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Message par com_71 » 20 Juil 2015, 22:04

3ème contribution, encore du pas nouveau...

Crise finale au POI, ou le lambertisme en voie d’extinction
18 juillet 2015 |  Par Stéphane Alliès

Héritier d’un des courants historiques du trotskysme, le Parti ouvrier indépendant connaît une scission qui pourrait marquer la fin d’un mouvement qui a irrigué la gauche intellectuelle et politique hexagonale, et qui restait un réseau influent dans le syndicalisme français.
Ce pourrait être anecdotique. Mais, dans l’histoire de la gauche française en général, et de l’extrême gauche en particulier, ça ne l’est pas. Le Parti ouvrier indépendant (POI), héritier du Parti des travailleurs (PT) et de l’Organisation communiste internationaliste (OCI) – l’une des trois branches du trotskysme français (au côté de Lutte ouvrière et de la défunte LCR, dissoute depuis dans le NPA) et la dernière à se revendiquer “section française de la IVe internationale” –, est en cours d’implosion. Et son dirigeant principal, Daniel Gluckstein, voit sa légitimité contestée, au point d'être « suspendu » avec un tiers de l'organisation, pour avoir voulu créer une tendance en vue du prochain congrès du POI.
Certains pourraient se moquer, sur l'air du « deux trotskystes, trois tendances », et railleront la possible disparition d’un groupuscule qui se réunirait dans une cabine téléphonique. Mais la trace laissée par le mouvement lambertiste (du nom de Pierre Boussel dit “Lambert”) dans la vie politique et intellectuelle française n’est pas à minimiser, tant il a formé et produit des dirigeants politiques de premier plan (comme l’actuel premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, l’actuelle tête de proue du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon ou l’ancien premier ministre Lionel Jospin). Et tant il a incarné, dans les années 1970, un courant générationnel d'intellectuels et d'artistes de gauche opposés au totalitarisme stalinien (notamment dans les facultés, avec la création de l'Unef “indépendante et démocratique”, l'Unef-ID), avant de se replier et de se déliter dans une culture d'appareil de plus en plus sectaire au fil des ans.
Encore aujourd'hui, les trotskystes lambertistes conservent une implantation réelle et une influence certaine dans le syndicalisme français (en premier lieu à Force ouvrière, où ils assurent encore aujourd’hui le service d’ordre, mais aussi, dans une moindre mesure, à la CGT). Sur le fond opposés à l'Union européenne, les lambertistes conservent encore un savoir-faire organisationnel, ainsi qu'ils l'avaient démontré, il y a plus de dix ans, en réunissant le premier rassemblement d'envergure contre le référendum constitutionnel européen.

