Sarkozy prétend moraliser le capitalisme

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Message par pelon » 26 Août 2007, 17:51

a écrit :
Editorial
Sarkozy prétend moraliser le capitalisme : autant demander du lait à un bouc
La chute des prix de l'immobilier aux USA a mis à mal toutes les sociétés financières spécialisées dans les prêts à des clients plus ou moins solvables pour construire ou acheter de l'immobilier. Elles ne prenaient aucun risque car les prix montaient en permanence et, si leurs clients ne pouvaient plus payer, elles récupéraient bien plus que leur mise en revendant leurs biens. La catastrophe est arrivée lorsque les prix de l'immobilier ont baissé, les logements n'arrivant plus à se vendre.

Mais cette crise n'a pas touché que les banques spécialisées dans ces prêts à risques. En effet, nombre de grandes banques ou même d'entreprises industrielles ou commerciales des États-Unis mais aussi d'Europe et d'Asie avaient placé des fonds dans ces officines. Elles risquaient d'y perdre beaucoup. Et, dans l'ignorance de quelles sociétés étaient concernées, cela a suffi pour voir depuis un mois les Bourses du monde entier s'affoler.

La crise est passée, nous dit-on, et les actions en Bourse remonteraient. Mais le samedi 18, la Banque d'État allemande a dû encore injecter plus de 17 milliards d'euros dans une banque, la Sachsen LB, pour lui permettre de ne pas fermer ses guichets. Rien ne garantit donc, malgré les discours optimistes de la ministre de l'Économie, que la crise soit vraiment « dernière nous ».

La Bourse s'est peut-être stabilisée, mais à quel prix ?

Dans la semaine du 13 août, la Banque centrale européenne (BCE) a injecté dans les établissements financiers, mis à mal par cette crise, plus de 180 milliards d'euros. Mais ce sont les Banques centrales nationales qui financent la BCE, à raison d'environ 15 % pour la Banque de France. Cela signifie que celle-ci a sorti de ses caisses en quelques jours une trentaine de milliards d'euros (deux fois le déficit qu'on nous dit pourtant « abyssal » de la Sécurité sociale) pour voler au secours de spéculateurs risquant l'argent des autres, de boursicoteurs et de grands groupes capitalistes. Et ce que la Banque de France aura perdu dans cette opération, c'est évidemment la population laborieuse qui en fera les frais, ne serait-ce que par une détérioration supplémentaire des services publics.

Sarkozy, de sa richissime résidence de vacances aux États-Unis, s'est déclaré « pour la moralisation du capitalisme financier », ajoutant qu'il était « pour une économie qui fasse toute sa place aux créateurs et aux salariés, pas aux spéculateurs ». Mais en l'occurrence, les spéculateurs ne sont pas d'obscurs margoulins, mais les plus grandes sociétés du pays, celles que Sarkozy couvre de cadeaux, sous formes d'avantages fiscaux et de diminution des cotisations sociales, et tout cela justement au détriment des « créateurs et des salariés », car ce sont ces derniers les vrais « créateurs » de richesses. Il a réclamé plus de « transparence » dans les marchés financiers. Mais ce qui s'est passé là est la forme normale de fonctionnement du capitalisme. Et si la déclaration de Sarkozy est autre chose que des mots, que va-t-il faire ? Mettre en place une commission, composée d'amis de capitalistes, qui ne fera pas plus que ce que fait l'actuelle Autorité des marchés financiers, qui n'a rien vu venir, et rien su empêcher ?

Car une vraie transparence, c'est ce qu'Arlette Laguiller réclamait lors de la dernière campagne présidentielle, c'est-à-dire l'abolition du secret bancaire et du secret commercial, le contrôle de la population sur la comptabilité des banques, des assurances et des grandes entreprises. C'est aussi le droit pour tous les salariés d'informer l'ensemble des citoyens sur ce qu'ils savent de ce qui se passe dans leur entreprise.

