Salut à toutes et tous,
Voici ce que peut lire dans l'actuelle constitution de l'Union des Comores :
"Titre I - De l’Union des Comores
Art.1 L’Union des Comores est une République, composée des îles autonomes de Mwali (Mohéli), Maoré (Mayotte), Ndzuwani (Anjouan), N’gazidja (Grande Comore). L’emblème national est [jaune, blanc, rouge, bleu, un croissant blanc tourné vers la droite et 4 étoiles blanches alignées d’un bout à l’autre du croissant dans un triangle isocèle en fond vert] L’hymne national est : [Umodja Wa Massiwa] La devise de l’Union est : Unité Solidarité Développement. La loi de l’Union détermine le sceau de l’Union. Les langues officielles sont le Shikomor, langue nationale, le Français et l’Arabe."
De même que l'ONU ne reconnait toujours pas Mayotte comme faisant partie de la France.
Seulement 30 % des mahorais parlent couramment le français, l'Islam y est pratiqué à plus de 95 % par une population d'environ 85 000 personnes (les autres, les Mouzoungous (ça signifie "cul-blanc" là-bas) étant en majorité des français de France - et parfois de la Réunion).
J'ai été à deux reprises l'année passé à Mayotte.
L'atmosphère y est vraiment lourde. La chasse aux clandestins menée par les gendarmes venus essentiellement de la France métropolitaine est chaque jour visible (dans les journaux, dans toutes les discussions, mais aussi dans le paysage car sur tout le long de la côte nord et jusqu'à Msamboro on peut voir les installations radars servant à repérer les kwassa-kwassa - les fameuses pirogues où s'entassent jusqu'à une trentaine de personnes avec tout leur saint-frusquin).
Même lors des ballades dans le lagon, en questionnant les manœuvres sur les embarcations on apprend toute sorte d'histoires relatant les drames mensuels vécus par les clandestins. Ce qui revient le plus souvent, ce sont les histoires de bébés jetés à la mer à la demande des passeurs, et ce à l'approche du bateau des gendarmes français, en pleine nuit.
Les mouzoungous sur place se mélangent rarement avec la population mahoraise. Les exceptions se trouvant chez les enseignants mouzoungous qui arrivent à s'intégrer dans les villages le temps de leur mission dans l'île. Ces derniers sont souvent les seuls à alerter l'opinion, à l'étranger, sur la situation des immigrés sur place.
Tout cela est assez complexe. Les camarades de la Réunion sont les premiers à s'opposer au discours xénophobe ambiant anti-mahorais (de plus en plus de réunionnais commencent à avoir un discours haineux vis à vis des mahorais installés à la Réunion, pas trop éloigné de ce que l'on entend chez les électeurs FN en direction des personnes originaires (indépendamment des générations) du Maghreb.
La majorité des mahorais savent que la promesse de départementalisation n'est qu'une manœuvre des plus dilatoires de la part de la France pour conserver l'île dans son giron face à la position de l'Union des Comores et de sa revendication historique.
(A ce sujet, il faut savoir que même Madagascar réclame à la France les îles Europa et Bassas da India, de même l'île Maurice réclame t'elle certains îlots à la France...)
là, tout comme pour Mayotte, l'intérêt de la France réside surtout dans l'exploitation des richesses halieutiques tout autour.
Je me souviens d'un premier mai, où les camarades de LO avaient invité des travailleurs mahorais à défiler à leurs côtés.
Même les gars de la CGT (puissant et souvent organisateur du défilé), intrigués au départ, se sont félicités de l'idée et avaient repris avec nous : "Travailleurs mahorais, Travailleurs réunionnais, même patrons, même combat".
Voilà des mots d'ordre qui mériteraient d'être à nouveau repris.
Vous excuserez le côté décousu de ce post, mais j'écris dans la crainte d'une énième coupure de courant (des syndicalistes de la Séchelienne Sidec se sont mis en grève et sont à l'origine de coupures intempestives de courant dans toute la Réunion).
Salut aux camarades du Nord ! (notamment de Dunkerque, pas loin Beffroi
