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Régionales: Buffet entre en campagne sur le terrain social
02 février 13:15:03
PARIS - Tête de liste aux régionales en Ile-de-France, Marie-George Buffet a entamé une campagne musclée sur le terrain social pour tenter de reconquérir l'électorat populaire perdu par le PCF lors de la présidentielle de 2002.
"Ma préoccupation, c'est de montrer qu'il peut exister dans ce pays une gauche qui réponde aux attentes populaires", a déclaré lundi la secrétaire nationale du PCF.
Marie-George Buffet, qui rendait une visite de soutien à des salariés du magasin Tati menacés de licenciement, boulevard Barbès à Paris, a affirmé que le PCF était désormais "bien communiste", c'est-à-dire "aux côtés des salariés".
Lors des cantonales et régionales de mars, le Parti communiste joue une fois de plus sa survie et sans doute la configuration future de la gauche.
Les militants communistes, appelés à voter pour décider de la stratégie électorale, ont choisi d'aller à la bataille unis avec le Parti socialiste dans 14 régions et autonomes (mais avec des listes "ouvertes" au mouvement social) dans huit régions.
Marie-George Buffet semble condamnée à réussir en Ile-de-France si elle veut conserver les rênes d'un parti désormais traversé de multiples courants de pensée.
Pour la première fois depuis le retrait de Robert Hue après la présidentielle de 2002, où il n'avait obtenu que 3,37% des voix, la secrétaire nationale affronte une campagne électorale en première ligne.
"L'objectif est d'obtenir 7% des voix, une barre symbolique qui nous permettrait de retrouver une crédibilité et de créer une dynamique", explique Véronique Sandoval, conseillère régionale sortante.
En dessous de 5%, Marie-George Buffet serait dans la tourmente puisque le PCF, qui dispose de 25 conseillers sortants, n'aurait plus d'élus régionaux en Ile-de-France.
PAS SEULEMENT DES CONTESTATAIRES
Dans une région représentative de l'ouverture, la secrétaire nationale a voulu mettre tous les atouts dans son jeu en co-dirigeant la liste baptisée "La gauche populaire et citoyenne" avec Claire Villiers, l'une des figures les plus représentatives du mouvement social.
Marie-George Buffet, qui soutiendra ses troupes dans toutes les régions de France, quelle que soit leur stratégie d'alliance, a confirmé que le PCF se rassemblerait "à gauche" au second tour pour "battre la droite et l'extrême droite".
La page de la "gauche plurielle" tournée, la secrétaire nationale veut croire qu'un espace politique existe entre le PS, plus ou moins allié aux Verts, et le nouveau bloc formé par Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à l'extrême gauche.
Pourtant, le duo formé par Arlette Laguillier et Olivier Besancenot compte bien, grâce à son alliance pour les régionales, mordre un peu plus sur l'électorat du PCF.
Dimanche, lors du lancement de la campagne parisienne sur un marché du XIe arrondissement, les militants communistes devaient faire face à une forte concurrence de leurs camarades "trotskystes" et aux doutes suscités par la participation communiste à l'ex-gouvernement Jospin.
"Moi, je comprends le gens qui ne votent plus", leur a lancé une dame.
"Ils doivent pourtant s'en mordre les doigts en voyant ce que fait la droite aujourd'hui", lui a répondu Véronique Sandoval, rejointe par Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris et icône d'une nouvelle génération proche du PCF.
"Il y a des choses qui ont évolué. La construction de la liste s'est faite avec le mouvement social. Le problème, c'est de s'assurer que les élus de gauche, une fois élus, fassent la politique qu'on leur demande", a ajouté Véronique Sandoval.
Marie-George Buffet a souligné lundi qu'à la différence de l'extrême gauche, dont les élus ne votent pas au conseil régional d'Ile-de-France, les communistes étaient aux côtés des salariés "dans les luttes mais aussi dans la gestion des affaires de la région ou des départements".
"Nous ne sommes pas simplement des contestataires qui venons crier avec les salariés pour ensuite dire 'ça ne nous intéresse pas'", a-t-elle dit.
Ainsi, dans le cas du magasin Tati où 39 salariés sont menacés de licenciement, le PCF entend proposer des solutions alternatives visant au maintien des emplois.