Dès la clôture des bureaux de vote, les résultats, certes partiels, indiquaient tous la même tendance: Ségolène Royal emporte la primaire socialiste dès le premier tour • «Je vis intensément ce moment de bonheur», a-t-elle déclaré dans son fief des Deux-Sèvres •
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LIBERATION.FR : jeudi 16 novembre 2006
Le suspense n'a guère duré. Dès la clôture des bureaux de vote, les résultats, certes partiels, indiquaient tous la même tendance: Ségolène Royal emporte la primaire socialiste dès le premier tour, laissant loin derrière elle ses deux concurrents, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.
Peu avant minuit, à son siège national rue de Solférino, le parti socialiste annonçait officiellement que Ségolène Royal serait la candidate socialiste. Selon son porte-parole, Gilles Savary, cette dernière a été choisie par les militants du PS avec entre 55% et 60% des suffrages.
La présidente de la région Poitou-Charentes portera donc les couleurs socialistes à la présidentielle de 2007. A Melle, son fief des Deux-Sèvres, Ségolène Royal a déclaré jeudi soir qu'elle vivait «intensément ce moment de bonheur». «Je n'ai pas les résultats définitifs, j'ai les premières tendances. Je voudrais dire tout le bonheur que je ressens, je vis intensément ce moment de bonheur», a-t-elle encore déclaré.
A Liévin (Pas-de-Calais), plus grosse section de France, Ségolène Royal l'emporte avec 80,4% des suffrages; dans les Bouches-du-Rhône, elle en récolte 75%; 61% des militants du Finistère l'ont choisie, et jusque dans la très strauss-kahnienne fédération du Maine-et-Loire - celle où a été tournée la vidéo dans laquelle elle suggérait de mettre les enseignants aux 35 heures -, la députée des Deux-Sèvres arrive largement en tête avec 65,40% des voix, contre 25,31% à DSK et 9,29% à Laurent Fabius. Dans les Deux-Sèvres aussi, elle est au dessus des 80%.
Le vote s'est achevé jeudi à 22 heures. A l'issue de six semaines de campagne, les 218 711 militants socialistes - dont 68 049 nouveaux - ont donc clairement affirmé leur choix - confirmant d'ailleurs les préférences des sympathisants socialistes exprimées à l'occasion des différents sondages qui ont précédé le scrutin.
Les trois candidats à l'investiture présidentielle avaient voté jeudi en fin d'après-midi, chacun dans leur section respective. Laurent Fabius au Grand-Quevilly, dans son fief de Seine-Maritime. Dans sa section de Sarcelles, dans le Val d'Oise, Dominique Strauss-Kahn s'était déclaré «confiant» et «serein». Enfin, Ségolène Royal avait voté à Melle, dans les Deux-Sèvres, assurant que c'était «finalement le vrai premier tour de l'élection présidentielle».
En 1995 déjà, les socialistes avaient voté pour départager leurs candidats à la présidentielle, choisissant massivement Lionel Jospin contre Henri Emmanuelli.