Daniel Gluckstein lors d'un meeting à Lyon. © Wikipedia
Dans une organisation qui cultive le goût du secret et des pseudonymes, frisant parfois la paranoïa avancée, les désaccords apparaissent pour la première fois sur la place publique alors même que le différend n’est pas soldé, notamment via la mise en ligne d’un article de la “tendance claire” du NPA (un rassemblement qui compte des anciens du POI), relayé ensuite par un billet de blog du syndicaliste Vincent Présumey.
Et si les “lambertos” n’en sont pas à leur première crise interne, les trente dernières années ayant ainsi été rythmées par les exclusions (celle du n°2 de l’OCI, Stéphane Just, en 1984), purges (celle de la tendance “Fidélité au front unique”, en 1989, autour de Pierre Broué et René Revol) et autres démissions groupées (celle du camarade Kostas alias Jean-Christophe Cambadélis, rejoignant le PS avec environ 400 personnes, en 1986), beaucoup s’accordent à reconnaître que la division aujourd’hui en cours est la plus importante. Et qu'elle pourrait bien être la dernière, avant fermeture définitive.
« C’est la première grosse scission depuis la mort de “Lambert” [en janvier 2008 – ndlr], comme en ont connu d’autres mouvements trotskystes en Angleterre ou aux États-Unis après la disparition de leur figure tutélaire, explique un observateur attentif s’exprimant sous couvert d’anonymat, comme toutes les autres personnes contactées pour cet article. Le processus est assez logique, le décès de celui qui incarne l’équilibre à la fois idéologique et organisationnel d’un groupe militant aussi personnalisé entraîne le délitement de la structure et exacerbe des rivalités internes entre militants désorientés. » 
Factuellement, à la lecture des documents internes du POI qui circulent de mail en mail depuis quelques semaines dans les milieux militants de l’extrême gauche balkanisée, la rupture a pour point de départ la volonté de la part du secrétaire national Daniel Gluckstein (dit “Seldjouk”) de créer une tendance à l’intérieur du “courant communiste internationaliste”. Ce fameux “CCI” représente la structure trotskyste originelle du lambertisme et le socle majoritaire de ce que fut le Parti des travailleurs (PT) devenu, après la présidentielle de 2007, le POI. Il revendique près de 2 000 adhérents, auxquels s’ajouteraient entre 2 000 et 4 000 autres membres venus du syndicalisme et du socialisme (parmi lesquels on retrouve l’ancien candidat à la présidentielle, Gérard Schivardi).
Spot de campagne présidentielle de Pierre Lambert en 1988
Selon l’appel à la création d’une tendance, signé par plus de 600 membres du CCI et intitulé « Revenir à une politique de construction de parti », la divergence interne serait essentiellement tactique et porterait, comme c’est rituellement le cas chez les lambertistes, sur la relation entretenue avec FO, entre ceux qui voudraient n’agir que comme un courant à l’intérieur du syndicat et ceux qui entendent conserver une ambition politique, passant par exemple par une candidature à la présidentielle (comme ce fut le cas en 1988, 2002 et 2007).
« Parce que nous sommes à la veille de l’ouverture de la crise révolutionnaire », explique le texte appelant à une nouvelle tendance, « la question de savoir avec quel parti nous y entrerons reste plus que jamais la question centrale. » Face à ceux qui défendent une priorité de l’investissement militant du POI vers le syndicalisme, afin de réduire le parti à un « appareil politique de la lutte », Gluckstein et les siens défendent à l’inverse la « capacité » du POI « à s’exprimer comme tel, à définir des mots d’ordre, à prendre des initiatives ».
D’après un ancien de la « vieille maison », « ce clivage couve depuis des années au sein de l’organisation », au point qu’ils sont plusieurs à assurer que c’est un règlement de compte remontant à plus de trente ans qui est en train de se régler, entre Daniel Gluckstein et ceux qui n’ont pas supporté sa mise en avant comme n°2 de Lambert, après l’exclusion de Stéphane Just en 1984. Une promotion alors réalisée au détriment de Marc Gauquelin (dit “Lacaze”), encore aujourd'hui principal opposant d'un “Seldjouk” choisi par « le vieux » alors qu'il provenait de la LCR “pabliste” d’Alain Krivine. Pour un autre ancien cadre du mouvement lambertiste, qui a récemment quitté l’organisation, la mise en minorité de Gluckstein s’explique aussi par « la revanche d’un paquet d’anciens de ses proches, qui ne supportaient plus son emprise autocratique sur le mouvement. Il vit aujourd'hui ce qu'il a fait vivre à beaucoup ».
Marginalité solitaire ou rapprochement avec le Front de gauche ?
À l’heure actuelle, la scission ne devrait pas être entérinée sur le champ. « On est rentré dans un processus irrémédiable, mais ce type de processus prend du temps », explique-t-on parmi les connaisseurs de l’organisation. Chaque camp compte désormais l’état de son influence, par exemple dans les autres sections de la IVe internationale (les lambertistes sont ainsi encore structurés au Brésil ou en Algérie). La question financière est aussi au cœur de la bataille interne, le mouvement trotskyste ayant fait fructifier tout au long de ces quarante dernières années un patrimoine immobilier conséquent, dont le siège historique de la rue du Faubourg Saint-Denis dans le cœur de Paris, où se trouve l’imprimerie du journal Informations ouvrières. Et comme chaque camp compte dans ses rangs des gérants de la société civile immobilière du parti (quatre dans la majorité -dont “Lacaze”-, deux dans la minorité -dont “Seldjouk”), la scission n’en est que plus complexe.
D’ores et déjà, le « congrès ouvert » du POI, qui devait se tenir à l’automne, a été reporté au début de l’année 2016. Et les rumeurs de changement de serrures dans différents locaux du parti ou d’affrontements verbaux et physiques dans certaines sections se multiplient. « Une divergence idéologique ou stratégique devrait se régler normalement dans un parti normal, se désole un ancien adhérent. Mais dans un parti parano et verrouillé qui ne conçoit que l’organisation rationnelle, quasi militaire, quand l’irrationnel surgit, ça fait tout dégénérer et ça explose. »
La crise en cours pourrait en tout état de cause connaître des conséquences relativement importantes sur une partie de cette gauche héritière du communisme anti-stalinien des années 1970, qui a notamment à son actif d'avoir réussi à faire libérer des goulags soviétiques le mathématicien russe Leonid Pliouchtch, à l'issue d'une intense mobilisation internationale.
Certains s’interrogent ainsi sur de possibles répercussions du conflit intra-lambertiste sur la vie interne de FO. Mais les interlocuteurs réguliers et les « positions » à la direction occupées par les lambertistes appartiennent déjà largement à la nouvelle majorité anti-Gluckstein du POI. Des secousses sont aussi envisagées à la CGT, où certains assurent, sans en être sûrs, voir la marque du POI dans les « déstabilisations » récentes de Thierry Le Paon à la tête de la centrale syndicale, puis de la compagne de son successeur, à la fédération Santé. Les lambertistes ont encore récemment fait montre de leur capacité à mobiliser « à la base », en étant notamment actifs dans la montée en puissance de la révolte bretonne dite des Bonnets rouges, avant de se désolidariser du mouvement par la suite.
D’autres se demandent ce que vont devenir à moyen terme les actuels « suspendus » du POI, autour de Daniel Gluckstein, dirigeant devenu minoritaire, malgré le soutien des deux autres secrétaires nationaux du parti (Gérard Schivardi et Jean Markun, n'appartenant pas au CCI). Parmi ce groupe, estimé à plus de 600 militants, on retrouverait l’essentiel des “jeunes” du CCI, mais aussi 28 « vétérans » (c’est-à-dire ayant adhéré au “groupe Lambert” de la IVe internationale avant 1968), ayant fait connaître leur soutien à “Seldjouk”. Que faire ? Rester groupés, en se convainquant de devoir assurer la continuité du fil historique marxiste, quitte à assumer une marginalité solitaire, finalement en accord avec les dernières années d'errance de Léon Trotsky, traqué avant d'être assassiné par le régime stalinien.
Ou se rapprocher du Front de gauche, et en particulier du Parti de gauche (PG), et retrouver leur ancien camarade “Santerre” (le pseudo de Jean-Luc Mélenchon à l’OCI). Depuis 2012 et un entretien au journal Informations ouvrières, Mélenchon n’a eu de cesse de louer la force militante du POI, qui fut également cité à plusieurs reprises lors du dernier congrès du PG, au même titre que d’autres organisations avec lesquelles un rassemblement était possible. Un groupe de plus de 600 militants ultra-formés pourrait ainsi avoir bien des services à rendre à un Mélenchon parti en conquête présidentielle pour 2017, sans assurance d’être aussi suivi qu’en 2012 ni de profiter autant de la mobilisation militante du PCF.
Mais comme l’explique un bon connaisseur de la maison lambertiste, « tout cela reste absolument virtuel pour l’instant, car toute prise de contact avec l’extérieur serait perçue comme un signe de trahison et un motif d’exclusion. Or pour l’heure, tout le monde attend la faute de l’un, pour accuser l'autre ». Il est minuit, dans le siècle lambertiste.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: POI

