par Zappa » 10 Juil 2012, 14:46
Tribune de la H (L'Etincelle) publiée dans TEAN de cette semaine :
Si « unir » est le maître mot du NPA, il faut s’en donner les moyens.
Pas une réflexion dans le NPA qui ne parte de la situation présente, victoire des socialistes dans ces élections mais arrogance du patronat à présenter à nouveau la note aux classes populaires. Face aux annonces de licenciements qui frappent l’opinion, mais surtout de plein fouet des familles ouvrières, le nouveau gouvernement bredouille et s’embrouille, mais néanmoins peaufine sa combine de « redressement productif » qui consiste à prélever sur le budget de l’Etat de quoi offrir sous diverses formes au patronat une main-d’œuvre quasi-gratuite. Ce que les travailleurs vont payer triplement : en tant que contribuables, en tant qu’usagers de services publics de plus en plus dégradés, et en tant que salariés qui n’en subiront pas moins les licenciements. Sans parler de la stagnation des salaires, en particulier du Smic qui ne va guère carburer avec l’aumône d’un demi plein par mois.
Mélenchon a choisi le tapage médiatique, au demeurant raté, sur un terrain exclusivement électoral et maintenant il boude. Les chefs syndicaux ne cachent pas leur disposition à des compromis lors de cette conférence proposée par le gouvernement. A ce jour, le Front de gauche et ses multiples relais dans les hautes sphères syndicales froncent les sourcils et font la moue devant les mesures proposées par le gouvernement Ayrault... mais roulent pour lui.
Alors les interpeller ? Laisser croire en le faisant avec quelque insistance que dans les mois à venir le sort de dizaines de milliers de travailleurs, à PSA, GM ou Renault, Air France ou Sea-France, Carrefour ou ailleurs, dépendrait d’un front avec ces dirigeants syndicaux et politiques-là ? Ne dépendrait-il pas davantage d’un élan volontariste des révolutionnaires et anticapitalistes de ce pays, à commencer par ceux du NPA, dont l’influence sur un terrain de classe excède les scores électoraux, pour entamer une campagne hardie pour l’interdiction des licenciements, des embauches massives dans les services publics, une augmentation générale et conséquente des salaires, entre autres ?
Car foin des interpellations dans le vide, passons d’abord à la réalisation, à la préparation d’une campagne de rentrée digne de ce nom à la différence de quelques-unes du passé restées sur le papier. Une campagne menée par le maximum de camarades du parti. Où rien ne dit que nous ne pourrions pas y entraîner d’autres, parmi les travailleurs du rang, comme parmi les militants politiques et syndicaux du rang… voire au-delà si une pression d’en bas en poussait quelques-uns d’en haut au cul !
Que serait une telle campagne en direction des travailleurs et de la jeunesse ? De la simple propagande si elle n’éveillait pas d’échos. Mais pourquoi pas de l’agitation, voire des interventions qui pourraient être le point de départ à des luttes et à des convergences, si la colère saisissait l’occasion de s’exprimer ? Cela épaulerait nos efforts indispensables d’implantation dans le monde du travail et dans les entreprises. Mais la condition nécessaire pour rassembler derrière un programme de lutte, c’est de nous rassembler nous-mêmes dans cette tâche militante.
Le NPA veut soulever le monde, aux côtés de tous les travailleurs et les peuples frappés par la crise. Il ne fera pas l’économie de trouver tout de suite et maintenant son propre levier.