«Bouclier fiscal»

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par meichler » 01 Avr 2010, 06:27

Un article des «Échos» :

a écrit :
[ Source : http://www.lesechos.fr/info/france/0204510...ons-d-euros.htm ]

En 2009, 1.000 ménages ont récupéré 368 millions d'euros

[ 01/04/10  ]

Le bouclier fiscal a profité à 16.350 contribuables l'an dernier, pour un coût de 585 millions d'euros. Beaucoup ont fait valoir eux-mêmes leur droit à restitution en réduisant l'ISF versé.
Les chiffres sont restés confidentiels pendant toute la campagne des élections régionales, de peur d'attiser la polémique sur l'injustice fiscale. Ils devraient être rendus publics dans les prochains jours par le ministère de l'Economie et des Finances. Le bilan 2009 du bouclier fiscal, que « Les Echos » se sont procurés, est finalement assez conforme à celui de l'an dernier. La mesure, qui permet de limiter ses impôts (CSG et CRDS comprises) à 50 % de ses revenus, a profité à 16.350 ménages. Elle a coûté 585 millions d'euros à l'Etat. C'est nettement moins que ce qui était attendu (700 millions d'euros), mais légèrement plus qu'en 2008, en dépit de la crise.

Beaucoup de ménages ont décidé de faire valoir leur droit à restitution au moment du paiement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le 15 juin dernier. Ce sont ainsi 140 millions d'euros qui ont été remboursés par anticipation. Une bonne surprise, alors que nombre de fiscalistes anticipaient l'échec de cette procédure d'« auto-liquidation », jugée trop complexe. C'est l'une des raisons qui pourraient expliquer la légère progression du bouclier fiscal entre 2008 et 2009.

Fortes disparités

Comme l'an dernier, le gouvernement va certainement mettre en exergue le bénéfice pour les classes moyennes : deux tiers des bénéficiaires appartiennent aux deux premières tranches de l'impôt sur le revenu (0 % ou 5,5 %). Mais, en moyenne, la restitution d'impôt s'élève à la somme assez élevée de 35.800 euros. Et cela cache de fortes disparités : un peu moins de 1.000 ménages, qui possèdent les plus hauts patrimoines, totalisent, à eux seuls, 63 % du coût du bouclier. Ils ont ainsi récupéré 368 millions d'euros l'an dernier, soit encore plus qu'en 2008. La plupart d'entre eux sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune dans la dernière tranche (patrimoine supérieur à 15,8 millions d'euros). Un argument de poids pour les détracteurs du bouclier fiscal, qui estiment que les (éventuelles) futures hausses d'impôt épargneront les plus riches. Le bouclier fiscal ne les empêche toutefois pas de payer beaucoup au fisc par ailleurs : il réduit leur charge fiscale d'un tiers, en moyenne.

A l'autre extrémité de l'échelle se trouvent des ménages déclarant un revenu fiscal inférieur à 3.363 euros. Parmi eux : des bénéficiaires du RMI et des salariés à très bas revenus qui, parce qu'ils sont propriétaires, ne parviennent pas à acquitter leurs impôts locaux. Il s'agit aussi d'entrepreneurs présentant un déficit professionnel.

Les chiffres du bouclier fiscal 2008 (au titre de l'impôt sur le revenu 2007) ont été, eux, fortement corrigés à la baisse. En juin, le nombre de bénéficiaires était estimé à 18.880. Il n'est finalement que de 15.500, selon le bilan final. Le coût s'est limité à 563 millions d'euros, en baisse de 15 millions par rapport aux estimations précédentes de juillet. Effet des contrôles fiscaux ou simples erreurs de calcul ? Cette révision reste pour l'instant inexpliquée. Pour rassurer les bénéficiaires, Bercy devra leur donner quelques explications.

LUCIE ROBEQUAIN, Les Echos


«L'autre extrémité» n'est qu'un prétexte, l'aumône qui légitime le sac d'or.

Il y aurait sans doute, par ailleurs, beaucoup à dire sur les «entrepreneurs présentant un déficit professionnel», car il s'agit de déficit FISCAL, notion souvent bien différente de la perte financière effective, de même que les «déficits fonciers» qui concourrent aussi à réduire le «revenu fiscal imposable», à partir duquel est calculé le fameux «bouclier».
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par meichler » 05 Avr 2010, 14:03

D'un cadeau l'autre, toujours aux grandes fortunes :

a écrit :[ Source : http://www.lepoint.fr/actualites-economie/...ne/916/0/441077 ]

Publié le 04/04/2010 à 19:44 - Modifié le 05/04/2010 à 11:30 Le Point.fr

CONVERGENCE

Quand la gauche propose de supprimer l'impôt sur la fortune

Par Marc Vignaud

Manuel Valls (PS) prône une "tranche d'impot supplémentaire" et deux suppressions majeures, celle de l'ISF et du bouclier fiscal.

Après Vincent Peillon qui a ouvert la porte, Manuel Valls, député-maire d'Évry, s'est engouffré dans la brèche. Comme son camarade, le socialiste s'est prononcé pour la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Mais cette réforme devra s'accompagner de la disparition du bouclier fiscal et de la création "d'une tranche d'impôt supplémentaire", a-t-il détaillé dimanche sur France 5.

Pour justifier sa position, le quadra socialiste invoque le principe de réalité. "Il faut être capable de s'adapter, intégrer le fait que nous sommes en fin de crise, que le capital est beaucoup plus volatil", a-t-il rappelé, alors que l'ISF avait été créé par son parti en 1982. Selon Manuel Valls, l'ISF n'est d'ailleurs "pas performant sur le plan des recettes".

En ce qui concerne la nouvelle tranche d'impôt sur le revenu, elle pourrait atteindre 70 %. Cela ne "choquerait pas" le député, "mais ça peut être moins", a-t-il précisé. Sur Canal+, l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a, lui aussi estimé que l'ISF pourrait, "pourquoi pas", être supprimé "si on trouve un système intelligent" pour réformer la fiscalité, notamment avec "des tranches supérieures d'impôt sur le revenu".

Vers un compromis droite-gauche ?

La position de Manuel Valls n'est pas sans rappeler celle du Nouveau Centre , parti de la majorité présidentielle, qui a publiquement appelé à la suppression du bouclier fiscal couplée à la disparition de l'ISF. C'est en particulier la position de Jean Arthuis, sénateur de l'Union centriste. Certains députés de l'UMP ont également avancé des propositions similaires, comme le député d'Ile-et-Vilaine Pierre Méhaignerie, interrogé par lepoint.fr à propos de la polémique à l'UMP sur le bouclier fiscal.

À droite et à gauche, des voix se font entendre pour briser le bouclier dans le cadre d'une vaste réforme fiscale qui réduirait les niches fiscales et introduirait une nouvelle tranche d'imposition supérieure en échange d'une suppression de l'ISF. Pour beaucoup en effet, le système fiscal actuel est peu lisible et inefficace. Reste à savoir si les trublions des deux camps seront capables de s'entendre sur les détails pour forcer la main à leurs camarades et à l'exécutif.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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