Message par com_71 » 20 Juil 2015, 22:14

Ironiquement, le 1er quotidien à en parler est... la croix.

http://www.la-croix.com/Actualite/Franc ... 20-1336453

Les derniers trotskistes « lambertistes » se déchirent
Héritier de l’un des grands courants historiques d’extrême gauche, le Parti ouvrier indépendant est au bord de l’éclatement. Face aux échecs électoraux, une majorité souhaiterait donner la priorité au combat syndical contre la gauche sociale-libérale.
20/7/15 - 18 H 42

Une page de l’histoire de l’extrême gauche est en train de se tourner, avec l’éclatement en cours d’un des trois grands courants trotskistes en France : le « lambertisme », aujourd’hui incarné par le Parti ouvrier indépendant (POI).

Révélé le 10 juillet sur Mediapart par un militant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) concurrent, cette scission pourrait achever la marginalisation d’un courant qui a longtemps pesé bien plus que son seul poids électoral. De fait, nombreux sont les membres du PS qui en sont issus, de Lionel Jospin à Jean-Christophe Cambadélis en passant par Jean-Luc Mélenchon.
« Lambertistes » contre « frankistes »

Comme souvent chez les trotskistes, tout commence par une scission : en 1952, le principal parti trotskiste en France, le Parti communiste internationaliste (PCI), éclate en deux.

D’un côté, Pierre Frank conserve la direction du parti. Ce courant sera représenté par la Ligue communiste (1969), la Ligue communiste révolutionnaire (1974) puis – avec un effacement de la référence trotskiste – le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).

