par Louis » 03 Oct 2003, 17:31
je trouve au contraire de wolf cet éditorial tout a fait pertinent (le contraire eut été étonnant) Le voila in extenso Les gras sont de moi
CITATION « Réformes : Raffarin se dégonfle », affichait en « une » Libération du 24 septembre.
Effectivement, ce gouvernement qui paraît ne plus rien maîtriser recule sur un dossier après
l’autre. Nous l’avions signalé dans ces pages il y a déjà trois mois (voir Avanti ! n° 6) : bien
qu’ayant remporté une bataille sur la questions des retraites, le grand mouvement de maijuin
a ébranlé l’équipe Chirac-Raffarin dans ses fondements. Les salariés et les opprimés
sortent de ce mouvement plus forts plus résister, tandis que le gouvernement et le patronat
ont été affaiblis pour poursuivre l’application de leurs plans anti-populaires.
Cela ne signifie cependant pas que ces derniers renonceraient à porter de nouvelles
attaques contre les droits des travailleurs. Pour cela, ils doivent et ils peuvent s’appuyer
aujourd’hui sur un pilier fondamental : la collaboration que leur prêtent les bureaucraties
syndicales. La récente signature par toutes les confédérations dites « représentatives »,
notamment la CGT, de l’accord national sur la formation professionnelle, constitue ainsi un
formidable cadeau au patronat. Au nom d’un supposé « droit à la formation toute la vie »,
celui-ci se voit offrir la possibilité de disposer d’une main-d’œuvre plus flexible, mieux
adaptée à l’évolution de ses besoins évolutifs, à moindres frais et dans des conditions très
défavorables aux salariés. Cette nouvelle trahison prolonge tragiquement mais logiquement
celle de la grève de mai et juin derniers.
Mais en face, il y a une résistance sociale et politique croissante. Les regroupements
militants qui se maintiennent à l’issue de mai-juin pour débattre et agir – phénomène
nouveau dont il faut vraiment mesurer toute l’importance – en sont porteurs au premier chef.
On trouvera dans ce bulletin des échos de deux de ces expériences, différentes mais
convergentes, menées respectivement à Nancy et à Blois. Une autre manifestation inédite
de ce mouvement profond (sur laquelle nous reviendrons dans notre prochain numéro) est la
formation sur des bases de classe d’une opposition publique à la politique de la fédération
CGT de l’Energie, annoncée par 30 syndicats dans une conférence de presse tenue le 24
octobre. Comment aider ce processus multiforme à se consolider et à s’affirmer, ainsi qu’à
trouver une expression politique anticapitaliste, c’est la grande question du moment, à
laquelle devra répondre le congrès de la LCR qui se tiendra dans moins d’un mois.
Le phénomène est international. Au Brésil aussi, il y a d’un côté ceux qui se sont vendus et
collaborent avec le capital, de l’autre ceux qui résistent. Trois articles dans cette édition y
reviennent de nouveau. L’importance politique centrale, pour notre combat en France, de ce
qui se passe dans ce pays tient notamment au fait que le gouvernement et l’action du Parti
des Travailleurs étaient présentés comme l’exemple international de la possibilité de mener
une politique anti-libérale ainsi que démocratique d’un type nouveau (« participative»), sans
s’attaquer au capitalisme. Le triste résultat est là, et il faut maintenant en tirer les leçons,
sans plus tergiverser.[/quote]