencontré une minorité [...] Je fais partie de [...] Je suis un type d'homme disparu, disparu complètement."
* quelques précisions concernant les références sur le MNR citées dans mon post précédent :
. mémoires de Maurice Jaquier : "Simple militant" - Maurice Jaquier - collection Lettres Nouvelles - Editions Denoël - Paris - 1974
. mémoires de Fred Zeller : "Trois points c'est tout - Les mémoires de l'ancien Grand Maître du Grand Orient de France" - Fred Zeller - Collection Vécu - Editions Robert Laffont - Paris - 1976
... quelques mots aussi dans les mémoires d'Yvan Craipeau : "Mémoires d'un dinosaure trotskyste - Secrétaire de Trotsky en 1933" - Yvan Craipeau - L'Harmattan - Paris - 1999
... plus quelques mots dans "Fragments d'un discours révolutionnaire..." - France-Culture - été 2002.
Bonnes lectures à tous...