De l’autre côté, Pierre Boussel dit « Lambert » lance une organisation concurrente, dont l’ultime avatar est le Parti ouvrier indépendant (POI), ou plus précisément sa principale tendance, le Courant communiste internationaliste.
Des résultats électoraux marginaux

Les « lambertistes » ne sont jamais parvenus à percer électoralement, restant toujours en deçà de 1 % des suffrages exprimés à l’échelon national. Loin des 4 à 6 % atteints entre 1995 et 2009 par les deux autres grands courants trotskistes en France.

Ces derniers doivent leur succès à la mise en avant de figures médiatiques : Alain Krivine (candidats aux élections présidentielles de 1969 et 1974) et Olivier Besancenot (candidats aux présidentielles de 2002 et 2007) pour les « frankistes » ; Arlette Laguiller (candidate à toutes les présidentielles de 1974 à 2007) pour Lutte ouvrière.
Une véritable influence syndicale

Les « lambertistes » ont en revanche une longue pratique d’entrisme. Qu’il s’agisse d’associations, comme la Fédération nationale de la Libre Pensée, dirigée depuis 1995 par Christian Eyschen. Qu’il s’agisse, surtout, de syndicats.

Ils sont notamment actifs au sein de la FSU (tendance minoritaire « Unité, revendications, indépendance syndicale » avec Jean-Paul Crouzet, membre du bureau national du POI) et de Force ouvrière, où ils furent de fidèles soutiens des anciens secrétaires généraux André Bergeron et Marc Blondel.

Ils en contrôlent historiquement l’union départementale de Loire-Atlantique, avec successivement Alexandre Hébert, Patrick Hébert puis Michel Le Roc’h.

> À lire : Force ouvrière, l’auberge espagnole du syndicalisme

Les « lambertistes » ont longtemps dominé le premier syndicat étudiant, l’Unef-US puis l’Unef-ID, ainsi que la Mutuelle nationale des étudiants de France.

Mais, en 1986, 400 militants scissionnent et suivent Jean-Christophe Cambadélis au PS. L’influence « lambertiste » au sein du syndicalisme étudiant ne s’en relèvera pas.
Première crise depuis la disparition de « Lambert »

Cette double activité, syndicale et politique, est à l’origine de la scission en cours au sein du POI. Si le « lambertisme » a déjà connu de nombreuses scissions, il s’agit de la première grande crise depuis le décès de Pierre Boussel « Lambert », en janvier 2008.

Les uns entendent conserver une action électorale et « revenir à une politique de construction de parti ». Cette tendance est représentée par les trois secrétaires nationaux, Daniel Gluckstein (trotskiste du Courant communiste internationaliste), Jean Markun (syndicaliste CGT) et Gérard Schivardi. Maire de Mailhac et ancien conseiller général de l’Aude, Gérard Schivardi avait obtenu 0,34 % des suffrages exprimés à la présidentielle de 2007.

Les autres veulent concentrer l’action sur le syndicalisme de lutte, dans la foulée de l’« assemblée-débat » organisé le 6 juin 2015 par l’hebdomadaire du POI, Informations ouvrières.

Derrière Marc Gauquelin (trotskiste du Courant communiste internationaliste), ils ont créé lors du bureau national du 4 juillet un « secrétariat permanent » en marge des instances élues au congrès de 2013.

Le prochain congrès, initialement prévu pour mai puis novembre 2015, a été reporté. Il n’est toutefois pas certain que les deux fractions s’y retrouvent. Reste à savoir laquelle héritera du nom et du patrimoine du parti.
Laurent de Boissieu


Et sur un autre blog de Médiapart :

http://blogs.mediapart.fr/blog/patrick- ... uteboeuf-0

QUE SONT LES LAMBERTISTES DEVENUS ? PAUVRE RUTEBOEUF

19 juillet 2015 | Par PATRICK BOREL

D'après la chanson de Léo Ferré inspirée de La complainte de Rutebeuf

Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

L’article publié ce jour par Stéphane Allies dans MEDIAPART « Crise finale au POI, ou le lambertisme en voie d’extinction » m’a fait remonté la nostalgie de toute ma jeunesse militante, où je me suis construit CONTRE ces lambertistes, que pourtant j’ai appris à respecter et parfois même à aimer.

Arrivé à 17 ans à l’IEP Grenoble en 1979, difficile de passer à coté de cette secte alors encore plus active qu’à Tolbiac et autres bastions parisiens : ils représentaient de loin le mouvement le plus organisé de la Fac autour de l’historien mondialement reconnu de Trotsky, Pierre Broué, qui présida d’ailleurs mon grand oral et fut finalement exclu de l’OCI par Boussel alias Lambert.

