Copernic, du social dans la Sécu

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Message par Screw » 27 Oct 2003, 08:11

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Copernic, du social dans la Sécu
La fondation antilibérale débat de ses contrepropositions partout en France.

«Il faut récuser une vision catastrophiste de l'augmentation des dépenses de santé.» Catherine Mills, professeure d'économie    es antilibéraux ont décidé de s'inviter à la table des débats sur l'assurance maladie. La Fondation Copernic, qui regroupe des chercheurs et des intellectuels proches de l'extrême gauche, a l'intention d'animer une centaine de débats en France. Avec l'objectif de présenter des solutions alternatives sur un sujet traditionnellement «trusté» par les partis de gouvernement, les partenaires sociaux et les organisations de professionnels de la santé, alors que l'Assemblée nationale entame demain l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

«Ecarts». Un premier échange a eu lieu samedi à Paris. Premier constat, présenté par Catherine Mills, professeure d'économie et coauteure d'une note sur l'assurance maladie (1), «le système de santé est profondément inégalitaire : les écarts en termes d'espérance de vie entre groupes sociaux, par exemple les cadres et les ouvriers, se creusent. Comme les inégalités géographiques pour ce qui concerne l'accès aux soins».

Surtout, les membres de la fondation, rejoints par Attac, s'inscrivent en faux contre une vision libérale de la santé : «Il faut récuser une vision catastrophiste de l'augmentation des dépenses de santé, explique Catherine Mills. D'abord, parce que le déficit n'est dû que pour une petite part à l'augmentation des dépenses, et, pour la plus grande, au tarissement des ressources de la Sécurité sociale, à cause du chômage. Ensuite, parce que les dépenses de santé participent à la création de richesse (elles représentent 10 % du PIB) et qu'elles développent la productivité du travail.»

«On nous sert et ressert le "trou de la Sécu", explique Bernard Tepper, membre d'Attac et responsable de l'Union des familles laïques. 11 milliards d'euros, c'est un chiffre. Mais il est construit et fabriqué afin d'engager une réforme libérale et introduire la privatisation de la santé.» Pour Willy Pelletier, directeur de Copernic, «on mesure à quel point le sens commun libéral a été intériorisé, y compris à gauche».

«Eclatement». Et Catherine Mills dénonce par avance la réforme «structurelle» que prépare Jean-François Mattei, préfigurée par le rapport Chadelat sur la «gouvernance» de la Sécu: «Le modèle, conforme aux orientations européennes, a été construit aux Pays-Bas, autour de la notion du "panier de soins", remboursé à 100 % par la Sécu. Le reste étant plus ou moins à la charge des mutuelles, des assurances privées ou des personnes. C'est l'éclatement du système de santé.»

Les antilibéraux construisent donc des contrepropositions, en particulier sur le financement. Ils critiquent aussi la CSG : «On pensait frapper les revenus financiers, en fait, ils ne représentent que 13 % de la CSG. Le reste provient des salaires et des retraites.» Copernic imagine donc d'instaurer une «CSG» sur les revenus financiers des entreprises (une masse de 90 milliards d'euros), qui pourrait rapporter 7 milliards d'euros par an à l'assurance maladie. Les Coperniciens, pas toujours cohérents, proclament leur attachement au financement de la Sécu par des cotisations sociales, quand la CSG est un impôt. «On contribue en fonction de ses capacités, on reçoit en fonction de ses besoins, c'est révolutionnaire», s'enthousiasme Catherine Mills. Un brin d'utopie ne peut pas faire de mal à la Sécu.

(1) Main basse sur l'assurance maladie, Notes de la Fondation Copernic, Ed. Syllepse, 7 euros
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Hervé NATHAN, Libération, lundi 27 octobre 2003.
Screw
 
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