Ce n'est évidemment pas sur Sarkozy qu'il faut compter pour cela, ni sur aucun membre de la majorité ou de l'opposition. Mais cette « transparence »-là, il faudra bien que les travailleurs l'imposent, s'ils ne veulent pas vivre un jour une véritable, cette fois, crise économique catastrophique.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 20 août
pelon
 
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Message par jeug » 26 Août 2007, 18:09

a écrit :Sarkozy, de sa richissime résidence de vacances aux États-Unis, s'est déclaré « pour la moralisation du capitalisme financier », ajoutant qu'il était « pour une économie qui fasse toute sa place aux créateurs et aux salariés, pas aux spéculateurs ».

Sarkozy est passé de notre côté ! Il a enfin compris qu'il fallait virer les capitalistes !
Mais non, fausse alerte, il veut juste nous faire croire, comme dit l'article de LO, qu'il y a les bons et les méchants capitalistes.
Ceux que dénoncent Sarkozy, ce sont les capitalistes qui spéculent. Ils achètent les entreprises, entières ou en parts, qui procurent le profit maximum à court terme. Au mépris des impacts sur l'ensemble de la société.

Les bons capitalistes, il les appelle les "créateurs". Mais créateurs de quoi ? D'entreprises bien sûr, celles qui ont pour seul critère le profit maximum, au mépris de l'utilité sociale de leur production, au mépris des conditions de travail des salariés.

Moi je crois que ce sont les mêmes. Vous voyez une différence avec les premiers, vous ?
jeug
 
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Message par Indesit » 27 Août 2007, 08:24

(pelon @ dimanche 26 août 2007 à 17:51 a écrit :
a écrit :
Editorial
Sarkozy prétend moraliser le capitalisme : autant demander du lait à un bouc
La chute des prix de l'immobilier aux USA a mis à mal toutes les sociétés financières spécialisées dans les prêts à des clients plus ou moins solvables pour construire ou acheter de l'immobilier. Elles ne prenaient aucun risque car les prix montaient en permanence et, si leurs clients ne pouvaient plus payer, elles récupéraient bien plus que leur mise en revendant leurs biens. La catastrophe est arrivée lorsque les prix de l'immobilier ont baissé, les logements n'arrivant plus à se vendre.

Mais cette crise n'a pas touché que les banques spécialisées dans ces prêts à risques. En effet, nombre de grandes banques ou même d'entreprises industrielles ou commerciales des États-Unis mais aussi d'Europe et d'Asie avaient placé des fonds dans ces officines. Elles risquaient d'y perdre beaucoup. Et, dans l'ignorance de quelles sociétés étaient concernées, cela a suffi pour voir depuis un mois les Bourses du monde entier s'affoler.

La crise est passée, nous dit-on, et les actions en Bourse remonteraient. Mais le samedi 18, la Banque d'État allemande a dû encore injecter plus de 17 milliards d'euros dans une banque, la Sachsen LB, pour lui permettre de ne pas fermer ses guichets. Rien ne garantit donc, malgré les discours optimistes de la ministre de l'Économie, que la crise soit vraiment « dernière nous ».

La Bourse s'est peut-être stabilisée, mais à quel prix ?

Dans la semaine du 13 août, la Banque centrale européenne (BCE) a injecté dans les établissements financiers, mis à mal par cette crise, plus de 180 milliards d'euros. Mais ce sont les Banques centrales nationales qui financent la BCE, à raison d'environ 15 % pour la Banque de France. Cela signifie que celle-ci a sorti de ses caisses en quelques jours une trentaine de milliards d'euros (deux fois le déficit qu'on nous dit pourtant « abyssal » de la Sécurité sociale) pour voler au secours de spéculateurs risquant l'argent des autres, de boursicoteurs et de grands groupes capitalistes. Et ce que la Banque de France aura perdu dans cette opération, c'est évidemment la population laborieuse qui en fera les frais, ne serait-ce que par une détérioration supplémentaire des services publics.

Sarkozy, de sa richissime résidence de vacances aux États-Unis, s'est déclaré « pour la moralisation du capitalisme financier », ajoutant qu'il était « pour une économie qui fasse toute sa place aux créateurs et aux salariés, pas aux spéculateurs ». Mais en l'occurrence, les spéculateurs ne sont pas d'obscurs margoulins, mais les plus grandes sociétés du pays, celles que Sarkozy couvre de cadeaux, sous formes d'avantages fiscaux et de diminution des cotisations sociales, et tout cela justement au détriment des « créateurs et des salariés », car ce sont ces derniers les vrais « créateurs » de richesses. Il a réclamé plus de « transparence » dans les marchés financiers. Mais ce qui s'est passé là est la forme normale de fonctionnement du capitalisme. Et si la déclaration de Sarkozy est autre chose que des mots, que va-t-il faire ? Mettre en place une commission, composée d'amis de capitalistes, qui ne fera pas plus que ce que fait l'actuelle Autorité des marchés financiers, qui n'a rien vu venir, et rien su empêcher ?

