J'ai horreur des discussions sur pessimisme/optimisme car c'est indémerdable. J'ai cité le Vieux car le point essentiel est que nous ne saurions être optimistes au compte de la bourgeoisie mais au compte de notre classe. C'est une posture générale dont je me revendique. Mais elle ne me donne évidemment pas le droit de dire n'importe quoi.
Et si je ne l'ai pas dit suffisemment clairement, je considère que nous sommes dans une situation contradictoire où se combine une puissance objective du prolétariat qui demeure malgré la défaite historique que représente l'echec final de la révolution russe avec une réelle désorientation. Exemple typique. Dans les années 70 il était "normal" d'être pour le socialisme. C'est aujourd'hui qq chose de moins simple (voir ts les mvts visant à "humaniser" ce système). Et évidemment cette désorientation a un impact sur "les luttes". Mais sans qu'à échéance prévisible on ne voie une classe fondamentale être en mesure d'écraser l'autre. On peut donc difficilement être plus nuancé que je ne le suis. Ni euphorie style LCR, ni catastrophisme (certaines interventions de militants LO ici m'apparaissent ainsi).
De ce point de vue, oui, il faut porter une attention extrême à ce qui se déroule depuis des mois en Italie et où le prolétariat en en train d'enfoncer coup de boutoir sur coup de boutoir à Berlusconi et sa clique. L'affaire de l'Irak étant un maillon. tu noteras d'ailleurs l'extrême importance de la position prise - hasard ? - par la CGIL pour le boycott du transport de troupes, position inédite depuis des décennies de la part d'un syndicat.
Tout aussi important est le mouvement esapgnol où par millions les travailleurs ont dénoncé Aznar dans la suite des combats sur l'assurance chômage, la loi universitaire...
Et en même temps, l'impérialisme risque de remporter une réelle victoire de plus en Orient... Réalité contradictoire, expression d'une situation profondément instable.
Et fondamentalement - au-delà des péripéties - la même chose vaut pour la France. Tu écris :
a écrit :J'aimerais rappeler qu'en 1995, beaucoup voyaient une nouvelle période suite aux grandes grèves de la fin de l'année et aux manifestations très nombreuses dans de très nombreuses villes avec souvent plus de monde qu'en 1968. Qu'est ce qui a suivi : une période de 7 ans pas vraiment très combative.
On peut discuter sur la "qualité" des luttes à l'infini. Mais une chose est sûre. Au coeur de 1995, il y avait les retraites des fonctionnaires... et il a fallu Chirac pour que ça revienne sur le tapis (ss qu'on sache jusqu'où ça ira).
Et je te rappelle que les agents des Finances ont quand même salement enrayé le concassage de leurs acquis sous couvert de Réforme de l'Etat. Alors certes, en même temps il y a eu les privatisations, les lois Aubry et la suite... Mais le fait est que pour l'instant, ce qu'exige Sellière (une politique à la thatcher) n'a pu être réalisé à cause de la puissance sourde du prolétariat
Bref là aussi - en tt cas pour l'instant - une réalité profondément contradictoire. Mais ni un retour aux années 70 ni une classe ouvrière prostrée. C'est ça que je voulais dire.