Bon sinon voilà l'éditorial des bulletins d'entreprises de la mino
a écrit :Edito des bulletins d'entreprise - Le 17 mars 2003
Tous et toutes, contre cette guerre qui n'est pas la nôtre !
La guerre en Irak est-elle pour mardi soir ou pour mercredi matin ? En convoquant aux Açores ses fidèles Tony Blair et José Maria Aznar pour un conseil de guerre, George Bush a voulu affirmer que le compte à rebours était commencé. Et tant pis, s'il n'a pas eu de " oui " à l'ONU. Ce qui s'y passe est de toute façon du chiqué. Voilà des mois que des diplomates s'y apostrophent, sur la guerre ou pas, tandis qu'à leur nez et à leur barbe les USA concentrent aux frontières de l'Irak une armada de près de 300 000 hommes, harnachés jusqu'aux dents. Sans oublier les avions qui survolent le territoire irakien et y lâchent parfois des bombes. Même le prétendu leader mondial de la paix, Jacques Chirac, participe à cette mascarade, à son échelle lilliputienne ! Il vient d'assurer Bush qu'il restait son ami, que l'espace aérien et les aéroports français restaient à sa disposition - et 1600 soldats américains campent sur la base française de Djibouti, proche de l'Irak. Et de Villepin de promettre à Bush que si des armes chimiques ou biologiques étaient utilisées par Saddam Hussein, " alors la France serait aux côtés de ses alliés ".
Cette deuxième guerre contre l'Irak est une des plus éc½urantes qui soient. Il s'agit d'un crime prémédité, méthodiquement organisé, avec des moyens matériels et humains gigantesques, contre un petit peuple qui n'y est pour rien et qui a déjà trop donné. Car personne ne peut croire aux prétextes avancés par Bush. Délivrer le peuple irakien d'un régime tyrannique ? Comme si les bombes américaines allaient semer bonheur et démocratie ! Libérer le monde de la menace terroriste intégriste ? Comme si la politique américaine n'allait pas faire naître des vocations intégristes dans la jeunesse arabe révoltée ! Protéger la planète d'un " voyou ", dont le stock d'armes destructrices menacerait le monde entier ? Là, on croit rêver. Car ce sont les " grands voyous " américains, anglais ou français qui ont vendu des armes à Saddam Hussein qui fut leur ami de vingt ans ! C'est la Grande-Bretagne qui a construit cette usine de gaz moutarde que Saddam Hussein a utilisé contre des révoltes populaires. C'est la France qui lui a livré une centrale nucléaire. Et ce sont les USA qui viennent de mettre au point une bombe paraît-il jamais vue. Dix tonnes. Se lance d'un avion avec guidage par satellite. Répand une brume inflammable au-dessus d'un objectif, y met le feu et produit une explosion particulièrement destructrice. Un vrai bijou de mort ! Qui s'ajoute à une riche panoplie guerrière qui apporte de gros dividendes à l'industrie américaine. Et tant pis si le déficit de l'Etat se creuse, puisque Bush le fait payer aux travailleurs américains et aux peuples du monde entier.
L'agression américaine est impérialiste. Elle ressemble à s'y méprendre à une épopée coloniale où il s'agit d'arracher ou conforter sa mainmise sur des régions entières, la sienne ou celle de ses alliés comme Israël. Quitte à manier la carotte et le bâton. Car si Bush a le culot d'évoquer pour la énième fois la création d'un Etat Palestinien, c'est d'abord une démonstration de force qu'il compte faire dans les parages. Mais les Etats-Unis visent surtout les ressources et réserves pétrolières irakiennes, et pousser d'là ou bousculer les rivaux, à commencer par TotalFinaElf. Voilà les dessous du pacifisme chiraquien. Rien à voir avec nos intérêts de travailleurs. Tout à voir avec les intérêts de nos exploiteurs, les Alcatel, Bouygues, Alstom, qui ont tous des billes en Irak ! Et n'oublions pas que si Chirac a donné un veto à la guerre américaine immédiate, il ne l'a pas donné ici, aux bombardements de plans sociaux ni aux salves contre les retraites.
Il est très difficile d'arrêter la machine de guerre impérialiste. Mais dès le déclenchement de l'intervention, on peut agir, débrayer et discuter dans les entreprises. On peut exprimer son indignation de toutes les façons possible. Et il faut se préparer à répondre nombreux à tous les appels à manifester.
En particulier répondre à l'appel de différentes associations, syndicats et partis politiques dont Lutte Ouvrière, à se rassembler le soir même place de la Concorde à Paris.