Moi petit catho rocardien, sabra du PSU et des GAM d’Hubert Dubedout, proche de la CFDT et pas de FO, ça pouvait pas coller avec un des principaux mouvements français de la IVème internationale, malgré les consignes de la troïka des dirigeants des jeunes rocardiens parisiens de l’époque, Manuel Valls, Alain Bauer et Stéphane Fouks avec qui je me suis opposé durement.

Individuellement pourtant il y’avait des lambertos adorables : mon AVC, et mon hémiplégie rappela à certains celle de Lénine (hi hi !) et ils m’ont humainement soutenu dans cette période difficile; après ma transplantation cardiaque survenue la même année, celle de mes 20 ans, cela m’a permis de compter mes amis, plus nombreux chez les lambertistes que chez mes camarades rocardiens.

Alors, peut-on regretter la probable disparition de ce courant politique, qui a passé plus d’effort à s’excommunier en de multiples chapelles, à faire de l’entrisme au PS à différentes époques, à mettre en place par des méthodes paramilitaires des techniques de prise du pouvoir des appareils trop faibles pour leur résister ? Leur tenir tête comme je l'ai fait, c'était une excellente école de formation.

Et bien oui, j’ose le dire : ils vont manquer comme le dit l’article de Stéphane Allies dans la formation des élites d’une partie de la gauche française qui n’est pas la mienne : chez certains socialistes et à FO surement, au Parti de Gauche c’est moins sur, il faudra que ce dernier choisisse entre eux et l’alliance avec le PCF, difficile à concilier.

A moi en tout cas, ils vont me manquer, comme Giuseppe Bottazzi alias Peppone manquerait à Don Camillo : avec qui vais-je pouvoir me bagarrer désormais ?
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Re: POI

Message par com_71 » 21 Juil 2015, 00:55

Et, sur le site de "la Commune" :

Scission, explosion et règlements de compte au P.O.I.

Le P.O.I est en train d’exploser. Le P.O.I est, rappelons-le, le dernier avatar du courant dit "lambertiste". Le P.O.I n’échappe pas à la crise qui frappe tous les partis, « petits » et « grands ». Le POI-CCI est entré soudainement dans un affrontement entre deux pôles de sa direction qui conduit tout droit à l’expulsion de plusieurs centaines de ses militants. Parmi les pierres d’achoppements, la question des rapports avec le Front de gauche et les derniers développements de la situation en Grèce. A cette occasion, des problèmes non-réglés depuis 35 ans (pas moins !) font brusquement surface dans un courant où la libre discussion est sans cesse étouffée et où tous les « oppositionnels » supposés ou réels sont exclus et traités en ennemis à tout jamais. Ce qui a été le cas des membres fondateurs de La Commune le 10 mai 1992. Mais pas seulement, loin s’en faut. On eu droit à ces pratiques anti-démocratiques et pour tout dire staliniennes contre des militants et dirigeants tels que S. Just, Pierre Broué, Denis Collin etc. Mais, cette fois, le courant lambertiste ne s’en tirera pas par une simple purge. D’un côté le courant Lacaze-Ulysse-Moutot- Shapira, de l’autre la bande Seldjouk-Sacco-Forgues…Les Seldjoukides, on le verra dans les documents ci-dessous crient qu’on veut les exclure, sans tambour ni trompettes et qu’on leur refuse tout droit démocratique. Sans doute, sans doute. Ils sont frappés d’amnésie coupable, eux qui ont employé contre nous et d’autres camarades les mêmes méthodes scélérates en utilisant d’ailleurs les pires calomnies et la même violence! Sans préjuger de qui a tort ou raison dans le débat politique, nous ne verserons aucune larme pour pleurer sur le sort qui les attend. Seldjouk a été le bras armé de Lambert dans son entreprise de normalisation contre toutes les ailes gauches dans le PCI-CCI-POI

Eh oui, "qui brandira le glaive périra par le glaive" (Saint-Luc)

Quel gâchis ! D’autoproclamations en capitulations devant l’appareil de FO, le POI ne se relèvera pas de cette crise sur fond de lutte de classes intense. Nous en appelons à tous les militants honnêtes qui sont encore au sein de ce parti. Tirez lucidement le bilan, réfléchissez, la IV e internationale n’est pas morte, bien au contraire. Un obstacle est en train de disparaître.


