Révolution électorale ?

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Révolution électorale ?

L'union de l'extrême gauche inquiète le PS, les Verts et les communistes.

Carl Meeus

L'accord entre Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) concernant la constitution de listes communes aux prochaines élections régionales fait trembler les dirigeants de l'ex-gauche plurielle. Il faut dire que les spécialistes électoraux prennent la menace très au sérieux. Ont-ils raison ?

Si l'on regarde les chiffres de l'extrême gauche aux dernières élections législatives, les craintes sont largement exagérées. En juin 2002, les candidats soutenus par Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont péniblement atteint les 2,8 %. Pas de quoi effrayer les socialistes.

Si la base de calcul est le résultat des régionales de 1998, les socialistes peuvent commencer à s'inquiéter : 22 élus d'extrême gauche avaient fait leur entrée dans les conseils régionaux, dont 7 en Nord-Pas-de-Calais, 3 en Ile-de-France et 3 en Picardie. Cependant, l'extrême gauche n'avait la capacité, en 1998, de dépasser 10 % dans aucune région.

Mais c'est le score cumulé de Laguiller et Besancenot à la présidentielle de 2002 qui inquiète carrément. L'extrême gauche dépassait les 10 % et pourrait ainsi se maintenir au second tour en mars 2004 dans 16 régions (Aquitaine, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Limousin, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de- Calais, Pays de la Loire, Picardie et Poitou- Charentes). En revanche, elle ne dépasse pas ce seuil en Ile-de-France, Rhône-Alpes, Paca et Alsace, régions sous la menace du Front national.

Plus que les socialistes, ce sont les communistes et peut-être même les Verts qui ont du souci à se faire au lendemain de l'accord LO-LCR. S'ils présentent des listes autonomes de celles du PS, ils risquent de se retrouver derrière le tandem d'extrême gauche ! De quoi révolutionner le paysage de la gauche pour longtemps



© le point 07/11/03 - N°1625 [/quote]