Régionales 2010, deuxième tour... et après ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par meichler » 27 Mars 2010, 10:55

Il faut faire la part de ce qui a changé et de ce qui n'a pas changé.

J'ai essayé de dire, imparfaitement et incomplètement, ce qui, selon moi, avait changé dans les partis issus du mouvement ouvrier.

Ce qui «n'a pas changé», c'est qu'il existe toujours des syndicats (même si à bien des égards «ce ne sont plus les mêmes») et des partis «de masse» (même bémol) qui ont les mêmes NOMS, et vers lesquels se tournent, surtout ÉLECTORALEMENT (y compris les organisations syndicales) les travailleurs lorsqu'ils cherchent à se rassembler pour tenter de combattre collectivement pour se défendre face au capital, que ce soit contre l'exploitaiton ou au plan politique (ce qui n'est pas le cas en permanence, ni de façon continue, ni de manière uniforme selon les différentes couches, générations, ou lieux qui composent le prolétariat). Et ce qui n'a pas changé non plus c'est la situation hyper-minoritaire des "révolutionnaires" par rapport à l'ensemble de la classe.

Donc les prémisses essentielles qui avaient conduit l'Internationale communiste à formuler, aux troisième et quatrième congrès, la politique de "front unique prolétarien", puis plus tard, et dans des conditions qui là aussi avaient changé (par rapport au début des années 20), Trotsky à les reformuler dans les années 30, ces prémisses demeurent actuelles, avec bien entendu des différences importantes quant à la façon dont elles se présentent concrètement, sur le terrain, et au cours historique que ces prémisses ont suivi ces dernières décennies.

En gros, la problématique du front unique est la suivante : Il ne suffit pas que les communistes se présentent à la masse des prolétaires avec leur programme pour en conquérir la majorité, du fait que les organisations que ceux-ci avaient construites dans le passé demeurent (en se décomposant, et en ayant perdu leur caractère révolutionnaire). Car les travailleurs ne changent pas facilement de "chemise" même quand la "vieille chemise" est "sale", et ce, même en présence d'un aussi puissant exemple que celui de la révolution d'octobre 1917 (cet élément-là aujourd'hui est effectivement inversé !). Tant que la "nouvelle organisation" ne leur paraît pas suffisamment assurée, suffisamment forte, pour s'opposer valablement, avec quelque chance de succès, à la classe ennemie, ils préfèrent continuer à "utiliser" (même sans illusions) les "anciennes" (même très délavées, très "sales", très compromises, etc...).

La conquête politique "des masses" par les "révolutionnaires" ne peut donc pas se faire uniquement par le "bouton de veste" (la conquête une à une des convictions des travailleurs, par des discussions approfondies, individuelles ou en petits groupes). Même si, bien sûr, le "bouton de veste" est important, il ne peut être suffisant. Il faut formuler de façon à être en mesure de s'adresser au plus grand nombre des travailleurs.

Il me semble (je le dis sans polémique, car il eût été préférable pour tous ceux qui se réclament de la révolution prolétarienne, que "cela tourne autrement"...) que l'épreuve de vérité pour LO se situe au lendemain de l'élection présidentielle de 1995. Je crois que LÀ, à ce moment-là, une occasion a été manquée, essentiellement, selon moi, pour des raisons d'orientation politique de LO.

Mais c'est une question complexe, dont beaucoup de dimensions ne sont pas connues. Je crois seulement que le silence de LO sur cet épisode (à ma connaissance) n'est pas sain.

Chercher à comprendre pourquoi le point culminant atteint en 1995 n'a pas débouché sur autre chose que : continuer LO comme avant, devrait pourtant être essentiel.

On voit bien aujourd'hui, comment, dans de tout autres circonstances, et avec un point de départ (et d'arrivée !) totalement différent, le NPA a conduit lui aussi à un échec cuisant et à un découragement pour nombre de travailleurs qui cherchaient une issue à la crise du mouvement ouvrier. Or ce que LO avait en mains en 1995 était quelque peu différent de la LCR-NPA, et surtout c'était AVANT cette désastreuse expérience. D'autant que la fin de l'année 1995 pouvait présenter pour les "révolutionnaires" des opportunités politiques de première importance.

Existe-t-il des éléments publics de réflexion sur le bilan de 1995 et après du point de vue de LO ?
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Message par com_71 » 27 Mars 2010, 13:03

[quote=" (meichler @ samedi 27 mars 2010 à 10:55"]


Existe-t-il des éléments publics de réflexion sur le bilan de 1995 et après du point de vue de LO ?


http://www.union-communiste.org/index.php?...609-3447-x.html

http://www.union-communiste.org/index.php?...1-88-638-x.html
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 27 Mars 2010, 13:13

a écrit :
Notre score a traduit une sympathie plus grande à notre égard mais n'a pas reflété une modification de la situation sociale et encore moins traduit une radicalisation.
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Message par meichler » 27 Mars 2010, 14:35

Message reçu : explications officielles, point barre. Dommage...

La suite est hélas connue : déclin irrémédiable de l'audience de LO, en dépit d'un noyau stable d'électeurs (sympathisants) fidèles, certes non négligeable, mais sans poids politique déterminant...
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Message par Zorglub » 27 Mars 2010, 14:44

Euh... tu demandes et quand on te le sert gentiment, c'est 'officiel' donc pas bon ?
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Message par pelon » 27 Mars 2010, 14:45

Oui, pas question de se bercer d'illusions à partir de bons résultats électoraux. L'analyse de la période, c'est bien autre chose. Pas question non plus de se suicider après des mauvais résultats électoraux. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut tout mettre sur le dos "de la période". On peut faire des erreurs, ne pas savoir trouver l'oreille des travailleurs alors que ce serait possible. Mais cela reste à démontrer autrement que par le seul résultat électoral.
pelon
 
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Message par meichler » 27 Mars 2010, 15:47

Compris. Merci.
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Message par com_71 » 28 Mars 2010, 03:01

une série d'articles de l'immédiat après élection 1995

http://www.lutte-ouvriere.org/elc/pre2002/1995-an.html
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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