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Elections régionales
Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire réunies
Une liste et un « plan d’urgence »
SI la formule n’avait pas été lancée par l’actuel Premier ministre, ils et elles la reprendraient peut-être à leur compte : c’est une liste de la France ou plutôt de la région « d’en bas » qu’ont présenté, hier soir à Lille, les militants de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire.
Dominique Wailly, conseiller régional sortant et chef de file pour le Pas-de-Calais a fait les comptes : sur 117 candidats, 47 sont ouvriers ou employés dans le secteur privé, 56 sont salariés de la fonction publique. Des retraités, des étudiants, des mères de famille et des demandeurs d’emploi complètent la liste. La plupart des candidats sont syndicalistes et militants associatifs.
Rassemblée par un accord politique conclu à l’automne, l’extrême gauche doit franchir la barre des 10 % pour être au second tour et obtenir des élus. Un objectif crédible quand on sait que dans la région, un certain 21 avril, les voix cumulées d’Arlette Laguiller et Olivier Besancenot totalisaient 12,3 % des suffrages.
En 1998, Lutte ouvrière, seule en piste pour l’extrême gauche, avait obtenu 5 % des voix et 7 élus.
« La réforme du mode des scrutins est antidémocratique, il faudra doubler notre nombre de voix pour avoir autant d’élus », explique Nicole Baudrin.
Lutter contre
la précarité
Sage-femme au CHR, c’est elle qui sera tête de liste régionale. Son discours de campagne insiste sur la montée de la pauvreté et de la précarité dans la région : 105 000 personnes concernées par le RMI, 10 % de « clients » en plus aux Restos du coeur, 100 000 demandes de logements sociaux en attente, près de 20 000 victimes de licenciements économiques l’an dernier... « Les électeurs pourront exprimer une opposition nette à la politique pro-patronale des gouvernements successifs », annonce Nicole Baudrin qui ajoute : « Le conseil régional, dirigé par le PS, le PC et les Verts, avec le soutien de toute la droite, a arrosé de cadeaux en tout genre le patronat comme Toyota, Renault, Auchan, Peugeot... »
Porte-parole de la LCR, Olivier Marichez indique que le « plan d’urgence sociale et démocratique » de la liste repose sur cinq priorités : création d’emplois dans les services publics, interdiction des licenciements, arrêt des subventions au secteur privé, santé gratuite et une autre répartition des richesses.
Dominique SERRA