Remontées des luttes ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par stef » 25 Fév 2003, 01:13

Pelon,


J'ai horreur des discussions sur pessimisme/optimisme car c'est indémerdable. J'ai cité le Vieux car le point essentiel est que nous ne saurions être optimistes au compte de la bourgeoisie mais au compte de notre classe. C'est une posture générale dont je me revendique. Mais elle ne me donne évidemment pas le droit de dire n'importe quoi.

Et si je ne l'ai pas dit suffisemment clairement, je considère que nous sommes dans une situation contradictoire où se combine une puissance objective du prolétariat qui demeure malgré la défaite historique que représente l'echec final de la révolution russe avec une réelle désorientation. Exemple typique. Dans les années 70 il était "normal" d'être pour le socialisme. C'est aujourd'hui qq chose de moins simple (voir ts les mvts visant à "humaniser" ce système). Et évidemment cette désorientation a un impact sur "les luttes". Mais sans qu'à échéance prévisible on ne voie une classe fondamentale être en mesure d'écraser l'autre. On peut donc difficilement être plus nuancé que je ne le suis. Ni euphorie style LCR, ni catastrophisme (certaines interventions de militants LO ici m'apparaissent ainsi).

De ce point de vue, oui, il faut porter une attention extrême à ce qui se déroule depuis des mois en Italie et où le prolétariat en en train d'enfoncer coup de boutoir sur coup de boutoir à Berlusconi et sa clique. L'affaire de l'Irak étant un maillon. tu noteras d'ailleurs l'extrême importance de la position prise - hasard ? - par la CGIL pour le boycott du transport de troupes, position inédite depuis des décennies de la part d'un syndicat.

Tout aussi important est le mouvement esapgnol où par millions les travailleurs ont dénoncé Aznar dans la suite des combats sur l'assurance chômage, la loi universitaire...

Et en même temps, l'impérialisme risque de remporter une réelle victoire de plus en Orient... Réalité contradictoire, expression d'une situation profondément instable.

Et fondamentalement - au-delà des péripéties - la même chose vaut pour la France. Tu écris :
a écrit :J'aimerais rappeler qu'en 1995, beaucoup voyaient une nouvelle période suite aux grandes grèves de la fin de l'année et aux manifestations très nombreuses dans de très nombreuses villes avec souvent plus de monde qu'en 1968. Qu'est ce qui a suivi : une période de 7 ans pas vraiment très combative.

On peut discuter sur la "qualité" des luttes à l'infini. Mais une chose est sûre. Au coeur de 1995, il y avait les retraites des fonctionnaires... et il a fallu Chirac pour que ça revienne sur le tapis (ss qu'on sache jusqu'où ça ira).

Et je te rappelle que les agents des Finances ont quand même salement enrayé le concassage de leurs acquis sous couvert de Réforme de l'Etat. Alors certes, en même temps il y a eu les privatisations, les lois Aubry et la suite... Mais le fait est que pour l'instant, ce qu'exige Sellière (une politique à la thatcher) n'a pu être réalisé à cause de la puissance sourde du prolétariat

Bref là aussi - en tt cas pour l'instant - une réalité profondément contradictoire. Mais ni un retour aux années 70 ni une classe ouvrière prostrée. C'est ça que je voulais dire.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par stef » 25 Fév 2003, 09:56

a écrit :Donc pour l'instant, la classe ouvrière qui nous occupe, n'apparait pas vraiment en pointe sur ce mouvement.



En Espagne, 7 millions de travailleurs et jeunes ont exprimé leur refus de la politique étrangère de Aznar. C'est quoi si c'est pas classe ? Les péripatéticiennes ?

Maitenant cette classe a les directions qu'elle a... et le fait qu'elles soient soumises à leur impérialisme sur ce coup comme les autres n'a rien pour surprendre ! C'est vrai depuis des décennies.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par Screw » 25 Fév 2003, 11:45

Pour l' Espagne, on peut rajouter le succès de la grève générale de l'automne dernier.
Pour l'Italie qu'aurait été la manifestation de Florence sans la présence de la CGIL?
Screw
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 18:00

Message par Screw » 25 Fév 2003, 14:33

Merci le SNETAA entre autres. :x
Screw
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 18:00

Message par pelon » 25 Fév 2003, 16:26

(wolf @ mardi 25 février 2003 à 12:22 a écrit :
-d'autre part la situation du prolétariat, et je dirais même plus étroitement de la classe ouvrière, qui se mesure assez objectivement elle aussi: par l'appréciation de ce qui constitue la classe en classe "pour soi", ses organisations et ses acquis.
De ce point de vue, il va de soi que la situatrio n'a cessé de se dégrader depuis les années 80, et plus particulièrement dans les années 90.
S'ajoute à cela que, si l'on ne peut pas prédire quand ce recul des positions de la classe cessera, on doit constater: ce recul est progressif et irrégulier (thatcher n'est pas la règle dans les pays capitalistes développés où la classe ouvrière a ses bastions). Et aussi que les possibilités qu'il cesse sont aussi une réalité (cf la première discussion).
A cet égard, les mouvements continus en italie, en Espagne, notamment, sont illustratifs. Même si pour le moment ils n'ont ouvert la brèche salutaire dans le dispositif conjoint des bourgeoisies en Europe.

Assez d'accord avec cela même si je l'aurais exprimé un peu différemment.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par Louis » 25 Fév 2003, 19:30

que la situation soit contradictoire, c'est un fait ! Mais elle l'était aussi en septembre 1917

Maintenant, je fait mienne la citation de Gramsci "pessimisme de l'intelligence et optimisme de la
volonté"
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Précédent

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : gipsy et 5 invité(s)

cron