a écrit :Une récente étude réalisée par le Parti socialiste après l’adhésion massive de militants au lendemain du 21 avril, révèle un rajeunissement et une féminisation significatifs. Petite analyse.
Rajeunissement, féminisation, représentation accrue du secteur privé. L’adhérent nouveau est arrivé ! Au lendemain de la défaite du 21 avril, il est même venu, accompagné de nombreux amis, frapper à la porte du Parti. Sonnés par la défaite, tous ont souhaité donner un sens à leur action militante, persuadés que la France a encore un fabuleux destin devant elle. Passée la gueule de bois, ils n’ont pas hésité à franchir le seuil des sections, dont certaines ont doublé leurs effectifs, en l’espace de quelques jours.
Au total, le PS a enregistré près de 24 000 demandes, dont plus de 8 000 via Internet. Selon une étude réalisée par la direction du PS, le 24 septembre dernier, cette vague a touché tous les départements de l'hexagone. Parfois même dans des proportions impressionnantes. Résultat : pas moins de huit fédérations (Alpes-Maritimes, Côte d’Or, Haute-Savoie, Isère, Maine-et-Loire, Paris, Val-de-Marne, Vienne) comptent désormais 20 % de militants supplémentaires. D’autres pourraient voir leurs quotas exploser (+ 80 %), en fonction du nombre de confirmations à venir.
Féminisation à la hausse
Plus surprenant, l’enquête révèle un rajeunissement significatif. Parmi les nouveaux venus, 17,25 % sont âgés de moins de 30 ans (contre 5 % en 1998), tandis que 39,58 % n’ont pas encore atteint leur quarantième anniversaire (9 %, auparavant) et 36,23 % ont dépassé la cinquantaine (au lieu de 67 %, en 1998). Enfin, 21,27 % sont retraités, 7,04 % chômeurs et 6,49 % étudiants.
C’est peu dire que la féminisation du Parti est en hausse. En 1985, la direction ne recensait guère que 20 % d’adhérentes. Treize ans plus tard, les statistiques atteignaient difficilement le seuil des 28 %, selon une enquête effectuée par le Cevipof. La nouvelle étude bouleverse ces données. Depuis le 22 avril, elles sont plus de 40 % à fréquenter les arcanes du Parti.
Actives, elles le sont. A l’image de l’ensemble des nouveaux adhérents, dont le profil tranche singulièrement avec celui de leurs devanciers. Les chiffres sont éloquents. En 1998, 40 % d’entre eux étaient retraités. Quatre ans après, les données sont inversées. 62 % des militants exercent une profession. Présents dans tous les secteurs d’activité, ils sont majoritairement employés (21,67 %), cadres moyens (17,11 %), enseignants (15,78 %) ou cadres supérieurs (11,77 %). Au total, 48,32 % sont issus du secteur privé, contre 42 %, en 1998, et 32 %, en 1985. Soit, une personne sur deux !
Seule ombre au tableau : la faible représentation de l’électorat populaire. Incompréhension ? Doutes sur la capacité du Parti à satisfaire ses attentes ? Sans réelle surprise, l’enquête ne recense guère que 5,17 % d’ouvriers, dont les effectifs n’ont guère évolué au cours de ces dernières années. Le constat ne laisse pas d’inquiéter. D’autant qu’en dépit d’une légère augmentation, cette frange de la population s’est peu à peu détournée de la cause socialiste, au profit de mouvements populistes.
Faiblesse de l’électorat populaire
Cette faiblesse du recrutement contraste singulièrement avec le nombre élevé de fonctionnaires. Pas de surprise de ce côté-ci, puisque 33,43 % des nouveaux adhérents sont issus de la fonction publique, 10,56 % d’entreprises nationalisées et 7,69 % de collectivités territoriales. Autre source d’inquiétude : le faible poids du personnel syndiqué (13 % contre 65 %, en 1998). Toutefois, 32 % des « adhérents du 22 avril » exercent une activité associative dans les domaines culturel (18,92 %), sportif (16,96 %), éducatif (10,05 % de parents d’élèves) ou humanitaire (9,91 %). Par ailleurs, de nouvelles branches d’activités sont représentées dans les secteurs de l’informatique, de l’électronique, de l’éducation - 25 % de femmes, 15 % d’hommes - et de la formation.
Au total, ils sont près de 15 000 à avoir confirmé leur adhésion, après l’échec du printemps, du jamais vu depuis 1974. Tous n’ont qu’une idée en tête : se regrouper pour mettre un terme à la montée du FN et faire pendant à une droite qui détient, désormais, toutes les rênes du pouvoir. Nul doute qu’ils seront à l’écoute de la future ligne politique du Parti et des choix de ses dirigeants dans les prochaines semaines. Histoire de tenir toute leur place dans les débats.
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