Moi j'aurais préféré Le Pen @ plus bonne journéea écrit :Publié le 15/03 à 08:12 France 3
Disparition de Lucie Aubrac
La résistante Lucie Aubrac est décédé mercredi soir à l'Hôpital suisse de Paris, à Issy-les-Moulineaux à 94 ans
- La résistante Lucie Aubrac -
La résistante Lucie Aubrac
Figure de la Résistance dès 1940, cette fille de vigneron, née à Mâcon en juin 1912 et professeur d'histoire, avait contribué à créer Libération-Sud.
Son mari Raymond Aubrac fut arrêté par la Gestapo. Elle réussit à le faire évader de façon spectaculaire en 1943 en compagnie de Jean Moulin, chef du Conseil national de la Résistance.
"Elle était hospitalisée depuis deux mois et demi. Elle est décédée ce soir à 20h30", a précisé mercredi soir sa fille Catherine.
En juin dernier, Lucie Aubrac avait inauguré, notamment avec Simone Veil, dans un lycée de Seine-Saint-Denis, une exposition sur le camp d'Auschwitz.
Grand officier de la Légion d'honneur, Lucie Aubrac était l'auteur de "Ils partiront dans l'ivresse" (1984) et de "Cette exigeante liberté" (1997). Deux films ont raconté son histoire : "Boulevard des hirondelles" (1993) et "Lucie Aubrac" (1997).
Lucie Aubrac, héroïne de la Résistance
Née le 29 juin 1912 près de Mâcon dans une famille de vignerons, Lucie Bernard, agrégée d'histoire et militante des Jeunesses communistes, était professeur à Strasbourg. Elle y rencontre Raymond Samuel (baptisé Aubrac dans la clandestinité) qu'elle épouse en décembre 1939.
En août 1940, elle organise une première fois son évasion d'une prison de Sarrebourg (Moselle).
A l'automne 1940, en zone libre, elle rencontre à Clermont-Ferrand le journaliste Emmanuel d'Astier de la Vigerie qui organise un petit groupe clandestin, "La dernière colonne". Ils font paraître un journal clandestin, Libération, noyau de Libération-sud, un des premiers mouvements de résistance.
Lucie Aubrac enseigne à Lyon jusqu'en novembre 1943: elle est alors révoquée pour ses convictions gaullistes. A partir de novembre 1942, elle dirige dans la région lyonnaise un corps franc qui organise des évasions. En mai 1943, elle réussit de nouveau, grâce à un judicieux stratagème, à faire échapper son mari.
Le 21 juin 1943, Raymond Aubrac est arrêté une nouvelle fois, par Klaus Barbie, avec Jean Moulin, chef du Conseil national de la Résistance (CNR) et une dizaine de résistants à Caluire, près de Lyon.
Quatre mois plus tard, avec ingéniosité et sang-froid, les armes à la main, Lucie Aubrac réussit à libérer son mari et treize autres résistants lors d'un audacieux coup de main durant leur transfert.
Recherchée par la Gestapo, elle gagne Londres le 8 février 1944, avec son fils Jean-Pierre et accouche quatre jours plus tard de sa fille Catherine.
A la Libération, Lucie Aubrac rejoint son mari, nommé commissaire de la République (préfet) à Marseille, puis représente le Mouvement de libération nationale à l'Assemblée consultative à Paris. Celle qu'Emmanuel d'Astier de la Vigerie avait surnommée "Madame conscience" est également membre du jury de la Haute Cour de justice du procès Pétain.
Un engagement jamais démenti
Lucie Aubrac était restée toute sa vie une militante de la mémoire de l'époque de la Résistance.
Vivant à Paris avec son mari Raymond Aubrac, 92 ans, une des dernières personnalités de la Résistance à avoir connu Jean Moulin, elle se rendait souvent, jusqu'à ces dernières années, dans les collèges et lycées pour témoigner de cette époque.
Lucie Aubrac a toujours continué à militer, pour Amnesty international, puis dans les rangs du Réseau Femmes pour la parité. Elle s'était récemment mobilisée pour les sans-papiers.
En 1997, le réalisateur Claude Berri lui avait rendu hommage avec son film "Lucie Aubrac ", dans lequel elle était incarnée par Carole Bouquet.
En mars 2004, avec plusieurs figures de la Résistance, comme l'ancien dirigeant communiste Maurice Kriegel-Valrimont ou l'ethnologue Germaine Tillion, elle avait appelé les jeunes générations à réagir devant la remise en cause du "socle des conquêtes sociales de la Libération".
Grand officier de la Légion d'honneur, elle avait écrit plusieurs livres dont "Ils partiront dans l'ivresse" (1984), "Cette exigeante liberté" (1997), ou "La Résistance expliquée à mes petits-enfants".