Cette fois, c’est l’explosion. Il ne s’agit pas ici à ce stade de porter une appréciation sur les deux blocs qui s’affrontent, mais de porter à la connaissance des militants ouvriers révolutionnaires, des syndicalistes tous les éléments pour le débat et la réflexion. Ainsi, chacun pourra apprécier sur pièces et se forger sa propre opinion.



Pour La Commune (IVe Internationale), Jean-Paul Cros et Pedro Carrasquedo, membres du CC de l’OCI puis PCI durant un quart de siècle, exclus par Seldjouk-Lambert et leurs séides le 10 mai 1992.

Le 15 juillet 2015
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Message par com_71 » 22 Juil 2015, 22:13

En ce moment sur Wikipédia (entrée POI) :

Congrès de 2016

À l'approche du Congrès prévu en 2016, de fortes tensions se font sentir au sein du POI, au point d'y faire craindre une scission. pour avoir voulu créer une tendance signé par plus de 600 membres du courant communiste internationaliste et intitulé « Revenir à une politique de construction de parti », Daniel Gluckstein est « suspendu » avec un tiers de l'organisation. A rebours de ceux qui défendent une priorité de l’investissement militant du POI vers le syndicalisme, Gluckstein et les siens défendent à l’inverse la « capacité » du POI « à s’exprimer comme tel, à définir des mots d’ordre, à prendre des initiatives ».
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Message par artza » 15 Août 2015, 09:02

...ce qu'en écrivent des anciens de l'OCI nous dit-on pour le ravissement des anciens LCR . Une curiosité:

http://www.anti-k.org/2015/08/15/la-crise-de-lhumanite-et-la-crise-du-cci-poi/
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Re: POI

Message par artza » 10 Sep 2015, 10:09

Lu dans Informations ouvrières n°368 (10 septembre):

Le Parti ouvrier indépendant prend la décision de retirer leur mandat aux trois secrétaires nationaux...

Une décision prise par 22 membres du bureau national, en l'absence de 20 autres réunis la veille à l'appel des trois secrétaires nationaux...
artza
 
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Re: POI

Message par piemme » 06 Oct 2015, 16:31

Pour tout comprendre de cette passionnante histoire, ce lien lumineux : http://la-sociale.viabloga.com/news/une ... pas-mineur
On y retrouve le fameux adage lambertiste : gagner des positions dans le mouvement ouvrier = gagner des positions dans les syndicats. Point.
Et ce constat tout à fait imprévisible : "Le combat politique initial a fait place au combat pour les postes et… surtout pour les garder".
Conclusion : balancer l'adage ? Surtout pas : pour "jouer un rôle et de peser sur les évènements, il faudra avoir des positions dans le mouvement syndical" (ou, si l'on est se place du point de vue de l'autre groupe : "faire perdre à [l'autre groupe] ses positions dans mouvement syndical, social et associatif").
On arrête de rire dans le fond car "nous sommes au début d’un mouvement de clarification et de recomposition dont la colonne vertébrale sera le combat contre l’Union Européenne et sa politique réactionnaire et anti-sociale".

Misère de misère...
piemme
 
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Re: POI

Message par artza » 06 Oct 2015, 20:08

Tout comprendre?

Au final ce n'est pas l'OCI qui a "infiltré" FO, mais FO qui a infiltré l'OCI.

Souvenons-nous, à partir du milieu des années 70 le PS a absorbé toute une partie de l'OCI...et de la LCR aussi.

Pour faire bref des militants LCR et OCI sont devenus sénateurs "socialistes". Je ne connais pas de sénateurs socialistes devenus OCI ou LCR ;)
artza
 
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La tribune des travailleurs

Message par lyderic » 08 Oct 2015, 13:05

lyderic
 

Re: POI

Message par com_71 » 08 Oct 2015, 19:04

C'est le "canal historique" :
LA TRIBUNE DES TRAVAILLEURS

Hebdomadaire,
tribune libre de la lutte des classes,
pour le parti ouvrier indépendant,
pour l’Internationale ouvrière.

L’hebdomadaire est édité par l’Association (loi 1901) Tribune des travailleurs.

Directeur de publication : Daniel Gluckstein.

Adresse (rédaction – administration) :
La Tribune des travailleurs, Boîte postale 80378, 28 007 Chartres-cedex.

Mail : tribunedestravailleurs@gmail.com

Imprimerie : RAS, Villiers-le-Bel.
Tirage : 5 000 exemplaires.
Commission paritaire en cours.

ISSN en cours.
Dépôt légal : à publication.
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