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Message par pelon » 22 Nov 2003, 09:16

Le "socialiste" DSK est-il préoccupé par le chômage, la misère ? Le débat politique au PS est d'une grande tenue, il faut quand même l'admettre.
Voici un article sur ce qui le môtive. Le suspense est insoutenable.

CITATION
DSK a faim d'Elysée
Meeting, colloque, Michel Drucker, etc. Objectif: contrer Fabius pour l'investiture socialiste de la présidentielle 2007.


Par Renaud DELY et Didier HASSOUX
samedi 22 novembre 2003


Il hausse le rythme sans enfourcher de moto, s'astreint à un régime mais n'apprécie pas les carottes râpées et préfère le plateau de Michel Drucker à celui de la Star Ac' : Dominique Strauss-Kahn, le candidat anti-Fabius, se jette dans le tour de chauffe élyséen. Deux éléments ont achevé de convaincre DSK de se lancer : le surplace de Hollande, incapable, à ses yeux, de redonner du souffle au PS, et l'accélération de Laurent Fabius, tout occupé à se relooker en vue de 2007. «Fabius s'est échappé du peloton, reconnaît un proche de Strauss-Kahn. Tout le monde s'est regardé et personne, à part Dominique, n'ose prendre sa roue.» Au vu du grand vide dont souffrent les socialistes depuis le retrait de Lionel Jospin, DSK s'est dit qu'après tout, lui aussi avait le droit de tenter sa chance : «Aujourd'hui, pour faire passer mes idées, je ne peux plus me reposer sur quelqu'un d'autre, comme au temps de Jospin, explique-t-il. Je dois donc les porter moi-même.» Convaincu que son ex-mentor, avec lequel il déjeune régulièrement, ne reviendra pas en piste, il attend que se dissipent les nuages de popularité qui portent les électrons libres Jack Lang, Bertrand Delanoë, voire Bernard Kouchner, à mesure qu'approchera l'échéance présidentielle. Dès lors, DSK est sûr que la compétition ne se jouera qu'entre les deux seuls postulants socialistes jugés, dans les sondages, crédibles pour la fonction : Fabius et lui-même.

Leitmotiv. Dans ce but, cette fois, c'est sûr, DSK veut rompre avec l'image de dilettante qui lui colle à la peau et passer à plein temps. Et se débarrasser de ce statut d'intermittent de la politique toujours tenté d'aller voir ailleurs. Rien ne l'agace davantage que d'entendre seriner le leitmotiv selon lequel Fabius, lui, rêverait de devenir Président «depuis tout-petit». Strauss-Kahn veut le faire savoir : lui aussi a une grosse envie d'Elysée.

Pour le prouver, il va s'astreindre d'ici à Noël à «un petit mois de bataille pour préparer la grande», selon l'expression du député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. Après un banquet pompeusement baptisé «de l'alternative» vendredi soir à Alfortville (lire ci-contre), Strauss-Kahn anime samedi un colloque de son club, A gauche en Europe, consacré aux «nouvelles inégalités», avant de participer le lendemain à un débat du Cercle Léon-Blum sur l'antisémitisme. Le dimanche suivant, 30 novembre, il sera l'invité de Michel Drucker à Vivement dimanche. «Une émission qui ne dévalorise pas la politique», confie DSK. Rien à voir, selon lui, avec celles de Thierry Ardisson ou de Marc-Olivier Fogiel où le passage de Fabius, qu'il a jugé raté, l'a conforté dans son refus de s'y produire.

Siamois. Après les fêtes de fin d'année, le «DSK Tour» plongera dans la campagne des régionales. Pour aider ses camarades à affronter un «test national décisif», l'ancien locataire de Bercy est déjà invité dans une trentaine de villes. A ces virées provinciales il continuera d'adjoindre des escapades à l'étranger. Pour cultiver son appétence à jouer les têtes chercheuses cogitant sur l'avenir de la social-démocratie, mais aussi pour entretenir l'indispensable carnet d'adresses du présidentiable.

Si ce déploiement d'énergie lui permet de rattraper la foulée de Fabius, il restera alors à Strauss-Kahn à tenter de s'en démarquer. Jusqu'ici, les deux ex-ministres de l'Economie apparaissent surtout comme des frères siamois en «social-libéralisme». Les partisans de DSK insistent donc sur les nuances censées distinguer leurs passages respectifs à Bercy. A les écouter, leur champion se serait beaucoup plus soucié des catégories populaires. Son «volontarisme» pour soutenir la croissance, ses baisses d'impôts indirects (comme la TVA sur les travaux) ou sa croisade (avortée) pour supprimer la taxe d'habitation seraient autant de gages «de gauche» sans rapport avec la baisse de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu fomentée par Fabius. Côté avenir, le dessein strauss-kahnien a pour nom... «réformisme de rupture», selon l'expression de l'ex-ministre Pierre Moscovici. «Le PS doit être un parti qui veut changer radicalement les choses dans la société, mais par des méthodes réformistes», explique Strauss-Kahn. Pour alimenter ce «nouveau cycle» de «l'identité socialiste», il aspire à jouer sur deux fronts : puiser dans tout ce que la gauche compte d'associations, de clubs ou de syndicats et apporter sa pierre à la lente édification d'un «parti de toute la gauche». Loin de la tactique d'un Fabius obnubilé par la mutation écologiste du PS, l'alliance avec les Verts et l'entretien d'un réseau d'affidés au sein du parti. Comme le reconnaît un proche de DSK : «Là-dessus, nous ne sommes pas compétitifs. Mais pour la présidentielle, ce n'est pas pertinent. Jospin en a fait la démonstration en 1995. La démarche de créer une machine de guerre serait sanctionnée par les militants.»

Réflexe. Telle est, au final, l'intime conviction de DSK. S'il se pense bien placé pour décrocher la casaque socialiste en vue du Grand Prix du président de la République, c'est qu'il est sûr que Fabius ne sera jamais désigné par les militants. Restera à transformer le réflexe «TSF» (Tout sauf Fabius), en vogue chez les adhérents du PS, en «PPDSK» : Pourquoi pas DSK...



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pelon
 
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