Les limites sociales de la manifestation du 12 avril

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Re: Les limites sociales de la manifestation du 12 avril

Message par pelon » 13 Avr 2014, 22:52

Oui, les limites de cette manifestation ne sont pas une raison suffisante pour ne pas y participer. Nous avons participé bien des fois à des manifs où nous avions plus de désaccords qu'avec celle-ci mais comme le fait remarquer Com nous avons aussi refusé de participer à bien d'autres. Dans les manifs auxquelles nous avons participé, nous avons rarement (il y a quelques exceptions) signé l'appel des organisateurs, ce qui prouve bien que nous avions des divergences, mais nous trouvions plus juste d'y participer. Pour quantifier cela pouvait peser parfois 55% contre 45% mais il fallait bien choisir. Ensuite nous avons bien d'autres tâches que les manifs. Les autres aussi mais bon ...
Alors, inutile de discuter si nous avons participé à des manifs qui le méritaient moins que d'autres auxquelles nous n'avons pas participé. C'est probablement le cas et ce n'est pas un problème.
Tant qu'il ne s'agit que de manifs qui ne concernent que la "gauche de la gauche" comme celle de samedi cela ne me pose aucun problème. Le jour où des travailleurs (or du milieu partisan habituel) commenceront à vouloir rejoindre des manifestations de protestation, à chercher un moyen d'exprimer leur colère, oui ce serait une faute d'être absent sous prétexte que les organisateurs ne sont pas sur nos bases et ont des arrières-pensées politiciennes. Mais cette faute là nous ne la commettrons pas.
(Pour Doctor No, que j'ai lu, une grande différence avec le PCR chilien c'est que ce dernier s'est réellement isolé dans une période de montée de la combativité dans les masses chiliennes, rien de tel avec la période actuelle en France.)
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Re: Les limites sociales de la manifestation du 12 avril

Message par com_71 » 17 Avr 2014, 15:46

Lutte Ouvrière n°2385 a écrit :La manifestation du 12 avril : déçus de Hollande et trompés par le Front de gauche

Samedi 12 avril une manifestation présentée comme une marche « contre l'austérité, pour l'égalité et le partage des richesses » par ses initiateurs, principalement le Parti communiste, le Parti de gauche et le NPA, a rassemblé à Paris des milliers de personnes venues de toute la France, et des manifestations ont aussi eu lieu dans d'autres villes.

De nombreux manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Quand on est de gauche, on taxe la finance », « Quand on est de gauche, on est du côté des salariés », ou encore « Quand on est de gauche, en Europe c'est l'humain d'abord ».

Ceux qui ont eu l'illusion qu'Hollande mènerait une politique différente de Sarkozy ont le sentiment légitime d'avoir été floués. Dès son arrivée au pouvoir, Hollande a poursuivi la même politique antiouvrière que son prédécesseur à l'Élysée, justifié les milliards versés au patronat par des arguments sur la compétitivité ou la nécessité de « baisser le coût du travail ».

Mais les dirigeants du PCF et du Parti de gauche, comme Mélenchon, eux, connaissaient trop bien Hollande pour avoir eu la moindre illusion sur la politique qu'il mènerait une fois élu. Cela ne les a pourtant pas empêchés d'appeler à voter sans aucune réserve pour Hollande, contribuant eux aussi à susciter des attentes dont ils savaient très bien qu'elles seraient déçues.

L'Humanité, rendant compte de la manifestation, écrit : « Les forces de gauche sont dans la rue pour récuser le tournant social-démocrate du chef de l'État, symbolisé par son pacte de responsabilité, et lui signifier que la nomination de Manuel Valls est un mauvais signal ! » Comme si Hollande avait attendu la nomination de Valls et le pacte de responsabilité pour démontrer qu'il était un fidèle serviteur de la bourgeoisie ! Pour les dirigeants du PCF comme pour Mélenchon, c'est une façon de s'exonérer de leurs responsabilités dans la tromperie dont les travailleurs ont été victimes.

La manifestation du 12 avril s'intégrait évidemment dans la campagne du Front de gauche pour les élections européennes de mai prochain. Elle est venue à point nommé sceller la réconciliation du PCF et de Mélenchon après les dernières élections municipales. En effet, cherchant à entretenir son image critique du gouvernement, Mélenchon s'était déclaré en faveur de listes concurrentes au PS d'une façon systématique, tandis que le PCF, d'abord préoccupé de sauver ses élus et ses mairies, a souvent privilégié des listes d'union avec les socialistes.

Les élections municipales passées, ils peuvent se retrouver à battre le pavé ensemble pour se démarquer de la politique du PS. Pour la grande majorité des participants à la manifestation du 12 avril, la déception, voire le désarroi, au vu de la politique du gouvernement Hollande, sont sans aucun doute profonds et sincères. Mais ce n'est certainement pas à la politique des dirigeants du PCF et du PG, qui les ont consciemment fourvoyés, qu'ils peuvent se fier pour ouvrir d'autres perspectives.

Marc RÉMY

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6084
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Les limites sociales de la manifestation du 12 avril

Message par Gayraud de Mazars » 23 Avr 2014, 12:35

Salut camarades,

Comme militant du PCF, j'étais à la manifestation du 12 avril 2014, qui a rassemblé autour de 50 000 personnes.

Cependant, je suis assez d'accord avec le passage :

"Mais les dirigeants du PCF et du Parti de gauche, comme Mélenchon, eux, connaissaient trop bien Hollande pour avoir eu la moindre illusion sur la politique qu'il mènerait une fois élu. Cela ne les a pourtant pas empêchés d'appeler à voter sans aucune réserve pour Hollande, contribuant eux aussi à susciter des attentes dont ils savaient très bien qu'elles seraient déçues.

L'Humanité, rendant compte de la manifestation, écrit : « Les forces de gauche sont dans la rue pour récuser le tournant social-démocrate du chef de l'État, symbolisé par son pacte de responsabilité, et lui signifier que la nomination de Manuel Valls est un mauvais signal ! » Comme si Hollande avait attendu la nomination de Valls et le pacte de responsabilité pour démontrer qu'il était un fidèle serviteur de la bourgeoisie ! Pour les dirigeants du PCF comme pour Mélenchon, c'est une façon de s'exonérer de leurs responsabilités dans la tromperie dont les travailleurs ont été victimes.

La manifestation du 12 avril s'intégrait évidemment dans la campagne du Front de gauche pour les élections européennes de mai prochain. Elle est venue à point nommé sceller la réconciliation du PCF et de Mélenchon après les dernières élections municipales. En effet, cherchant à entretenir son image critique du gouvernement, Mélenchon s'était déclaré en faveur de listes concurrentes au PS d'une façon systématique, tandis que le PCF, d'abord préoccupé de sauver ses élus et ses mairies, a souvent privilégié des listes d'union avec les socialistes."


Depuis 1989, je ne suis pas allé à la Fête de Lutte Ouvrière à Presles, mais cette fois - ci, j'espère en être... Dans le Grand Est où je suis l'accord dans le FdG passe très mal dans le PCF ailleurs aussi, on nous demandera de voter pour G. Amard du PG, le gendre de Mélenchon... Il est clair que beaucoup de copains ne le feront pas... Le FdG aura du mal à survivre après les Européennes. Pour ma part je regarderai de près la campagne de LO...

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2518
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Précédent

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 27 invité(s)