Salut,
Avant de donner mon opinion, j'évacue les uppercuts possibles !! :boxing: Non je ne suis pas islamogauchiste, tariq ramadan est loin de me faire rêver, je ne suis pas pour des alliances avec le Hezbollah ou le Hamas...
Par contre, il me semble que qu'il faudrait se calmer un peu avant de classer Michel Warschawski comme islamogauchiste ou je ne sais quoi.
Il a droit au respect car en Israël, il est excessivement minoritaire sur les positions internationalistes et antisionistes. Et puis, c'est tellement facile de se la jouer intransigeant quand on est en France... :whistling_notes:
De cet article de 2006, j'extrais ce passage qui montre bien qu'il s'efforce d'analyser lucidement ce qu'est le Hamas.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article1437
"Autre composante de la campagne de mystification, ouvertement raciste cette fois, la description du Hamas comme un courant « fanatique » et irrationnel, pour lequel la violence serait un but en soi et la mort des Juifs un devoir sacré. Le Hamas est un mouvement islamiste intégriste, guidé par une certaine lecture de l’islam, développant un projet de société où il ne ferait pas bon vivre pour quiconque est épris de liberté et d’égalité. Il prône, en outre, la destruction de l’État d’Israël et la constitution d’une république islamiste sur l’ensemble du monde où la culture musulmane est majoritaire. Pour les hommes et les femmes de Palestine, la victoire du Hamas est une terrible défaite de la lutte pour un État laïque et démocratique.
En fait, le Hamas n’est pas différent de nombreux partis intégristes israéliens, dont le projet de société est assez proche de celui du Hamas, et de certains partis israéliens d’extrême droite qui s’opposent farouchement à l’autodétermination des Palestiniens, appelant à leur expulsion et à leur dispersion à travers le monde arabe. Ces partis ont appartenu à divers gouvernements israéliens, y compris celui de Yitzhak Rabin. Et cela n’a provoqué ni le boycott d’Israël, ni la rupture de l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne.
Cela dit, contrairement aux images racistes propagées par les médias israéliens et internationaux, le Hamas est un mouvement politique extrêmement rationnel et pragmatique. À long terme, l’islamisation du monde arabe est son objectif, y compris, pour l’instant, par la disparition d’Israël. Il est toutefois prêt à accepter un cadre de coexistence avec l’État sioniste, à négocier avec ses dirigeants et à respecter les accords signés par l’OLP. Il l’a clairement exprimé dès qu’il accepta de prendre part au jeu démocratique et de revendiquer le pouvoir.
L’acceptation d’une trêve à long terme avec Israël, bien que ce dernier ait pour sa part refusé toute interruption de sa guerre de « pacification », prouve que le mouvement islamiste sait être pragmatique. Le respect scrupuleux de ladite trêve, en dépit des innombrables provocations israéliennes, montre d’ailleurs qu’il s’agit d’une force extrêmement disciplinée.
Trois décisions récentes de la direction du Hamas montre la voie qu’il entend suivre. D’abord, il a accepté la prééminence de l’OLP (toujours dirigée par le Fatah) sur l’Autorité palestinienne, ce qui laisse à Mahmoud Abbas une grande marge de manœuvre dans la poursuite d’un éventuel processus négocié... si Israël décidait de mettre fin à sa politique de sabotage. Ensuite, il a appelé à un gouvernement d’union nationale avec le Fatah, au sein duquel les portefeuilles les plus importants seraient aux mains d’experts et de technocrates, les dirigeants du Hamas y étant de fait minoritaires. Enfin, il a annoncé dissolution de ses propres milices dans des forces armées nationales palestiniennes. On est donc loin d’un projet de « guerre sainte »...
La balle est à présent dans le camp du Fatah : répondra-t-il aux appels à l’union du Hamas ? Acceptera-t-il de renoncer au monopole du pouvoir, en particulier sur les finances et les forces armées officielles ? En fait, la formation d’Abou Mazen est profondément divisée face aux nouveaux enjeux, et les risques de confrontation entre tendances rivales sont tout à fait réels."
De plus, il faut quand même constater que les résistances armées contre l'armée israëlienne ( mais il est vrai que la plupart des attentats touchent les les civils, politiquement, ils sont non seulement inutiles car très coûteuse en vies humaines mais en oplus les attentats aveugles ne peuvent que renforcer les sionistes) sont malheureusement plus le fait des groupes religieux comme le hamas et le hezbollah que de groupes nationalistes ou de gauche. Le déclin de la gauche n'est pas seulement dû à la repression du fatah et du roi de Jordanie (notamment lors des massacres de 1970-71) ou même des israéliens, mais aussi de son incapacité à se servir et servir l'auto-orgaganisation du peuple palestinien durant la première Intifada et de son manque de combativité contre Oslo par la suite (avec en plus des divisions entre FPLP et FDLP par exemple).
Quant à la position marxiste par rapport à la religion, cet article de Gilbert Achcar me semble très bien.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?a...echerche=achcar