Car une vraie transparence, c'est ce qu'Arlette Laguiller réclamait lors de la dernière campagne présidentielle, c'est-à-dire l'abolition du secret bancaire et du secret commercial, le contrôle de la population sur la comptabilité des banques, des assurances et des grandes entreprises. C'est aussi le droit pour tous les salariés d'informer l'ensemble des citoyens sur ce qu'ils savent de ce qui se passe dans leur entreprise.

Ce n'est évidemment pas sur Sarkozy qu'il faut compter pour cela, ni sur aucun membre de la majorité ou de l'opposition. Mais cette « transparence »-là, il faudra bien que les travailleurs l'imposent, s'ils ne veulent pas vivre un jour une véritable, cette fois, crise économique catastrophique.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 20 août


Bonjour,

en fait, je ne crois pas que la Banque de France ait "perdu" quoi que ce soit. Les milliards d'Euros en question, c'est de la monnaie de singe, un peu comme si je fabriquais chez moi des bilelts de banque.


par contre il est vrai que la population le paiera, car après la fabrique de papier monnaie (inflation) vient forcément une politique de déflation, et on sait qui paie l'addition dans ces cas-là.

à +
Indesit
 
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Message par Crockette » 08 Sep 2007, 08:51

dans l'HD ya un très bon dossier sur les idées de Sarko.

1 notamment l'idée phare : c'est aller chercher la croissance où elle se trouve !!!

2 et on apprend que dans l'HD que la croissance est freinée par les contrats de travail qui sont beaucoup trop rigides :17:

3 certains patrons se plaignent que pour licencier c'est encore un véritable parcours du combattant...

4 dans l'HD page 25 n°19582 on apprend par Sarkozy que :


"je veux vous dire à quel point je suis favorable à ce que soit ouverte la possibilité d'une séparation à l'amiable -entre employé et employeur- dont les conditions pourraient être fixés à l'avance".

en gros le contrat unique sera un contrat où vous accepterez à l'avance de vous faire virer comme une chaussette...en vous engageant de ne pas recourir aux prud'hommes...

le pire c'est que des légions entières de chomeurs ou de précaires seront prêts à signer un tel contrat pour échapper à leur condition sociale...et le MEDEF le sait !

jamais la classe du bas de l'échelle n'aura été exposée à un tel retour en arrière... depuis au moins 50 ans, il est temps de créer un grand parti anticapitaliste comme Besancenot le réclame !
Crockette
 

Message par yzro » 13 Sep 2007, 18:07

a écrit :des légions entières de chomeurs ou de précaires seront prêts à signer un tel contrat pour échapper à leur condition sociale...et le MEDEF le sait !


C'est bien pour ça que les chômeurs sont l'armée de réserve du capital, bien malgré eux :hmpf:

Le chômage, c'est l'intérêt du capital. Du chantage pour baisser les salaires et pour imposer le non-droit du travail. En tant que précaire grand habitué des CDD, je vois ma précarité s'accroitre avec ce projet de contrat unique. Et le pire de tout, c'est que ce sont tous les salariés de ce pays qui vont être dans mon cas.

Comme tu le dis, quel retour en arrière... :nono2: Bientôt un grand bond vers l'antiquité avec des marchés aux esclaves ?
yzro
 
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Message par Koceila » 13 Sep 2007, 18:20

Depuis le début du capitalisme, il existe des individus de gauche comme de droite qui prétendent moraliser le capitalisme et reconcilier les classes entre elles...............et le grand BLANQUI mettait les travailleurs en garde il disait en subsance (de mémoire) " à ceux qui écoutent les avocats, qui vont planter des arbres de la liberté....... il y aura des belles paroles, de l'eau bênite et ensuite de la mitraille, mais de la misére toujours!"
Koceila
 
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